Recensions

Faire un film … comme un pro!

15 octobre 2010

Texte : Pierre Pageau

Dans le domaine de la littérature cinématographique au Québec, il y a eu très peu d’ouvrages consacrés aux métiers du cinéma. Faire un film… comme un pro ! est donc, en soi, un livre original. L’auteur, Michel Gélinas, a donné des cours pratiques de production à l’Université de Montréal; il a aussi été cinéaste indépendant. Ces deux caractéristiques expliquent bien la nature de l’ouvrage. En effet, l’enseignant Gélinas, en bon pédagogue, réussit à rendre intéressantes des questions arides, comme celles du financement ou de l’organisation d’un budget fonctionnel. Il est très concret aussi lorsqu’il s’agit de parler de mise en marché et de distribution. Le cinéaste indépendant défend, indirectement, le court-métrage d’auteur. En règle générale, les conditions de tournage dans les lieux d’enseignement permettent une grande liberté d’expression. Il faut savoir comment tirer le maximum de cette liberté et se préparer pour le « vrai » milieu du cinéma. Ce livre vous aide dans ce sens.

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Coluche : L’arme au Coeur

1er juillet 2010

Luc Chaput

Certaines personnalités, spécialement si elles meurent dans des circonstances tragiques au milieu de leur gloire, voient leur aura grandir, c’est le cas de Marilyn Monroe, de Romy Schneider et de Coluche. Comme le démontre Romain Frétar dans ce livre, rien ne prédisposait de prime abord Michel Colluci, né à Paris dans une famille ouvrière, d’un père d’origine italienne, à devenir plus qu’un amuseur public. L’auteur est né l’année de la mort de l’objet de son livre, mais il réussit à rendre palpable l’évolution de la France, de la Libération aux années 80, dans cette époque appelée « les Trente Glorieuses » à cause du boom économique qui ne profita pas à tous, loin de là.

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Tambour battant, mémoires de Volker Schlöndorff

16 juin 2010

Michel Euvrard

Né en 1939, orphelin de mère à quatre ans, père médecin, Schlöndorff vit une enfance et une adolescence assez libres dans l’Allemagne d’après-guerre : l’école fermée, les GI, le marché noir… L’été, il travaille sur des chantiers de construction.

Il décroche un séjour de trois mois en Bretagne, en internat chez les Jésuites; au ciné-club, il voit Nuit et Brouillard : « Comment cela a-t-il été possible ? presque tous mes films, de Törless au Neuvième Jour, cherchent la réponse ».

Il revient en France à la rentrée 1956, alors que le débat fait rage sur les évènements en Hongrie, fréquente de jeunes Marocains (qui joueront dans son premier film, La Main rouge, court métrage sur la chasse aux Algériens déserteurs de l’armée française en Allemagne). Il devient l’ami de Bertrand Tavernier.

En vacances en Allemagne, il rencontre Fritz Lang qui tourne à Berlin Le Tombeau hindou et Le Tigre du Bengale.

De retour à Paris, il suit le cours de préparation à l’HIDEC de Henri Agel et fréquente la Sorbonne; à la cinémathèque de la rue d’Ulm, il fait la connaissance de Lotte Heisner qui l’engage comme interprète des films allemands. Il y complète son éducation cinématographique et passe le concours de l’HIDEC.

Par Roger Nimier, ami des Tavernier, il rencontre Louis Malle qui prépare Zazie dans le métro; il l’accompagne en Algérie en vue de l’adaptation du roman La Grotte de Georges Buis, mais le film ne se fait pas.

Après la mort de Nimier, Malle entreprend un scénario sur un suicidé, d’après Le Feu Follet de Drieu La Rochelle; au cours du tournage, Schlöndorff rencontre Suzanne Baron, qui montera Feu de paille, Le Tambour, Le Faussaire.

