En couverture

À la beauté du remake

18 mars 2011

>> Sylvain Lavallée

J’écrivais il y a trois semaines qu’on ne peut pas argumenter qu’il y a un déclin présentement à Hollywood en invoquant uniquement le nombre élevé d’adaptations voyant le jour ces temps-ci. En se plaignant du nombre de remakes, on se plaint en fait d’une crise du sujet, d’un manque d’originalité dans le contenu, alors que si déclin il y a, il ne peut être prouvé qu’à partir d’une discussion concernant la forme (ce qui devrait apparaître évident après les textes des deux dernières semaines). Or, le fait qu’un film soit un remake ne nous dit à peu près rien sur sa forme (sinon que celle-ci ne peut pas être la même que celle de l’œuvre originale), il n’y a donc aucun moyen d’argumenter qu’une adaptation est de moindre qualité en soi – même de façon empirique d’ailleurs : on peut toujours stipuler que les adaptations jusqu’à maintenant ont presque toujours été de qualité inférieure, cela ne nous garantit pas que cette habitude se maintiendra, Hume ayant depuis longtemps prouvé que rien dans l’expérience ne peut nous assurer qu’elle sera constante dans le futur. Pourquoi alors avilir autant les remakes, dès qu’il en est question?

Suite

Le mystère Clouzot

11 mars 2011

Si le cinéma est un art du mouvement, Henri-Georges Clouzot est indubitablement le poète de l’instable, du vertige et de l’évolution. À l’instar de son maître et ami Picasso, Clouzot échappe à toute classification, à toute école, à toute mode. Pas plus que Picasso ne se résume au cubisme, Clouzot n’est ni réalisateur de films policiers, ni cinéaste « classique », ni même emblème de la Qualité française comme le lui reprochera la Nouvelle Vague.

Texte : Aliénor Ballangé

En fait, Clouzot adapte et s’adapte; il adapte de nombreux romans au cinéma, il adapte le film noir américain, il adapte l’immobilité picturale à l’art cinétique, il adapte, enfin, l’univers psychotique, névrosé et fantasmatique de l’anthropologie sociale en langage cinématographique. Parallèlement, il s’adapte aux différents milieux spatio-sociologiques qu’il pénètre caméra en main, qu’il s’agisse d’un petit village français pendant la Seconde Guerre mondiale, d’une Amérique du Sud gangrénée par l’implantation de capitaux étasuniens, des mouvements de fond des années 1960, voire des métamorphoses esthétiques drainées par la conquête du cinéma français par la Nouvelle Vague. Bref, tenter de percer le mystère Clouzot, c’est avant tout prêter attention à l’étonnante évolution d’une œuvre, influencée par tout et comparable à rien.

Suite

Cinémathèque québécoise – Nouvelle directrice de la programmation

5 mars 2011

Après 33 ans de travail remarquable comme programmateur à la Cinémathèque québécoise, Pierre Jutras tire sa révérence en prenant une retraite bien méritée.

Il sera remplacé par Diane Poitras dès le 21 mars prochain. Études doctorales, conférences, charges de cours et enseignement sont à son honneur. Madame Poitras a également œuvré dans le milieu du cinéma en tant que réalisatrice et dans divers domaines de l’organisation. Soyons modestes, elle a aussi signé quelques excellents textes dans la revue Séquences.

Comme à chaque nouveau régime, les choses changeront sans aucun doute en ce qui a trait à la programmation de la Cinémathèque. À suivre…

Jo pour Jonathan

4 mars 2011

Pour la suite du monde

Après trois courts-métrages et un premier opus (Demain), Maxime Giroux réussit largement le pari du deuxième film. Portrait âpre et épuré d’une génération livrée à elle-même, Jo pour Jonathan, empreint d’une poésie sourde et d’une grâce énigmatique, caresse avec violence et tabasse avec émotion.

Texte : Mathieu Séguin-Tétreault

Suite

Prends ça court! sur TOU.TV

Depuis l’avènement Prends ça courts, le court métrage ne s’est jamais autant enrichi en termes de visibilité, fortement due aux supports utilisés par les jeunes réalisateurs, de plus en plus nombreux.

Suite

Pour Jafar Panahi

25 février 2011

>> Élie Castiel (rédacteur en chef)

La soirée d’ouverture du 61e Festival international du film de Berlin a été marquée par l’absence de Jafar Panahi, membre du jury, et par la lecture d’une lettre ouverte du même réalisateur, condamnant son incarcération pour une durée de six ans, sans compter que pendant vingt ans, il ne pourra pas tourner.

Suite

Berlinale 2011

17 février 2011

Présente au Festival de Berlin, notre correspondante en Allemagne Anne-Christine Loranger nous fait part de quelques-uns de ses coups de cœur, question de nous donner l’eau à la bouche, en attendant que l’un ou l’autre des festivals montréalais (ou un distributeur) ajoute ces films à leur programmation.

EL PREMIO (Le Prix) | de Paula Markovitch | Mexique / Pologne / France 2011 | Compétition officielle

Comment négocie-t-on le secret à huit ans? Pour Ceci, petite Argentine, le secret de ses origines est d’abord un jeu. Elle va à l’école, elle s’amuse avec sa copine, elle ‘fait semblant’. Semblant que ses parents sont des gens normaux, et non des intellectuels qui se cachent de la dictature. Semblant que son père vend des rideaux à Buenos Aires et non qu’il a été pris par les soldats. Semblant que sa mère est une maman normale et non une jeune femme courageuse qui vit dans l’angoisse. Semblant que sa vie dans une maison abandonnée, sans chauffage, au bord d’une immense plage déserte, est banale. C’est drôle, d’abord d’envelopper des livres dans du pastique et de les enterrer dans le sable! Les livres, on peut aussi les abandonner partout, dans la mer, sur les dunes désertes… Puis, alors qu’elle apprend que l’armée de la dictature a tué sa cousine, vient pour Ceci le temps de la peur. Les soldats débarquent à l’école pour présenter un concours de composition sur l’armée. Ceci va se confier aux pages sans savoir qu’elle met la vie de sa famille en danger…

Suite

2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.