16 mai 2019
| PRIMEUR |
Semaine 20
Du 17 au 23 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Peintre, écrivain, amoureux, dramaturge, voyageur, et libre-penseur, Oskar Kokoschka (1886-1980) est un être rare, demeuré lucide et passionné sa longue vie durant. À travers le portrait exceptionnel de cet homme attachant, témoin et acteur de son siècle, ce documentaire, parsemé d’éclats de fictions, nous fait découvrir le destin mouvementé d’un homme extraordinaire
Kokoschka, Oeuvre-Vie, de Michel Rodde (entre autres, l’inédit Impasse du désir, 2010) nous ouvre les portes de la vie du peintre expressionniste Oskar Kokoschka, artiste multidisciplinaire dont l’impressionnant parcours fut marqué par la lugubrité de son temps, le sanglant XXe siècle. Il s’agit d’une oeuvre dynamique et ludique dont les accents fictionnels lui confèrent une puissance métaphorique importante, à l’image de la grande imagination de l’artiste. Kokoschka, artiste plutôt méconnu mais non pour le moins important, peintre et écrivain ayant énormément voyagé, surtout à travers l’Europe, et dont l’existence est indissociable des grands tourments de son époque.
Le monde intérieur de Kokoschka, univers riche et complexe, est représenté grâce à un amalgame d’images d’archives, d’oeuvres et de photos, et une énergique narration de l’actrice Aurélia Lüscher et de Michel Rodde lui-même, étant la voix d’Oskar Kokoschka. Mais le récit se distingue par ses séquences fictives, là où par exemple Lüscher personnifie certaines femmes ayant fait partie de la vie d’Oskar. Ces moments à saveur burlesque installent une atmosphère bien particulière dans l’ensemble du film, venant à la fois pallier et maintenir l’intensité de ce dernier. L’utilisation versatile de la musique ajoute à la singularité du cheminement narratif et exprime à merveille les nombreuses bifurcations que prirent la route de Kokoschka. De Vienne à Dresde en passant par Berlin, allant du théâtre à l’écriture ou encore à l’enseignement, il semblait s’intéresser aux individus et aux moeurs avec une vigueur inépuisable malgré l’ère chaotique dans laquelle il évoluait.

Le film arrive à trouver un brillant équilibre entre l’illustration des conflits qui déchiraient la société, du désordre qui en résulta dans la vie du peintre et de l’impact que ce dernier pouvait avoir. Ses toiles avaient une façon de déshabiller son sujet, de retirer le masque des apparences qui suscitait l’ahurissement. Le caractère exhaustif du documentaire se veut bien à l’image de cette mise à nu, de cette justesse à l’égard des nombreuses composantes de la vie et de la personnalité de Kokoschka.
Oskar Kokoschka, dont la vision et l’expérience du monde se nourrissaient mutuellement de façon infinie, est un artiste ayant admirablement poursuivi son chemin et son art à travers les profonds changements et les grandes découvertes qui ont caractérisé son époque. Avec Kokoschka, Oeuvre-Vie, Michel Rodde aura levé le voile sur l’un des artistes les plus fascinants et éclectiques de son temps, offrant un portrait vivifiant de cet infatigable vivant, explorant avec originalité la richesse de son parcours et les tréfonds de son esprit.
Avec Kokoschka, Oeuvre-Vie, Michel Rodde aura levé le voile sur l’un des artistes les plus fascinants et éclectiques de son temps, offrant un portrait vivifiant de cet infatigable vivant, explorant avec originalité la richesse de son parcours et les tréfonds de son esprit.
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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 17 mai 2019
Réal.
Michel Rodde
Origine(s)
Suisse
Année : 2017 – Durée : 1 h 31
Langue(s)
V.o. : français / s.-t.a.
Kokoschka, Life-Work
Genre(s)
Documentaire biographique
Dist. @
K-Films Amérique
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma du Musée
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
| PRIMEUR |
Semaine 20
Du 17 au 23 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Leningrad, un été du début des années 80. Tandis que les vinyles de Lou Reed et de Bowie s’échangent sous le manteau, une scène rock émerge en amont de la Perestroïka.
Le rock ’n roll est depuis toujours un véhicule de révolte et de liberté. Réaliser un film sur le rock amène son taux d’attentes liées à ses thèmes évocateurs. Mais lorsqu’on l’ancre dans un contexte historique de totalitarisme idéologique, l’expression des codes du genre se retrouve limitée. Ce point de vue permet une exploration intéressante du genre musical, de ce qu’il porte de rêve et, dans ce cas, de ce qui le contraint. C’est ce que Kirill Serebrennikov observe dans son cinquième long métrage, Leto, illustration d’un rêve de liberté confiné dans une prison idéologique.
