3 août 2012
Elle est de la République tchèque et a commencé au Conservatoire de danse de Prague. À 15 ans, elle est acceptée par le grandissime Maurice Béjart en Suisse. Elle se produira d’ailleurs dans certains spectacles du Béjart Ballet Lausanne.
Et à 17 ans, c’est la Ballet Academy de Munich qui la reçoit. Le tour du monde des écoles de danse réputées se multiplie. En 2011, les Grands Ballets Canadiens l’accueillent. Elle gagne plusieurs prix à travers le monde. Occasion donc à ceux qui ne l’ont pas encore découverte d’apprécier son talent.
Jugez-en par vous-mêmes … «La danse est un acte d’équilibre entre la perfection et la beauté, c’est un langage sans parole qui exprime l’âme… Ce qui m’apparaît le plus important dans mon travail est de respecter une certaine forme de minimalisme, où chaque mouvement est rempli de sens. ». C’est ainsi que s’exprime Eva Kolarova. Pour en avoir le cœur net, on aura l’occasion d’assister à La Métamorphose de l’amour, un spectacle intime qu’elle a créé.
À Montréal, le samedi 11 août 2012 à 20 h et le lendemain, dimanche, à 16 h – L’endroit : Théâtre La Chapelle. Une façon comme une autre d’entamer la saison-danse 2012-2013 avec finesse, élégance et émotion.
>> La Rédaction
2 août 2012
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2011 – Durée : 1 h 34 – Réal. : Stefan Ivanov – Dist.: K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : Excentris
Résumé
Le réalisateur Stefan Ivanov retourne en Bulgarie pour filmer les Tziganes. Chacun a son histoire à raconter. Portrait d’un des derniers peuples nomades.
En quelques mots
★★ 1/2
Pour dresser un portrait de la communauté rom, le cinéaste d’origine bulgare Stefan Ivanov a entrepris durant l’été 2008 un voyage dans son pays d’origine, à la recherche des derniers Tziganes nomades. À partir d’une impressionnante banque d’images de plus de 24 heures – on imagine les choix déchirants qu’il a fallu faire – Ivanov a décidé de dresser le portrait de ce peuple marginal en concentrant son regard sur le quotidien d’une dizaine de personnages. On y retrouve des protagonistes qui témoignent tour à tour de la richesse culturelle d’un peuple, de sa liberté mais aussi de sa fragilité. On aime la joie communicative de Tatako et de son orchestre joliment nommé « Les cygnes blancs », on est touché par Rady, l’ex dresseur d’ours qui se désole sur sa déchéance et la perte de son animal et on espère que la jolie Veska trouvera un bon fiancé durant la traditionnelle foire aux mariées. Si ces portraits constituent une mosaïque attachante et haute en couleurs, ils nous alertent aussi sur leur situation de peuple en danger. Perte des valeurs, disparition progressive des métiers traditionnels, exode des jeunes vers les villes industrielles sont quelques-uns des changements qui assombrissent l’avenir de ce peuple plus que jamais en marge de notre société. Délaissant le ton didactique, Ivanov a choisi de laisser la parole à ses protagonistes, c’est tout à son honneur, car ce témoignage vécu de l’intérieur trouve là une force de conviction remarquable. Réalisé il y a plus de deux ans et longtemps laissé dans l’attente d’une éventuelle sortie, La route devant est un témoignage important sur l’inexorable mutation du peuple Tzigane, l’un des derniers – si ce n’est le dernier – peuples nomades d’Europe. >> Charles-Henri Ramond
26 juillet 2012
DRAME | Origine : Norvège – Année : 2011 – Durée : 95 minutes – Réal. : Joachim Trier – Int. : Anders Danielsen Lie, Ingrid Olava, Andreas Braaten, Hans Olva Brenner – Dist. : EyeSteelFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc – Excentris
Résumé
Après une cure de désintoxication, un jeune homme fait le bilan de sa vie à travers ses nombreuses rencontres.
