En couverture

Les Ballets Jazz de Montréal

3 décembre 2015

DE RYTHMES ET D’EXALTATIONS

Élie Castiel
DANSE
★★★★

Leurs présences sur scène sont, depuis leur début, auréolées de succès. Ce qui étonne chez les BJM (Les Ballets Jazz de Montréal), c’est nul doute leur loyauté aux sources primaires de leur art. Si au début, du temps où Eddy Toussaint (toujours actif individuellement) prônait l’approche populaire, tant dans le geste que dans le choix musical, le nouveau maître de piste, Louis Robitaille, n’a rien perdu de cet esprit, mais l’a sans contredit ajusté, au fil des années, au goût du jour. Une question d’instinct plutôt que de survie puisque l’intérêt envers cette compagnie est toujours aussi vivant.

Josph Ghaleb

Rouge (© Joseph Ghaleb)

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L’Excentris ferme provisoirement ses portes

27 novembre 2015

LA SAGA D’UN COMPLEXE DE
SALLES INJUSTEMENT MALMENÉ

Élie Castiel
Rédacteur en chef

Le 24 novembre dernier, un communiqué de presse du complexe cinématographique Excentris nous apprenait sa fermeture. Première réaction : le choc. Quelques minutes plus tard, une contre-réaction selon laquelle ce n’est pas la première fois que ça arrive. Le lendemain, des messages du milieu et des textes encourageants. Pour les quotidiens, il est tout à fait normal de réagir sur le coup. Pour ceux qui peuvent se permettre d’attendre un peu, ne serait-ce que 48 ou 72 heures tout au plus, tant mieux. Car les réflexes immédiats sont en général le résultat d’un heurt émotionnel qui n’a rien à voir avec la réalité.

Disons-le sans ambages, avec des mots simples et directs. Le problème de l’Excentris c’est le manque d’e.x.c.l.u.s.i.v.i.t.é.s de haut calibre, c’est-à-dire du cinéma d’auteur (international et québécois), mission originale de ses fondateurs. En matière de fictions pointues ou de documentaires éclectiques, les programmateurs, hormis de rarissimes exceptions, n’ont jamais fait défaut. Mais certains de ces films, notamment les fictions, étaient programmés ailleurs.

Excentris

Faut-il blâmer les distributeurs ? Suite

Semaine du 27 novembre au 3 décembre 2015

26 novembre 2015

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LE FILM DE LA SEMAINE
Trumbo_Primeurs
TRUMBO
[ Drame biographique ]

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Post-synchro

23 novembre 2015

METTONS FIN AU
DOUBLE DOUBLAGE

Sylvio Le Blanc
OPINION

J’ai vu sur grand écran Bridge of Spies dans sa version française faite au Québec (Le Pont des espions). Les personnages principaux y sont doublés par des Québécois, à l’exception notable de celui interprété par Tom Hanks, doublé par un acteur français [1]. Il en allait de même pour son précédent film : Sauvons M. Banks (Saving Mr. Banks) [2]. Les Québécois seraient-ils fatigués d’entendre la voix aisément reconnaissable de Bernard Fortin [3] (La Petite Vie), qui avait déjà doublé le célèbre acteur dans pas moins de 16 films[4] ? (Il en allait de même pour Iron Man 3, dans lequel seul Robert Downey Jr., l’acteur principal, est doublé par un Français [5]. Les Québécois seraient-ils de même tannés d’entendre la voix de Daniel Picard [6]?)

Bridge of Spies

Bridge of Spies (Le Pont des espions)

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Elektra

22 novembre 2015

LA VENGEANCE D’UNE FEMME

Élie Castiel
OPÉRA
★★  ½

Le décor fonctionnellement inspiré de l’Espagnol Victor Ochoa est certes impressionnant, jetant sur le drame vécu une intervention évidente des Dieux. Mais son imposante structure noie les personnages, les rendant des miniatures terrestres, des marionnettes incapables d’assouvir leurs passions.

Lise Lindstrom ((Elektra) — © Yves Renaud

Lise Lindstrom ((Elektra) — © Yves Renaud

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Semaine du 20 au 26 novembre 2015

19 novembre 2015

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LE FILM DE LA SEMAINE
Les Êtres chers_En salle
LES ÊTRES CHERS
[ Drame ]

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Münchhausen : Les machineries de l’imaginaire

17 novembre 2015

SARAH ET LES AUTRES
AU(X) PAYS DES MERVEILLES

Élie Castiel
THÉÂTRE
★★★★

Spectacle forain, divertissement anodin, univers de l’enfance, imaginaire, rêve et fantaisie. C’est tout cela la création Münchhausen… lieu de tous les possibles, où l’utopie se concrétise en réalité. Un réel sorti tout droit de l’imagination de la troupe Galimard & Fils qui, de génération en génération, redonne le besoin de créer et la liberté de rêver.

