Le grand chorégraphe Boris Eifman à Montréal

Élie Castiel
DANSE

Boris Eifman (PHOTO : © Eifman Ballet Theatre)

 Découvrir Boris Eifman, du Ballet Kirov de Saint-Pétersbourg, c’est porter un nouveau regard sur la danse ; c’est aussi découvrir que le ballet classique peut être transcendé en accord avec le monde d’aujourd’hui, en lui accordant de nouvelles règles prises de la danse moderne.

C’est aussi découvrir un chorégraphe exceptionnel. En 1977, il fonde le Eifman Ballet Theatre qui très vite innove dans l’art de la création chorégraphique. Liberté dans les gestes, les mouvements, optant pour une modernisation d’une discipline autrefois peu ouverte aux innovations.

En cette deuxième décennie du XXI^e siècle, le Eifman Ballet Theatre, sous la direction de son fondateur, soumet le spectateur à un rapport complice, le sommant de reconnaître en ces nouveaux mouvements revus et mis au goût du jour, des exemples d’une société qui recrée notre notion de la culture.

Maria Abashova dans le rôle de Anna Karenina (PHOTO : © Eifman Ballet Theatre)

L’académisme ambiant des anciennes périodes de la danse laisse la place à une autonomie et une affranchissement qui s’assument pleinement et permettent aux nouveaux danseurs de se distinguer sur la scène internationale. Culturellement, les barrières entre l’Est et l’Ouest s’estompent et s’expriment ainsi par une ouverture au monde.

La visite du Eifman Ballet Theatre avec une œuvre majeure de la littérature russe, Anna Karenina de Léon Tolstoï, nous donnera l’occasion unique de sans doute nous émerveiller par cette création qui se veut aussi grandiose qu’envoûtante, déjà montrée en Europe, en 2005. Œuvre libre comme son héroïne qui décide par sa volonté de rompre avec les règles établies par une société prude et rigide.

PHOTO : © Eifman Ballet Theatre

En 1999, la France remet à Eifman la célèbre médaille (méritée) de Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres pour son apport à l’art chorégraphique. Et pour Anna Karenina, les accords musicaux expressifs de l’exceptionnel Tchaïkovski, entre autres, sauront sans doute nourrir cette ambitieuse transposition en mouvement de ce texte universel.

À nous de juger lors d’une des cinq représentations prévues à Montréal : Les mercredi 15, jeudi 16 et vendredi 17 avril, à 20 h / le samedi 18 avril 2015, à 14 h et à 20 h | Info. : Grands Ballets / Place des arts.