En quelques mots
★★★
L’adaptation, en 1963, du Feu follet de Drieu La Rochelle par Louis Malle se présentait comme un tour de force en matière de mise en scène. Le noir et blanc conférait au film une froideur voulue, déconcertante, rendant l’angoisse de l’anti-héros, Alain Leroy, encore plus implacable. Maurice Ronet procurait au personnage une allure de fantôme vivant au gouffre du désespoir avec une sensibilité à fleur de peau. Joachim Trier a tout de même réussi à faire de ce suicidaire romantique, ici Anders, une sorte d’automate urbain, retrouvant ses anciens amis par moments saccadés, limitant le temps, portant les mots au strict minimum. Sur ce plan, les dialogues sont d’une acuité prenante. Aucune parole de trop, juste le nécessaire, rendant le côté tragique de l’ensemble encore plus clinique. L’approche chez Trier est psychanalytique, suivant le personnage dans presque tous les plans comme s’il s’agissait de lui faire passer un examen de conscience. Autour de lui, des protagonistes de passage, remuant le temps et l’espace au rythme de la vie qui s’envole à grands pas, s’incrustant en Anders pour très tôt s’en détacher. Et entre le prénom du comédien (Anders Danielsen Lie) et le personnage qu’il incarne, lui aussi Anders, une sorte de mise en abyme sans doute liée à l’art souvent sublime de l’improvisation. Sans contredit, Oslo, 31 août est l’une des plus belles surprises de la saison en matière de film d’auteur, prouvant jusqu’à quel point le cinéma autre est encore possible. Et autour des personnages, une ville d’Oslo insouciante, indifférente, surréaliste, enveloppant ses habitants au gré de ses humeurs, changeantes, variées, les entraînant avec rage, folie et désespoir dans la roue virevoltante de la vie. >> Élie Castiel
20 juillet 2012
>> Sylvain Lavallée
Christopher Nolan devrait être mon cinéaste contemporain préféré, mais j’ai beau essayé, rien n’y fait, je n’arrive pas à aimer ses films. Je les aime un peu en fait, Nolan n’est pas le pire des réalisateurs hollywoodiens, il a sont lot d’idées qui, a priori, devraient me séduire, avec ses thèmes habituels (identité, mémoire, le vrai et le faux, le double, culpabilité, justice, etc.) qui jouent exactement dans mes plates-bandes de prédilection, sans compter qu’il travaille un genre (le film noir) qui me plaît particulièrement, alors ma déception est à la hauteur de mes attentes, ou du moins de ses ambitions, car depuis Batman Begins je ne m’attends plus à grand-chose, même s’il continue à avoir des « idées ». Les guillemets sont nécessaires, oui, car il s’agit avant tout d’idées de scénariste qui ne trouvent pratiquement aucun support à l’image, Nolan étant un scénariste doué, quoique parfois porté sur l’esbroufe virtuose, mais un piètre metteur en scène. On comprendra alors que ce n’est pas un hasard si j’écrivais la dernière fois sur John Carpenter : dans le dernier mois, j’ai revu en parallèle presque tous les films de Carpenter et de Nolan, et c’est en voyant côte à côte Halloween et Batman Begins que m’ait apparu clairement ce qui me déçoit autant chez Nolan, ces images qui, chez lui, n’arrivent jamais à exprimer les idées suggérées par le scénario, pire encore, les amenuisant parfois. J’ai coordonné pour le dernier numéro de Séquences (actuellement en kiosque) un dossier sur Nolan, mais dans mon article j’ai préféré taire un peu mes réserves face à son cinéma, que j’ai émises trop timidement en fin de texte, alors je veux renverser ici la démarche pour plutôt mettre en sourdine ce que je peux penser de bien de ce cinéaste, afin aussi de contrebalancer ces éloges disproportionnés qu’il reçoit de toutes parts.

Christopher Nolan
19 juillet 2012
AVENTURES | Origine : États-Unis / Grande-Bretagne – Année : 2012 – Durée : 165 minutes – Réal. : Christopher Nolan – Int. : Christian Bale, Michael Caine, Marion Cotillard, Morgan Freeman, Joseph Gordon-Levitt, Anne Hathaway, Liam Neeson, Gary Oldman – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Huit ans après son exil forcé de Gotham City, Batman reprend son rôle de protecteur de la ville lorsqu’elle est menacée par un terroriste puissant et brutal. Une mystérieuse cambrioleuse et un courageux policier lui viennent en aide.