L’adaption d’Hugo Bélanger est au goût du jour. Ce n’est plus Galimard & Fils, mais Galimard & Fille. Comme quoi les nouvelles traductions d’une œuvre millénaire peuvent et se doivent de s’adapter aux nouveaux mondes.

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Audrey Talbot (Sarah) et Félix Beaulieu-Duchesneau (Carl Friedrich Hyeronymus) — © Frédérick Bouchard

Mais la mise en scène, d’une luminosité incroyable fait sursauter de joie. Mises en situations complices avec les comédiens et une salle conquise par ces nombreux jeux de mots, pirouettes, sous-entendus, métaphores politiques actuelles, mélange de sérieux et de loufoque, imitant la vie comme jamais auparavant. Hugo Bélanger est totalement conscient de l’intelligence du propos et de sa répercussion chez le public ; d’où une mise en scène sur tons doux-amers évoquant l’idée de voyage, d’exil, de nostalgie.

Nous sommes constamment sur notre siège, comptant chaque seconde du spectacle, en attente qu’un nouvel événement vienne nous surprendre. Le jeu ne s’arrête pas, l’atmosphère ludique se propage partout, sur scène et dans le théâtre, rappelant sans cesse le succès de l’an dernier, D’Artagnan et les Trois Mousquetaires, mis en scène majestueusement par un Frédéric Bélanger aussi enthousiaste que jamais.

Mise en abyme également entre le rideau du théâtre imaginaire et celui, resté relevé, de la scène du vrai théâtre. En plus de deux heures, notre quotient intellectuel devient enfant, donc beaucoup moins cynique, naturel, imaginatif. Nous y sommes conscients et en demandons plus. L’enthousiasme se propage dans la salle, prouvant jusqu’à quel point le théâtre est le lieu de toutes les réconciliations. On parle d’abord de rêves et d’imaginaire, mais aussi de politiciens qui n’ont rien compris aux enjeux sociaux ; d’argent et de son importance dans le monde ; de la transmission des valeurs ; de l’amour filial et finalement de l’humain dans son cadre social.

Marie-Ève Trudel (Vénus) et Félix Beaulieu-Duchesneau)

Marie-Ève Trudel (Vénus) ; Félix Beaulieu-Duchesneau (Carl Friedrich Hyeronimus) et Audrey Talbot (Sarah, parterre) — © Frédéric Bouchard

Cinq actes, cinq situations, cinq (ir)réalités. Et Münchhausen dans chacune d’elles. Présent, essayant de voler la vedette, à juste titre, comme il se doit. Il représente le philosophe volage, le désir de vivre sans obstacles, la liberté de choisir.

Le rideau sur la scène est en piètre état. Peu importe : le Baron Münchhausen le transforme de mille et une façon, rencontre les personnages les plus colorés de la terre imaginée et se permet des voyages dans des ailleurs improbables, nous faisant découvrir quelques-uns des moments et iondividus les plus excentriques : Sarah, La Sirène, L’Impératrice de la lune, Vénus, la vieille Dame et la Mort. Mais toutes ces créatures font face à nous selon les codes immémoriaux de jeu, sans nous faire peur, proches de nous.

Fable existentielle, humaniste et tout autant contemporaine, Münchhausen… carbure à la vitesse des grands chemins, se permet quelques arrêts tout aussi brillants qu’agréablement intempestifs, mais finit par nous donner une leçon de morale fort bien méritée. Nous ressortons de la salle réjouis et prêts à affronter la vie, beaucoup moins accomodante néanmoins que celle du Baron Münchhausen. Le jeu en vaut la chandelle.

revuesequences.org

MÜNCHHAUSEN : LES MACHINERIES DE L’IMAGINAIRE | Adaptation : Hugo Bélanger, d’après Les Aventures véritables et véridiques du Baron de MünchhausenMise en scène : Hugo Bélanger – Scénographie : Francis Farley-Lemieux – Éclairages  : Martin Gauthier – Musique / Son : Patrice d’Aragon – Costumes : Véronique Denise – Comédiens : Félix Beaulieu-Duchesneau, Eloi Cousineau, Carl Poliquin, Bruno Piccolo, Audrey Talbot, Milva Ménard et Marie-Ève Trude – Chacun campe des personnages différents  |  Durée : 2 h 20 approx. (incluant entracte)  – Représentations : Jusqu’au 9 décembre 2015 – TDP (Grande salle)

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ [ Entre-deux-cotes ]

 

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