Tambour battant continue sur ce rythme, en courts chapitres, avec toujours des rencontres, des anecdotes, des portraits — de cinéastes, ses collègues de la Nouvelle Vague allemande, Margarethe Von Trotta, qui jouera dans Le Coup de grâce (1976), avec qui il coréalisera Feu de Paille (1972) et L’Honneur perdu de Katharina Blum (1975), et qu’il épousera; d’écrivains, ceux en particulier dont il adapte les œuvres, Heinrich Böll (Katharina Blum), Gunther Grass (Le Tambour), Arthur Miller (Mort d’un commis voyageur), Max Frisch (The Voyager). Il fait également le récit des tournages, dans différents pays, aux États-Unis (A Gathering of Old Men), au Liban (Le Faussaire), et jusqu’au Kazakhstan (Ulzhan), celui des six années à la direction de Babelsberg…

Schlöndorff évoque aussi sa vie personnelle, ses amours et surtout ses amitiés; il sait être émouvant pour décrire, par exemple, les derniers moments de Max Frisch. Tambour battant est un livre vivant, intelligent, instructif; il comporte des index : des films et des mises en scène de Schlöndorff, des autres films cités, des noms de personnes, mais l’éditeur a laissé subsister quelques fautes d’orthographe et d’accord et des erreurs de noms propres : Franju y est prénommé Pierre !

Le syndicat français de la critique a attribué à Tambour battant le Prix du meilleur livre étranger du cinéma.

Tambour battant. Mémoires de Volker Schlöndorff | Volker Schlöndorff, traduit par Jeanne Etoré et Bernard Lortholary | Paris : Flammarion, 2009 | 427 pages

Camera lucida : Entretien avec Hugo Latulippe

9 juin 2010

Dominic Bouchard

Sa forme est courte, son propos est clair, sa résonance est grande. Camera Lucida est une plaquette réunissant les voix de Thierry Ducharme et, surtout, du documenta7iste et poète Hugo Latulippe dans une conversation inspirante sur le cinéma — surtout le documentaire —, le Québec, ses habitants et son avenir.

Trois parties forment ce livre. D’abord, nous retrouvons une série de courts textes synthétisant et analysant les propos, la pensée et les valeurs du documentariste. Plusieurs questions y sont abordées parmi lesquelles nous retrouvons l’identité québécoise moderne, l’occupation du territoire et le rôle des artistes. Ensuite, nous découvrons avec plaisir la retranscription de deux entretiens entre l’auteur de cet ouvrage et le documentariste; deux entretiens qui ont eu lieu à l’Île Verte, puis sur le mont Royal; deux décors, mais un seul projet : réfléchir à voix haute la vie québécoise dans toute sa complexité.
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Les Salles de cinéma au Québec, 1896-2008

20 février 2010

PRÉSERVER LA MÉMOIRE

>>  Élie Castiel

Ancien professeur de cinéma au cégep Ahuntsic, animateur d’une émission hebdomadaire de cinéma à Radio Centre-Ville, rédacteur à Séquences et collaborateur sur plusieurs ouvrages traitant de cinéma, Pierre Pageau braque cette fois-ci son objectif sur un pan d’histoire disparu : la salle de cinéma à écran unique.

Vestiges d’un espace social révolu, les cinémas-palaces d’autrefois brillent aujourd’hui par leur absence, ne laissant derrière eux que le souvenir. Pageau est un nostalgique de cette époque et cette caractéristique se ressent à chaque page de son Salles de cinéma au Québec, 1896-2008.

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Le Guide du scénariste

27 janvier 2010

Luc Chaput

Dans ses mémoires, Moving Pictures: Memories of a Hollywood Prince, Budd Schulberg, scénariste d’On the Waterfront, parle de son père B. P. alors responsable des scénarios pour E.S. Porter (Tess of the Storm Country) et révèle que déjà, avant la Première Guerre mondiale, il y avait aux États-Unis des livres-guides pour écrire de telles œuvres. Le manuel de Christopher Vogler est paru en anglais dans cette version en 2007 sous le titre de The Writer’s Journey: Mythic Structure For Writers et reprend d’une manière plus accessible les idées exprimées par le mythologue américain Joseph Campbell, mentor entre autres de George Lucas, spécialement dans son étude The Hero with a Thousand Faces.

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501 Réalisateurs

2 juillet 2009

Élie Castiel

Ils ont marqué le cinéma mondial. Ils étaient simples, mégalomanes, égocentriques, parfois vulgaires, géniaux, hors du commun, imprévisibles, didactiques. Ils nous ont fait rêver, réfléchir, méditer sur l’état du monde. Leurs films ont souvent été des thérapies de groupe, des leçons de morale, des histoires à s’en souvenir et à raconter.Sous la direction de Steven Jay Schneider, 501 Réalisateurs se présente comme un dictionnaire non-exhaustif sur les réalisateurs sur qui on doit compter.

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