En quelques mots
★★★ 1/2
Dans ce qui s’annonce déjà comme la dernière partie de la saga culte Batman, on retrouve le côté alambiqué des réalisations de Christopher Nolan. Car pour apprécier The Dark Knight Rises à sa juste valeur, force est de souligner qu’il est primordial de s’adapter au style propre à l’auteur du sophistiqué Inception (voir « Dossier Christopher Nolan » dans le dernier numéro de la revue). Car son travail de réalisation consiste en une succession d’images issues d’une idiosyncrasie moralement assumée. Les situations prennent ici une forme extra-diégétique qui désoriente intentionnellement le spectateur jusqu’au dénouement final où, par magie, les pièces du puzzle se mettent en place pour offrir une finale à la fois émouvante et équilibrée. Car parmi les cinéastes de sa génération, Nolan est sans doute le plus viscéral des metteurs en scène grand public. Le rapport qu’il entretient entre la caméra et les personnages s’inscrivent dans une perspective de décloisenement progressif, voire même hautement intellectuel malgré les apparences. Ici, cette caractéristique devient évidente dans la mesure où certaines séquences, y compris les dialogues, paraissent bizarrerement ridicules, où la surenchère prévaut. Mais il s’agit d’un jeu totalement contrôlé que le réalisateur impose au spectateur, l’obligeant à distinguer la sublimation de l’image sur l’écran de son contraire. Désorienter, voilà ce qui semble le mot d’ordre. Et il y a aussi un élément de l’expérience cinématographique qui entre aussi en ligne de compte et qu’il est important de souligner, la direction d’acteur, souvent délaissée dans les propos d’une certaine critique. Ici, il s’agit d’un rapport de force entre le réalisateur et ses personnages, entre la caméra et le filmé, entre les comédiens et les spectateurs. Tout compte fait, nous sommes devant un espace scénique (cinématographique) qui s’adapte aisément à tout genre d’excès et de moments de pure improvisation. D’où l’ennui volontaire que nous ressentons par le jeu de certains personnages et l’étrangeté de quelques situations. On soulignera finalement la presque absence du héros principal, laissant planer comme une ombre de scène en scène les soubresauts fragiles et inquiétants de son incontournable finitude. Tout compte fait, malgré quelques réticences, notamment sur le plan de la continuité du récit et de quelques séquences inutiles et bavardes, The Dark Knight Rises est une réussite, tant sur le plan des scènes d’actions que des effets spéciaux, tout en soulignant son intransigeance incontestable face à un cinéma codifié et finalement l’humanisme à la fois romantique et utopique qu’il défend. Sans compter, bien entendu, sur les recettes qu’il accumulera aux guichets tant sur la scène locale qu’internationale. >> Élie Castiel
12 juillet 2012
CONTE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 93 minutes – Réal. : Benh Zeitlin – Int. : Quvenzhané Wallis, Henry Dwight, Jenshel Alexander – Distributeur/Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement – Excentris
Résumé
Atteint d’une maladie incurable, un père, qui vit seul avec sa fille de 6 ans dans un bayou, lui apprend à s’endurcir et à ne compter que sur elle-même pour lui survivre. La petite partira à la recherche de sa mère.
En quelques mots
★★★
Hushpuppy, une petite fille vit avec son père dans une région pauvre du bayou louisianais soumise aux changements écologiques. Animée d’une grande force de caractère mais aussi sensible au monde qu’elle côtoie et découvre à tous les jours, elle l’embrasse d’un regard et de propos qui soulignent l’importance de l’interaction entre tous les êtres, plantes, animaux et humains qui la composent et de l’entraide qui anime ses habitants. Adapté par le réalisateur et par Lucy Alibar de la pièce Juicy and Delicious de cette dernière, le scénario navigue de manière subtile les ornières de cette recréation du monde vue par un enfant, intégrant des mythes fondateurs du folklore humain dans une cinématographie inventive où l‘étonnement surgit de multiples manières. Par ce long métrage luxuriant porté par la jeune Quvenzhane Wallis sur ses minces mais fortes épaules, Benh Zeitlin confirme les attentes suscitées dans son court gagnant Glory at Sea visible sur Internet. >> Luc Chaput
>> Maxime Labrecque
Largement étudié par de nombreux psychanalystes, dont Sigmund Freud, Carl Jung et Otto Rank, le concept du double fascine, certes, mais possède une part latente qui inquiète. L’œuvre cinématographique de Christopher Nolan regorge de figures du double, que nous survolerons, afin d’en découvrir les multiples facettes.
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