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King Dave

10 juillet 2016

EXTRAIT
★★★
Texte : Guillaume Potvin

DÉRAPAGE CONTRÔLÉ

Plus de dix ans se sont écoulés depuis la première représentation de « King Dave », le monologue écrit et interprété par Alexandre Goyette. Et pourtant, David Morin, l’unique personnage de cette pièce primée des Masques du meilleur acteur et du meilleur texte original en 2005 se fond aussi bien que naguère dans le paysage montréalais actuel. Cette fois, il quitte les planches pour réapparaitre au grand écran dans une adaptation signée Daniel Grou (alias Podz).

303_King Dave

L’efficacité de King Dave repose sur un pacte silencieux. Ce contrat fragile, tracé dans la couche de poussière laissée par le dynamitage du quatrième mur permettra, si le spectateur y consent, de tisser un puissant lien de sympathie avec Dave, l’antihéros du récit. Si ce dernier s’adresse à la caméra à la manière d’un vieux chum, la proposition est étonnamment facile à accepter, car qui d’entre nous, au fond, n’a pas déjà connu un Dave ? Ce type qui a une anecdote personnelle pour chaque occasion, celui qui attire constamment les emmerdes et qui raconte ses bravades sans bon sens avec une telle vivacité qu’on s’imagine transportés à ses côtés au moment de leur occurrence…

Texte intégral
Séquences
Nº 303 (Juillet-Août 2016)
p. 3-5
En kiosque : vendredi 15 juillet 2016

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

The Secret Life of Pets

7 juillet 2016

 RÉSUMÉ SUCCINCT
Depuis que Katie l’a adopté, Max, un petit chien new-yorkais, vit en symbiose avec elle. Pourtant, chaque matin, sa maîtresse l’abandonne sans que Max comprenne pourquoi. Tous les jours, les animaux des autres appartements de l’immeuble sont aussi laissés à eux-mêmes. Que se cache-t-il derrière cette étrange situation.

The Secret Life of Pets

CRITIQUE
★★ 
Texte : Guillaume Potvin

AIMEZ VOS MAÎTRES

Que font les animaux domestiques en l’absence de leurs maîtres? C’est la question qui sert de prémisse au plus récent film d’animation des studios Illumination (Despicable Me, Minions). C’est cette proposition qui permettra aux réalisateurs Yarrow Cheney et Chris Renaud de mettre en scène toute sorte de gags visuels à degrés variables d’intelligence et d’originalité, du slapstick au scatologique. Les plus petits seront certainement séduits par les animaux animés brillamment et faisant preuve d’une grande gamme d’expressions.

Mais parmi tous les animaux à l’écran, un d’entre eux détonne en étant anthropomorphisé différemment que ses compères. Alors que tous les autres personnages expriment des désirs typiquement animaliers – se gaver de nourriture, chasser des écureuils ou recevoir l’attention de leur maître – le mignon lapin Snowball (Kevin Hart) mène une révolution visant à libérer les animaux de leurs chefs humains. Curieusement, ce petit lapin aux allures inoffensives est un des seuls personnages « racialisés » du film, c’est-à-dire que ses paroles sont truffées d’expressions et d’inflexions stéréotypiquement afro-américaines. D’ailleurs, une blague récurrente concerne l’expression de son chagrin du décès de Ricky, un de ses camarades révolutionnaires. On ne peut que questionner le message véhiculé par ces blagues qui récupèrent, et invalident par le fait même, l’imaginaire des mouvements de libération des années 60-70, comme si les buts de leurs luttes sont désormais accomplis et donc désuètes.

Au-delà de ces politiques douteuses, ce dont
manque cruellement ce film est un minimum de
poids dramatique ou d’engagement émotionnel

Certains défendront The Secret Life of Pets avec l’argument classique comme quoi « ce n’est qu’un film. » Mais justement, ne devrions-nous pas, de tous les genres de films, exiger un peu plus de ceux qui s’adressent spécifiquement aux enfants, ceux qui donnent sens au monde réel qui les entoure?