D’entrée de jeu, on est entraîné dans le mouvement. La caméra en plan-séquence suit des jeunes filles s’introduisant illégalement par la fenêtre des toilettes d’une salle de concert. La conclusion de cette scène toute en action saisit quand on découvre que les audacieuses jeunes filles rejoignent des spectateurs qui sont tous assis, stoïques, comme interdits de mouvement, dûment surveillés par des agents de sécurité. Il y a un étonnant contraste entre le début et la fin de la séquence. Cette opposition entre folie et rigidité est au cœur de l’ensemble du film qui, par le contexte historique et politique dans lequel il est campé, ne prend jamais la voie habituelle du récit rock ‘n roll tel qu’attendu.
Avec ce précieux portrait de groupe, Kirill Serebrennikov nous fait découvrir une génération que l’Occident n’a pas pu connaître à sa juste mesure en raison du mur qui la confinait.
La forme du film elle-même évoque autant l’affranchissement que l’autorité. Dans sa manière de filmer, Serebrennikov appelle à de grands élans de liberté. Sa caméra toujours en mouvement est en concordance avec l’esprit qui habite les musiciens du groupe représenté.
Le noir et blanc des images est magnifié par une lumière solaire qui ajoute au sentiment de liberté et surtout d’espoir. Ce choix participe à créer une ambiance lyrique et nostalgique. Mais le noir et blanc témoigne aussi de la grisaille et de l’uniformité dans lesquelles baigne l’URSS à cette époque.
Si Viktor Tsoï, un des personnages phares du film, est une icône nationale pour une génération en Russie, sa notoriété internationale est beaucoup plus limitée que celle d’autres vedettes occidentales tel un Jim Morrison ou un David Bowie. Avec ce précieux portrait de groupe, Kirill Serebrennikov nous fait découvrir une génération que l’Occident n’a pas pu connaître à sa juste mesure en raison du mur qui la confinait.

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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 17 mai 2019
Réal.
Kirill Serebrennikov
Origine(s)
Russie
France
Année : 2018 – Durée : 2 h 08
Langue(s)
V.o. : russe / s.-t.a. & s.-t.f.
L’été
Summer
Genre(s)
Chronique musicale
Dist. @
MK2 / Mile End
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Moderne
Cinémathèque québécoise
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
| PRIMEUR |
Semaine 20
Du 17 au 23 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Lorsqu’ils font connaissance, Daniel Bae, un jeune romantique qui va bientôt faire son entrée à l’université, et Natasha Kingsley, une adolescente pragmatique native de la Jamaïque, s’éprennent l’un de l’autre au cours d’une journée magique dans le tourbillon enivrant de la ville de New York.
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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 17 mai 2019
Réal.
Ry Russo-Young
Origine(s)
États-Unis
Année : 2019 – Durée : 1 h 40
Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Le soleil est aussi une étoile
Genre(s)
Drame sentimental
Dist. @
Warner Bros. Canada
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cineplex
| PRIMEUR |
Semaine 20
Du 17 au 23 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Jeune prodige du célèbre ballet du Kirov, Rudolf Noureev est à Paris en juin 1961 pour se produire sur la scène de l’Opéra. Fasciné par les folles nuits parisiennes et par la vie artistique et culturelle de la capitale, il se lie d’amitié avec Clara Saint, jeune femme introduite dans les milieux huppés. Mais les hommes du KGB chargés de le surveiller ne voient pas d’un bon oeil ses fréquentations « occidentales » et le rappellent à l’ordre.
Cette seconde biographie filmée sur la vie de Rudolf Noureev (1938-1993) s’ajoute à des documentaires et des ballets filmés réédités en DVD (en anglais, on orthographie son nom «Nureyev»). À 24 ans, Noureev avait déjà révolutionné la danse classique par son talent, son audace, son androgynie, sa détermination et son énergie.
Centré sur la première visite du futur chorégraphe à Paris, en 1961, le scénario de David Hare donne la juste part entre la danse et la vie privée de l’artiste soviétique en faisant valoir son culte de la beauté, tout en évitant l’idéalisation d’un personnage pouvant devenir égoïste, égocentriste et parfois cassant. Les scènes de ballet feront aimer la danse classique aux néophytes et montrent la nécessité du travail acharné pour réussir. En toile de fond, on revit les obsessions et la paranoïa propres à la Guerre froide mais aussi la sensation exaltante pour un jeune Soviétique de découvrir la magnificence de la vie parisienne. Oleg Ivenko personnifie merveilleusement Noureev, et le réalisateur Ralph Fiennes joue une interprétation judicieusement sobre du professeur de danse du jeune danseur.

On reprochera aux producteurs le choix du titre du film et quelques plans trop brefs dans certaines séquences, comme durant les répétitions, ou lors de la naissance du danseur – survenue inopinément dans un wagon du transsibérien! De plus, plusieurs scènes se déroulant dans le Paris des années 1960 manquent de réalisme et auraient dû être tournées directement en français, et non en anglais. Autre anachronisme: dans une séquence se déroulant au bureau de la police de l’Aéroport du Bourget, on aperçoit au mur une carte de l’Europe en anglais, alors qu’à cette époque en France, il était inconcevable que l’on trouve une carte autre qu’en français.
