Entrevues

Podz

28 octobre 2010

«Ce que je cherche c’est de transmettre l’émotion par l’image (…) Mais j’espère aussi que la forme ne prenne jamais dessus sur le contenu … »

Révélé grâce au succès de Minuit le soir en 2005, Podz (Daniel Grou de son vrai nom) ne cesse de tourner depuis. Les Bougon, Au nom de la loi, C.A., Les 7 jours du Talion et maintenant 10 ½…s on œuvre parle d’elle-même. Œuvre marquée à grands traits par la solitude, un quotidien désenchanté,  et par laquelle s’érige une esthétique éminemment personnelle (filmage musclé, très direct, image aux couleurs délavées, propension au silence et aux non-dits…). À l’occasion de la sortie de son deuxième film en moins d’un an,  le percutant 10 ½, nous nous sommes entretenus avec lui. Il s’en est suivi un entretien très passionnant dans lequel il nous parle de sa démarche, de sa relation avec ses acteurs et aussi de sa place dans le paysage cinéma québécois…Entretien dont nous vous présentons ici une première partie – l’autre étant publiée dans le prochain Séquences.

Propos recueillis par Sami Gnaba


Claude Lalonde, le scénariste de
10 ½, est allé puiser dans sa propre expérience d’ancien éducateur pour écrire le film. Je me demandais, en tant que cinéaste quelles sortes de recherches as-tu fait?

J’ai beaucoup discuté avec lui, évidemment. Sinon, je suis allé passer une journée dans un centre avec les enfants, pour leur parler, pour observer et voir comment ça se déroulait. Comment les éducateurs interagissaient avec eux. Tu te mets dans un coin, tu les regardes aller et tu catch la dynamique. Je pogne les choses assez vite. Sinon, on avait un éducateur sur le tournage, avec qui on pouvait échanger, à qui on pouvait demander conseil pour telle ou telle situation.

Comment le jeune Robert Naylor est arrivé dans le projet?

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Antoine de Baecque

5 juin 2010

« Il (Godard) construit son art, mais aussi sa vie, sur la ruine, c’est indéniable…»

On savait Antoine de Baecque passionné par la Nouvelle-Vague (La Nouvelle Vague, La cinéphilie, François Truffaut notamment). On lui reconnaissait également une admiration indéfectible pour Jean-Luc Godard (ce « Don du livre» rédigé à l’aube des années 90 aux Cahiers), cinéaste aussi monumental qu’insaisissable, homme-cinéma à lui seul et «chercheur désabusé, guetteur d’étoiles tellement mélancolique» pour citer Thierry Jousse. Avec sa récente offrande, simplement intitulée Godard, de Baecque ose comme nul autre auparavant se confronter à la légende godardienne, s’évertuant avec sa précision et érudition coutumières à cerner l’homme derrière le(s) personnage(s). Et le résultat, fruit de plusieurs années de travail acharné, est tout simplement passionnant… Extraits d’entretien (reproduit dans le prochain Séquences).

Propos recueillis par Sami Gnaba

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Félix Van Groeningen

20 mars 2010

Après des passages remarqués au festival de Cannes et au FNC l’année dernière, La merditude des choses arrive enfin dans nos salles. De ce portrait trash et souvent cru(el) d’une famille d’éternels paumés basée sur les terres flamandes, on retient la redoutable efficacité de la mise en scène. Le belge Félix Van Groeningen nous offre là un troisième film sombre parsemé d’une belle touche d’espoir fragile. Entretien (reproduit dans son entièreté dans le prochain Séquences).

Propos recueillis par Sami Gnaba

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Quelques moments avec Marilou Berry

12 février 2010

 Fille de Josiane Balasko et de Philippe Berry, nièce de Richard Berry, Marilou Berry fait ses premiers pas à l’écran à l’âge de 8 ans dans Ma vie est un enfer, de Josiane Balasko. Élève au Conservatoire du VIIe arrondissement, elle impose sa personnalité sur les plateaux de tournage. Depuis 2004, elle ne cesse de tourner, orientant son registre principalement dans la comédie. Nous l’avons rencontrée lors de son passage à Montréal, à l’occasion de la première de Vilaine (sortie publique le 26 février) de Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit.

propos recueillis par Élie Castiel

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Costa-Gavras

27 janvier 2010

« Je n’aime pas faire concurrence aux autres… »

Est-il nécessaire de présenter Costa-Gavras si ce n’est que pour rappeler que ses films ont eu un impact considérable et que ses dénonciations de certains systèmes politiques étaient moulées dans des récits magistralement structurés. La classe de maître promise par les organisatrices de Cinemania  2009 a eu lieu. Costa-Gavras a répondu aux questions d’un auditoire à la fois intrigué et subjugué par le poids des réponses. Paroles si denses et arborant tant de significations que nous avons voulu rencontrer le réalisateur en privé. Costa-Gavras nous parle de l’idée qu’il se fait du cinéma.

Propos recueillis par Élie Castiel

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Podz

17 janvier 2010

« Je pouvais tout faire, du moment que la vérité émotive de mon projet était bien là… »

Sami Gnaba

Podz_Tournage

Podz à la caméra

Comment vous est venue l’idée d’adapter le livre de Patrick Senécal au cinéma ? Qu’est-ce qui vous séduisait là-dedans ?

C’est Nicole Robert qui m’a appelé. Elle avait déjà le projet puisque, à l’origine, c’était Robert Morin qui devait le réaliser. Il avait déposé son projet trois fois auprès des institutions, mais il n’a pas eu de financement. J’ai commencé alors à lire le scénario de Morin, auquel Patrick Senécal avait collaboré. C’était bien, mais il y avait des trucs que j’aimais moins. Alors, j’ai lu le livre et là je me suis dit que c’était ça, le film ! Moi et Patrick, on s’est rencontrés ensuite. Il avait une version du roman écrite dans la forme d’un scénario. Et on est parti de là. Il faut dire aussi qu’on se ressemble beaucoup tous les deux, on avait la même vision, le même point de vue sur la question de la vengeance. Il n’y a rien d’américain dans la manière dont on la traite. On est très loin de Charles Bronson qui arrive dans Death Wish. Le personnage de Legault ne trippe pas devant l’acte qu’il est en train de commettre. C’est répréhensible, ce qu’il fait. Humainement parlant, c’est compréhensible. Moralement, toutefois, ça ne l’est pas. J’aimais bien les questions que ça soulevait, l’ambiguïté.

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Raymond Depardon

17 septembre 2009

« Ma position de faiseur d’images… c’est de rester respectueux… »
Sami Gnaba
Si le cinéma était une église, Raymond Depardon en serait l’un de ses plus fervents prêcheurs, l’un de ses plus passionnants aussi…Toujours juste, éloquent. Se dérobant de toute étiquette (ethnologue, sociologue…), Monsieur Depardon courtise la fibre fragile de l’humanisme, même si le terme, pris dans notre époque tournant au cynisme ambiant, possède des faux airs de désuétude. Au ton intimiste, le cinéma depardonien est surtout cousu dans la plus belle humilité. Au fil de cette conversation (reproduite en entier dans le prochain  Séquences), un thème reviendra sans cesse : le positionnement du cinéaste dans son propre cadre: « il faut considérer la caméra comme un interlocuteur, à part entière..», « le premier commandement d’un cinéaste est de filmer simplement…» ou encore « il faut trouver le mot juste, l’image juste..». Honte à tous ceux qui n’ont pas compris ou qui n’ont pas voulu l’entendre, préférant déloyalement le taxer de voyeuriste!

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