18 avril 2015
Comment aborder cette œuvre de Tom Stoppard, plus proche du théâtre de l’absurde à la Ionesco que toute autre proposition théâtrale ? Et lorsque la mise en scène adhère totalement (ou presque) au style du dramaturge, cela provoque des étincelles, certes fort originales, mais qui finissent parfois par nous destabiliser.
D’autant plus que nous avons affaire à des personnages cultes de la politique et de la culture occidentales, touchant à des disciplines aussi variées qu’intemporelles : le refus, dans toutes les domaines de la création, de la logique et de la raison (Tristan Tzara), la politique de la lutte des classes (Lénine) et la parabole littéraire (James Joyce). Lorsque ces érudits se rencontrent par le biais de la magie de la représentation, quelques soubresauts suffisent pour susciter l’adhésion du spectateur. Particulièrement ceux au courant du discours de ces penseurs.

Martin Sims (Tristan Tzara) et Greg Ellwand (Henry Carr) — PHOTO : © Antoine Saito
17 avril 2015

14 avril 2015
De saison en saison, toujours conforme à sa mission depuis ses débuts, la compagnie Jean Duceppe (désormais simplement « Duceppe », pour les initiés) produit des adaptations de pièces du répertoire anglophone. Ce choix délibéré tout à fait assumé, sans complexes, reflète une prise de position politique selon laquelle tout en favorisant une identité québécoise – comme preuve à l’appui, des pièces d’ici d’auteurs confirmés sont régulièrement présentées –, revendique sa position territoriale et culturel nord-américaine. Entre le théâtre engagé et celui plus populaire, Duceppe peut compter sur la présence de comédiens chevronnées qui n’ont plus rien à prouver.
Dans le cas de Judy Garland, la fin d’une étoile, nous sommes agréablement confrontés devant une adaptation binaire, la fiction montrant les dernières semaines de l’actrice-chanteuse culte et, en parallèle, sa présence sur scène, où défile un répertoire musical enivrant.

Linda Sorgini (Judy Garland) et Roger La Rue (Anthony, au piano, en arrière-plan) | PHOTO : © François Brunelle
13 avril 2015
Après Semele, de George Friedrich Händel, l’an dernier, la Compagnie baroque Mont-Royal de Montréal propose un opéra de Marc-Antoine Charpentier, compositeur français 17e siècle d’où Actéon surgit d’une œuvre opulente et variée.
À l’envoûtement de la pastorale, s’impose l’émotion vive et ethérée de la tragédie grecque, genre théâtral on ne peut plus universel pour raconter l’Homme, ses faiblesses, ses forces, ses sentiments intérieurs et son rapport à la nature et au destin.
Tout d’abord, une précision. Contrairement à ce qui avait été annoncé, le Don Giovanni présenté au Cinéma du Parc n’était pas celui de l’Opéra de Paris, tel que prévu, mais plutôt tiré du Salzbourg Festival de 2014. Nette déception qui, néanmoins, ne nous a pas empêché de découvrir une mise en scène solide, enjouée, faisant du mythe donjuanesque une métaphore sur l’impossibilité du rapport amoureux.
Également mise en abyme de notre nouveau siècle, où l’individualisme généralisé se complait dans le plaisir immédiat et la multiplicité des rencontres. Mozart, l’avait-il déjà compris ? Quoi qu’il en soit, le metteur en scène Sven-Eric Bechtolf situe l’action dans une sorte de début du siècle dernier, alors qu’à l’instar de chaque commencent d’une nouvelle ère, les mœurs se libéralisent, les individus ne font qu’à leur tête et, mine de rien, succombent au désir des sens. Bechtolf invente un décor unique qui ressemble à un paquebot de plaisance, une sorte de Titanic sur scène où ce sont les âmes qui périssent au fur et à mesure que les événements se déroulent.

Ildebrando D’Arcangelo (Don Giovanni) – PHOTO : © Michael Pöhn (Salzbourg Festival)
8 avril 2015

4 avril 2015

Boris Eifman (PHOTO : © Eifman Ballet Theatre)
Découvrir Boris Eifman, du Ballet Kirov de Saint-Pétersbourg, c’est porter un nouveau regard sur la danse ; c’est aussi découvrir que le ballet classique peut être transcendé en accord avec le monde d’aujourd’hui, en lui accordant de nouvelles règles prises de la danse moderne.
C’est aussi découvrir un chorégraphe exceptionnel. En 1977, il fonde le Eifman Ballet Theatre qui très vite innove dans l’art de la création chorégraphique. Liberté dans les gestes, les mouvements, optant pour une modernisation d’une discipline autrefois peu ouverte aux innovations.
En cette deuxième décennie du XXIe siècle, le Eifman Ballet Theatre, sous la direction de son fondateur, soumet le spectateur à un rapport complice, le sommant de reconnaître en ces nouveaux mouvements revus et mis au goût du jour, des exemples d’une société qui recrée notre notion de la culture. Suite
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