Entrevues

Rebecca Zlotowski

4 décembre 2013

« J’AVAIS UNE IDÉE DE LA VIRILITÉ QUE JE VOULAIS FAIRE TRIOMPHER… »

 Propos recueillis par Sami Gnaba

Trois ans après un premier film prometteur (Belle Épine), « autiste » de son propre aveu, Rebecca Zlotowski revient avec un second opus plus ample, Grand Central, à travers lequel s’affirme toute l’intelligence, la sensibilité et la beauté plastique de son jeune cinéma! Présenté plus tôt cette année à Cannes, ce récit d’amour sur fond de centrale nucléaire a eu sa grande première montréalaise le mois dernier à Cinemania. Pour l’occasion, nous nous sommes entretenus avec sa jeune réalisatrice.

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Abdellatif Kechiche

9 octobre 2013

« J’AI CHOISI LES DEUX ACTRICES EN FONCTION DE LEURS CONDITIONS SOCIALES… »

Propos recueillis par Sami Gnaba

Grand habitué du festival de Venise et des Césars, Abdellatif Kechiche a fait son premier stop cette année à Cannes. Il en est reparti avec l’ultime récompense, la Palme d’or (partagée avec ses superbes actrices, Léa Seydoux et Adèle Exarchopoulos). Rencontré à Montréal quelques mois plus tard, Kechiche (visiblement fatigué et marqué par les récentes déclarations publiques de ses actrices) s’est assis avec nous, se prêtant au jeu des entretiens, avec générosité et une imperturbable disponibilité… Nous vous en présentons un extrait.

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Martin Laroche

6 mars 2013

« SOPHIE POSSÈDE UNE DOULEUR INTIME … »

Martin Laroche est du genre impatient. Tout juste sorti de l’Université du Québec à Montréal avec un BAC en cinéma en poche, il réalise à l’aide de ses finances personnelles deux longs métrages indépendants, La Logique du remords (2007) et Modernaire (2009). Des œuvres à petit budget d’accord, mais qui lui ont tout de même donné la possibilité de se faire la main. À 31 ans, il nous revient avec Les Manèges humains, une œuvre maîtrisée et poignante en forme de faux documentaire qui s’attarde sur l’expérience tragique d’une jeune femme victime de l’excision. Séquences a rencontré Martin Laroche.

>> Propos recueillis par Ismaël Houdassine

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Raymond Depardon

15 février 2013

« JE PENSE QUE C’ÉTAIT LE BON MOMENT POUR RÉALISER CE FILM À DEUX… »

Pour la première fois depuis Les Années Déclic (1983), Raymond Depardon tourne l’objectif sur lui et se raconte, images et archives inédites à l’appui. L’occasion au célèbre photographe-documentariste de faire le bilan d’une imposante carrière s’échelonnant sur cinq décennies. Réalisé à deux voix (avec sa compagne Claudine Nougaret, sa preneuse de son attitrée depuis trente ans), son Journal de France est une œuvre à part dans le corpus depardonien, une célébration passionnante – occasionnellement drôle- de l’homme, de l’humaniste et de l’artiste. Sans complaisance ou «lumière flatteuse», aucune… Rencontre

>> Propos recueillis par Sami Gnaba

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Philippe Falardeau

8 janvier 2012

« Je voudrais que ce film soit perçu comme une ode à
l’enseignement et à son importance… »

Précédé par un buzz qui ne cesse de prendre de l’ampleur depuis sa première mondiale à Locarno, le quatrième film de Philippe Falardeau prend enfin le chemin des salles. Adaptant un texte d’Evelyne de la Chenelière qui de toute évidence fait écho à ses propres préoccupations, Falardeau nous livre aujourd’hui Monsieur Lazhar. Film drôle, touchant, d’une belle sobriété et sans contredit son plus accompli à ce jour… Rencontre.

>> Propos recueillis par Sami Gnaba

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Maxime Giroux

11 mars 2011

« J’ai l’impression de vivre dans une société qui peut éclater à tout moment…»

Après une tournée de festivals, notamment ceux de Locarno et du Nouveau Cinéma, le deuxième film de Maxime Giroux trouve enfin le chemin des salles. Deux ans après Demain, qui nous avait laissés à moitié convaincus, le jeune cinéaste renoue avec la banlieue et sa mélancolie traînante, mais cette fois sa mise en scène s’est épanouie. Et si son regard conserve toujours sévérité et « cruauté », il témoigne néanmoins d’une sensibilité et d’une tendresse irréfutables à l’égard de cette jeunesse désabusée qu’il documente… Rencontre.

>> Propos recueillis par Sami Gnaba

Comment s’est passée la transition entre le vidéoclip et le cinéma ?

C’était un passage obligé pour moi, le vidéoclip. C’est clair. Ça m’a permis aussi de me rendre compte que le cinéma c’était autre chose que juste des images. Oui, c’est un art qui passe par des images, mais l’image en soi ne veut rien dire s’il n’y a pas d’expression personnelle apposée à ça. Et avec le vidéoclip, j’en ai produit en crisse, des images qui ne voulaient rien dire, j’en ai fait beaucoup trop. J’aurais pu facilement tomber dans un cinéma similaire. Mais pour moi, c’était important d’aller plus loin que le trip esthétique… C’était important pour moi que mes films soient pertinents, personnels.

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Denis Côté

11 novembre 2010

« Avec Carcasses et Curling, je trouvais que c’était le temps de fouiller un peu plus dans l’humain … »

Des États Nordiques jusqu’au récent et très touchant Curling, Denis Côté n’aura cessé de poursuivre une voie qui lui est propre. Obstinément. Dans le décor souvent sage du cinéma québécois, Côté fait figure d’enfant terrible dont les films, par leur ambition esthétique, par leur degré d’exigence et par leur âpreté, préservent un mystère indélébile, tout en autorisant chez leur spectateur une expérience hors du commun! À l’occasion de la sortie en salle de son dernier opus, nous nous sommes longuement entretenus avec lui.

>> Propos recueillis par Sami Gnaba

Est-ce que la critique vous manque des fois?

Je te dirais qu’une fois sur dix, ça me tenterait d’écrire sur un film que j’ai vu. Des fois, c’est pour de vrai et complètement justifié, et d’autres c’est en pure réaction, parce qu’on a dit que c’était bon ou pas bon. Mais, non, je ne m’ennuie pas vraiment. Je vois la critique un peu comme mon ancienne vie. Et, en plus, j’ai trop connu l’envers du décor. Dès que tu critiques trop, ton média risque de perdre de la publicité. Je le vois bien aujourd’hui. Dès que quelqu’un est trop direct dans ses opinions, il est tassé soit sur des blogues, soit dans des revues plus spécialisées, dans lesquelles la question de la publicité est moins dominante…Je me demande comment je pourrais vivre en tant que critique aujourd’hui, en donnant mon opinion comme je le faisais à l’époque. Quand j’étais au ICI et que Quebecor ne nous surveillait pas, on écrivait ce qu’on voulait. On a construit notre réputation comme ça. Un jour, les gens de Quebecor ont commencé à se poser des questions, ils ont appris que deux ou trois compagnies de cinéma n’achetaient pas de la pub chez nous, parce qu’ils «ne savaient jamais si Denis Côté allait les détruire». Je ne peux pas me battre contre ça.

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