12 mars 2015
Genre : Suspense – Origine : Canada – Année : 2014 – Durée : 1 h 32 – Réal. : Adam Massey – Int. : Miranda Cosgrove, Donal Logue, Tom Sizemore, Jenessa Grant, Austin Butler, Kelly Boegel – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : Côte-des-Neiges
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Interdit aux moins de 13 ans
Depuis au moins The Corporation de Mark Achbar et Jennifer Abbott auquel Harold Crooks participa en tant que scénariste, les documentaires cinématographiques ou télévisuels sur la place des grandes entreprises et sur le néolibéralisme sont assez nombreux. Commençant sur des images de nuages se noircissant pendant qu’au loin des éclairs surgissent, ce film du réalisateur canadien et économiste remonte jusqu’au Moyen-Âge pour tenter d’expliquer les paradis fiscaux. On est d’ailleurs étonné que les pratiques de secrets bancaires en Suisse entre autres ne soient pas aussi mis en valeur. Les intervenants sont nombreux et le montage ne laisse pas à certains la place pour devenir une personne ressource plus importante.
Le spectateur est donc obligé de se rabattre sur des noms plus célèbres comme Thomas Piketty (Le Capital au XXIe siècle ) ou Brigitte Alepin, la coscénariste et auteure du livre La crise fiscale qui vient qui a inspiré le film et espérer trouver après coup sur le site du film ou ailleurs la liste des œuvres rapidement citées. Lors de cess courtes présentations biographiques qui accompagnent chaque laïus du dit intervenant, l’on découvre que plusieurs d’entre eux, ayant travaillé pour des institutions financières, tentent de maintenant de les réguler dans des ONG voués à cette justice fiscale.
Crooks (au nom prédestiné pour traiter un tel sujet) nous amène donc de la City de Londres à des particules encore existantes de l’ancien empire britannique où se sont mis en place ces diverses pratiques. À Intervalles plutôt réguliers, des confrontations entre parlementaires britanniques ou américains et des dirigeant de certaines corporations permettent de voir plus directement la place que ces évitements de taxes ont sur notre consommation. Ce manque à gagner dans le domaine des impôts des sociétés influe donc directement sur la capacité des gouvernements à continuer à travailler adéquatement pour le bien public.
Les notions économiques de base sont bien employées mais il manque des graphiques expliquant ce que cela représente pour l’économie spécifique de plus de pays à part la banane du Guatemala et le système double-irish. Cette fuite légale des argents entrave la capacité des états à faire leur boulot hier d’état-providence et aujourd’hui de fournisseur de service minimum même et peut amener vers un ouragan, une autre crise financière plus grave que celle de 2008. Par son approche mieux enrobée, le film d’Harold Crooks pourra sans doute intéresser plus de gens à cette situation que L’Encerclement de Richard Brouillette qui donnait déjà en 2008 les bases théoriques néolibérales.
Genre : Documentaire – Origine : Canada – Année : 2014 – Durée : 1 h 33 – Réal. : Harold Crooks – Dist. / Contact : Filmoption.
Horaires : Excentris – Cineplex
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Visa GÉNÉRAL
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Après avoir épaté la galerie avec son merveilleux film The Artist en 2011 (gagnant de cinq Oscars, dont celui du Meilleur film et du Meilleur réalisateur), le cinéaste Michel Hazanavicius revient avec ce cinquième long métrage au grand écran à 180 degrés de son précédent mais tout aussi percutant. Délaissant le cinéma muet noir et blanc où l’onirisme côtoie l’humour bon enfant, le scénariste réalisateur porte cette fois son regard sur une œuvre beaucoup plus intimiste et un sujet grave : la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999, qui a décimé des milliers de personnes.
De l’aveu même de Hazanavicius, The Search est une libre adaptation du film du même nom réalisé par Fred Zinnemann en 1948. Ainsi, alors que le long métrage de Zinnemann met en scène un soldat américain qui aide un jeune tchèque survivant d’Auschwitz à retrouver sa mère dans le Berlin de l’après-guerre, la version de Michel Hazanavicius suit la destinée de quatre personnes concernées par le conflit en Tchétchénie dont les chemins se croisent et s’entrecroisent : un soldat russe enrôlé malgré lui dans cette folie, un orphelin tchétchène, sa grande sœur à sa recherche et une militante des droits de l’homme.
Dire que The Search, film aux résonnances documentaires, est une charge émotive de haut calibre se révèle un euphémisme. Dans le rôle de Hadji, personnage central du petit garçon orphelin de neuf ans qui est marqué par les événements, le jeune acteur Abdul Khalim Mamutsiev rend avec une réelle conviction tout le désarroi, la tristesse et l’abandon qui l’habite. Impossible de rester indifférent face à cet acteur dont le jeu énigmatique et touchant frôle adroitement la compassion et le larmoiement. Et quel acteur que ce Maksim Emelyanov en soldat russe pris dans les mailles d’un système qui fera de lui et à son corps défendant un dangereux bourreau!
Bérénice Bejo interprète adéquatement une employée d’une ONG qui est d’abord intriguée par le petit garçon et Zukhra Duishvili, quoique juste dans le rôle de Raïssa, la sœur meurtrie de Hadji, ne sert ici que de faire-valoir pour faire avancer le récit. Quant à Annette Bening, qui ne fait ici qu’une trop courte apparition, elle se révèle crédible et fort intéressante en aide humanitaire à la Croix-Rouge.