Au-delà de ces politiques douteuses, ce dont manque cruellement ce film est un minimum de poids dramatique ou d’engagement émotionnel. Sans eux, que restera-t-il dans nos esprits – ou ceux des enfants – de cette aventure si ce n’est que d’un intérêt renouvelé pour les animaux de compagnie? Avec ses images vives et colorées, son récit au rythme effréné et sa panoplie de personnages loufoques, The Secret Life of Pets coche, tout au plus, le nombre minimal de cases sur la liste des critères qu’on attend d’un film pour enfants.

Sortie : vendredi 8 juillet 2016
V.o. : anglais
Version française
Comme des bêtes

Genre :  ANIMATION – Origine :  États-Unis –  Année :  2016 – Durée :  1 h 27 – Réal. : Yarrow Cheney, Chris Renaud –  Voix (v.o) :  Louis C. K., Eric Stonestreet, Ellie Kemper, Kevin Hart, Lake Bell, Albert Brooks – Dist. / Contact :  Universal.
Horaires :  @  Cineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Les 3 p’tits cochons 2

30 juin 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Cinq ans se sont écoulés depuis la mort de leur mère, et pourtant Rémi, Mathieu et Christian continuent de faire les 400 coups en matière de séduction.

Les 3'ptits cochons

Suite

PALMARÈS-Séquences 2015

7 février 2016

VOIX DIVERGENTES ET
ACCORD DE PRINCIPE

Texte et transcription
par Élie Castiel
Rédacteur en chef

Comme l’an dernier, les participants avaient pour tâche de choisir cinq films (ou moins) dans chacune des catégories et les indiquer par ordre alphabétique (L’, Le et La, sous L). Seuls les films sortis commercialement entre le 1er janvier et le 31 décembre 2015 étaient éligibles. Les films vus dans des festivals et non sortis étaient exclus. C’est la raison pour laquelle certains titres qui nous été envoyés ont été effacés. Certains nous ont même proposé des films qui n’ont pas encore pris l’affiche.

PalmarèsNous poursuivons par ailleurs avec la catégorie « films américains ». Bon an mal an, les États-Unis produisent des films qui sortent de l’ordinaire et connaissent un succès mondial. Nonobstant la domination de ce cinéma dans le monde, force est de souligner qu’il ne peut être ignoré. Dans le même temps, cette catégorie ouvre la porte aux films dits « étrangers », leur donnant l’opportunité de se retrouver dans nos listes. La preuve, trois films dans cette catégorie ont obtenu les grâces de nos rédacteurs. Suite

Anomalisa

23 janvier 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Michael Stone atterrit à Cincinnati où il doit donner le lendemain une conférence sur le service à la clientèle. De sa chambre d’hôtel, il téléphone à sa femme, puis, après hésitation, il décide d’appeler son ancienne amoureuse, Bella, qui accepte de le rejoindre au bar de l’établissement. Ils ne se sont pas vus depuis dix ans, et la rencontre tourne au vinaigre.

Anomalisa

CRITIQUE
★★★

LES LIMITES DE L’IMITATION
Texte : Guillaume Potvin

Une cafetière dans une chambre d’hôtel. Un hublot d’avion strié par la pluie. La lueur rouge des chiffres affichés sur le compteur d’un taxi. Ce sont de tels détails qui frappent dès les premières minutes d’Anomalisa, le dernier film écrit et réalisé par Charlie Kaufman (Eternal Sunshine of the Spotless Mind, Being John Malkovich). Autrement insignifiants, ces détails sont ici, au contraire, presque miraculeux puisque les personnages d’Anomalisa sont des figurines à la peau feutrée et les décors dans lesquels ils naviguent sont une reproduction de notre monde réduite à l’échelle de Barbie. Chaque photogramme – car il s’agit d’animation de volume ou stop motion – est un espace que nos yeux découvrent, à la recherche de ce détail qui trahirait l’exactitude de la reproduction. Mais en vain. Suite

Festival international du cinéma francophone en Acadie

20 décembre 2015

OASIS FILMIQUE

Texte : Guillaume Potvin

Du 12 au 20 novembre 2015 s’est tenu le Festival international de cinéma francophone en Acadie (FICFA). Seul en son genre au Nouveau-Brunswick, ce festival aura su prouver une fois de plus avec cette 29e édition son rôle fondamental dans le rayonnement du cinéma francophone hors des métropoles. Récapitulatif.