Les teintes des décors et la pureté des éclairages sont particulièrement réussies, tout comme le choix de la musique. The White Crow restera assurément le plus beau film britannique de cette année. Fort heureusement, il est projeté au Québec dans une version avec sous-titres français. Pour profiter de cette expérience cinématographique, il est préférable, au préalable, de ne rien lire sur ce film ou sur Noureev.
En toile de fond, on revit les obsessions et la paranoïa propres à la Guerre froide mais aussi la sensation exaltante pour un jeune Soviétique de découvrir la magnificence de la vie parisienne.
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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 17 mai 2019
Réal.
Ralph Fiennes
Origine(s)
Grande-Bretagne
France
Année : 2019 – Durée : 2 h 07
Langue(s)
V.o. : anglais, russe / s.-t.a. & s.-t.f.
Noureev
Nureyev. Belyy voron
Genre(s)
Drame biographique
Dist. @
Métropole Films
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Parc
Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
| PRIMEUR |
Semaine 20
Du 17 au 23 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Beyrouth, Liban, aujourd’hui. Wardi, une jeune Palestinienne de onze ans, vit avec toute sa famille dans le camp de réfugiés où elle est née. Sidi, son arrière-grand-père, fut l’un des premiers à s’y installer après avoir été chassé de son village, en 1948. Le jour où Sidi lui confie la clé de son ancienne maison en Galilée, Wardi craint qu’il ait perdu l’espoir d’y retourner un jour.
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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 17 mai 2019
Réal.
Mats Grorud
Origine(s)
France – Suède
Norvège
Année : 2018 – Durée : 1 h 17
Langue(s)
V.o. : arabe / Version française
La Tour
The Tower
Genre(s)
Animation
Dist. @
Le Clap
[ Jour2Fête ]
Classement
En attente
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
| PRIMEUR |
Semaine 20
Du 17 au 23 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
La caméra suit la création artisanale de tapis d’Iran de l’ouest, terre des Bakhtiaris, révélant les couleurs d’une culture par le labeur.
La chaîne Zagros est constituée de montagnes situées dans l’ouest de l’Iran, où vit le peuple des Baktiaris. Ce qui les unit, c’est surtout le travail exécuté pour la fabrication de tapis tissés de façon artisanale. Pour ces gens, un labeur exceptionnel qu’ils accomplissent avec passion. D’où un résultat unique et saisissant.
Zagros est un film sur un travail artistique méconnu, un peu comme l’était César et son canot d’écorce de Bernard Gosselin. Le film décrit les diverses étapes de la fabrication de ces carpettes de toutes dimensions et de couleurs. Dès le début, il y a le tissage en soi. Puis, on remonte les étapes de fabrication pour constater comment on va teinter les laines (avec du rouge provenant de la pomme grenade par exemple), jusqu’au travail de base des bergers qui doivent bien alimenter et préserver les moutons.

Ce type d’amour du travail à la main prend une tournure sociale, voire politique, lorsque qu’on constate à quel point ce métier est en perte de vitesse : les Baktiaris sont exploités et les marchands capitalistes préfèrent vendre du tapis industriel. Les couleurs de la laine jouent un rôle important et le travail de caméra exprime magnifiquement bien cette caractéristique, comme s’il s’agissait d’une œuvre de peintre.
Film sensuel, par ses couleurs, ses sons, son rythme, Zagros rend hommage poétiquement aux nomades qui veulent maintenir un mode de vie traditionnel. Des propos, à la fois très quotidiens, utilitaires et philosophiques, se conjuguent. Zagros nous rend parfois intimement perceptible des humains, de la nature, du rythme incessant de la vie.
Film sensuel, par ses couleurs, ses sons, son rythme, Zagros rend hommage poétiquement aux nomades qui veulent maintenir un mode de vie traditionnel.
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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 17 mai 2019
Réal.
Ariane Lorrain
Shahab Mihandoust
Origine(s)
Québec
[ Canada ]
Année : 2018 – Durée : 0 h 58
Langue(s)
V.o. : farsi / s.-t.a. & s.-t.f.
Zagros
Genre(s)
Documentaire
Dist. @
Les Films du 3 mars
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma du Parc
Cinéma Moderne (dès le samedi 18 mai)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
9 mai 2019
| PRIMEUR |
Semaine 19
Du 10 au 16 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Fondé aux États-Unis en 2013, le mouvement religieux The Satanic Temple a pris de l’ampleur en défiant la Constitution et le consensus social. Des adeptes de cette doctrine s’expriment devant la caméra de la documentariste Penny Lane. Suite
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