Ovationné par le public et siffloté par trois journalistes russes à Cannes, The Search est un très bon mélodrame qui s’avère un drame psychologique puissant et fort honnête, malgré quelques longueurs et un parti pris émotionnel évident.
Genre : Drame de guerre – Origine : France / Géorgie – Année : 2014 – Durée : 2 h 29 – Réal. : Michel Hazanavicius – Int. : Abdul Khalim Mamatsiev, Bérénic Bejo, Maksim Emelyanov, Zukhra Druishvili, Annette Bening, Lela Bagakashivili – Dist. / Contact : Remstar.
Horaires : Cinéma du Parc
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[ En attente de classement ]
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Le scénario signé Anne Villacèque et Sophie Fillières, avec la collaboration de Gilles Taurand, conduit à une comédie dramatique solide, vive et spontanée, particulièrement dû aux dialogues rythmés, soutenus, évitant toute redondance, et au charisme de tous les interprètes, des vedettes somme toute connues dans le cinéma de l’Hexagone. Deux couples au milieu de l’âge, en remise en question, le premier en phase de divorce, le deuxième qui a appris à résister à l’ennui. À partir de ce canevas qu’on retrouve souvent dans le cinéma français, Villacèque invente un ton magique, une douce nostalgie du temps qui passe, des ellipses qui en disent long sur les motivations des personnages. Ça ressemble par moments à un hommage rendu à chaque époque de l’année, vu à travers le prisme de la vie quotidienne.
La voix off, méthode littéraire de narration cinématographique, parfois prisée par certains cinéastes, dont le regretté François Truffaut, paraît ici un brin superficielle, n’apportant rien à l’intrigue. Mais à chaque saison évoquée, tout se passe comme si le temps s’était arrêté chez ces protagonistes qui semblent vivre au jour le jour. Encore une fois, le cinéma français se tourne vers la campagne, loin de la grande ville, confirmant ainsi que même dans des endroits propices au recueillement et à l’harmonie dans la vie de couple, les choses de la vie et de l’amour peuvent également se heurter au caprices du destin.
Karin Viard, Noémie Lvovsky, Ulrich Tukur et Jacques Gamblin défendent des rôles bien définis, montrant par la même occasion la diversité de leur registre. Une comédie sur le sentiment amoureux qui se savoure avec bonheur malgré son côté doux-amer et une fin prévisible qui prouve avec subtilité que la vie est ainsi faite.
Genre : Comédie dramatique – Origine : France – Année : 2013– Durée : 1 h 30 – Réal. : Anne Villacèque – Int. : Karine Viard, Noémie Lvosky, Ulrich Tukur, Jacques Gamblin, Iliana Zabeth, Aurélia Petit – Dist. / Contact : Axia.
Horaires : Beaubien
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Visa GÉNÉRAL
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★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
6 mars 2015
D’origine iranienne, installée aux États-Unis, Ana Lily Amirpour signe un premier long métrage bercé de cinéphilie, de références culturelles et d’un goût évident pour la provocation. Le film de vampire côtoie allègrement le spaghetti western, le film noir à la sauce Jarmusch et un côté subtilement lynchien qui ne fait que rehausser la texture de ce qui ressemble à une fable politico-sociale tournée en noir et gris plutôt qu’en noir et blanc.
Si Arash Marandi (Arash) projette un look fifties qui rappelle à s’y méprendre l’acteur-culte James Dean, faisant de son personnage un loup solitaire inoffensif doublé de charme et de sensualité, Sheila Vand, quant à elle, se présente comme une belle et mystérieuse justicière de la nuit, ne s’attaquant qu’à ceux qui minent la conscience sociale. Sans oublier ce gamin des rues (le jeune Milad Eghbali, subtilement candide), sorte de témoin et de messager. Suite
Après une entrée un peu ratée à Hollwyood avec la science-fiction Elysium, Neill Blomkamp (District 9) est de retour en sol natal avec Chappie. Avec ce titre aussi accrocheur que ringard, le réalisateur plonge à nouveau au coeur de la métropole de Johannesburg , en Afrique du Sud, avec ce film encore de science-fiction, situant l’action dans un futur relativement proche.
Chappie est un croisement pas très original, mais un tantinet efficace, d’éléments empruntés autant à A.I., Short Circuitqu’à Robocopet nombreux autres films de genre. Le réalisateur se montre moins habile dans son écriture qui mise un peu trop sur les messages que dans son exécution musclée aux effets spéciaux tout de même fort soignés. Suite
Le moins qu’on puisse dire, c’est que François Delisle a de la suite dans les idées. Avec son dernier opus, il dévoile le second volet de sa réflexion sur les violences commises à l’égard d’autrui. Dans Le Météore, il abordait avec introspection les sentiments d’un meurtrier et de son entourage, sans aucun dialogue et avec une approche contemplative. Avec Chorus, il relate les conséquences désastreuses d’un acte criminel sur les proches d’une victime, en l’occurrence un enfant, cette fois, avec une manière convenue d’interactions entre des êtres déchirés par l’attente, l’incompréhension et le deuil. Suite
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