MANIF_Elle pis son char

Elle pis son char de Loïc Darses

Les activités du FICFA se sont principalement déroulées entre deux points d’ancrage, soit le Cineplex de Dieppe (ville majoritairement francophone adjacente à Moncton) et le Centre culturel Aberdeen, à deux pas du centre-ville. En une semaine, le Cineplex a accueilli deux douzaines de longs métrages et plus d’une cinquantaine de courts et moyens métrages internationaux. C’est parmi cette programmation restreinte, mais efficace qu’on aura pu voir les derniers couronnés du Festival de Cannes : La Loi du marché de Stéphane Brizé, Dheepan de Jacques Audiard et Le Fils de Saül de László Nemes. En plus de ces incontournables, c’est le meilleur de la cuvée québécoise qu’on aura pu découvrir ; Pinocchio d’André-Line Beauparlant, Les Démons de Philippe Lesage, Les Êtres chers de Anne Émond.

Outre la qualité des films projetés, le public aura pu profiter de l’agencement soigneux de courts métrages en première partie des longs ; par exemple, un des souvenirs les plus marquants du festival, le saisissant Elle pis son char de Loïc Darses présenté avant Le Profil Amina de Sophie Deraspe ou même Le nom que tu portes de Hervé Demers en ouverture de Dheepan. Les échos thématiques qui traversent ces œuvres atteste le travail méticuleux de Marie-Renée Duguay, directrice de la programmation du festival.

MANIF_Le nom que tu portes

Le nom que tu portes de Hervé Demers

En plus de sa programmation traditionnelle, le FICFA propose aussi un Volet Arts médiatiques (VAM). Cette série d’activités parallèles tenue au Centre culturel Aberdeen est le pouls du festival, le lieu de rencontre entre cinéphiles et cinéastes. Les soirées organisées dans le cadre de ce volet sont l’occasion de présenter les résultats des différents laboratoires de création tenus dans les semaines précédentes. Qu’il s’agisse des appels de courts métrages Objectifs obliques (chaque équipe doit respecter un thème pigé au hasard parmi le jeu de cartes Oblique Strategies) ou Acadie Underground (réalisation en 24 heures d’un court tourné en Super 8, avec toutes les contraintes techniques que cela implique et composition de musique pour films de found footage) ou même des Séances Éphémères (où on a présenté l’œuvre créée par les artistes en résidence Caroline Blais et Alisa Arsenault), c’est un certain esprit de défi à relever qui a su susciter l’intérêt des participants et des spectateurs. L’originalité des œuvres résultantes atteste bien la fougue et la pulsion créative de la jeunesse acadienne.

Soir après soir, jeunes et moins jeunes étaient au rendez-vous pour découvrir le travail de leurs pairs, rassemblés dans cette sorte d’école de cinéma improvisée. Car mis à part le programme francophone du Ciné Campus et le Cinéclub Far Out East, ayant tout deux adopté un auditorium de l’Université de Moncton pour projeter leurs films, la ville de Moncton est plutôt mal servie en terme de cinéma de répertoire, sans même parler de cinéma francophone. C’est dans un tel contexte qu’un festival comme le FICFA prend tout son sens. Par sa multiplication d’activités au courant de l’année, son programme scolaire, sa visite de plusieurs villes dans le cadre de sa tournée ou même son accueil de la tournée du Festival regard sur le court métrage, le FICFA se révèle lumineux et rassembleur, tel un phare dans le paysage maritime.

revuesequences.org

Legend

3 décembre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
À Londres, dans les années 1960, les jumeaux Reggie et Ronnie Kray font la loi dans le quartier East End. Après avoir disposé de leurs rivaux, les deux frères et leurs sbires concluent un pacte avec un chef de la mafia italo-américaine pour opérer un casino situé dans un faubourg chic.

Legend

CRITIQUE
★★

BRUTES CÉLÈBRES
Texte : Guillaume Potvin

De ses performances les plus franches et minimales (Locke) à ses débordements les plus décalés (Bronson), la filmographie récente de Tom Hardy démontre bien l’éventail des nuances de son jeu. En ce sens, Legend saura combler les spectateurs épris de l’acteur anglais, car ce dernier film de Brian Helgeland (scénariste de L.A. Confidential et Mystic River, entre autres) lui confie deux rôles : ceux de Reggie et de Ronnie Kray.

Suite

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