29 juillet 2011
ELLE S’APPELAIT SARAH (Sarah’s Key)
DRAME – France 2010 – Durée : 106 minutes – Réal. : Gilles Paquet-Brennier – Int. : Kristin Scott Thomas, Niels Arestrup, Aidan Quinn, Michel Duchaussoy – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc – Cinéma Parallèle
Résumé
Au cours d’une enquête entourant les circonstances de la rafle du Vélodrome d’Hiver, Julia Jarmond découvre qu’une famille juive résidait autrefois dans la maison familiale de son mari.Elle découvre qu’un membre de cette famille a survécu à l’holocauste.
En quelques mots
Une journaliste découvre dans une recherche pour un long article des faits qui mettent en péril son rapport au monde ou au moins à certaines personnes. En plaçant au centre de son film une Américaine qui enquête sur un épisode noir de la Seconde Guerre mondiale, la Rafle du Vel d’Hiv, la romancière et les scénaristes privilégient le regard extérieur et plus moralisateur sur les événements où se posent à la fois la responsabilité individuelle et collective mais aussi la place des Justes dans le maelstrom. Mélusine Mayance interprète avec grand art la jeune Sarah ballotée par les événements et portant la clef cruciale de l’énigme. La reconstitution historique, par sa force et sa brièveté pour les épisodes de la Rafle et des camps, frappe ainsi encore plus l’imagination de nombre de spectateurs qui, de toute façon, peuvent suppléer les scènes horribles manquantes. par des images vues dans d’autres films marquants (Sophie’s Choice, Schindler’s List, The Pianist). Le réalisateur et le coscénariste Serge Joncour ont eu la bonne idée d’imaginer la vie de Sarah en Amérique et d’y poser ainsi d’autres problèmes de mémoire. Kristin Scott Thomas confirme son immense talent dans ce rôle difficile, épaulée par un Niels Arestrup en fermier moins grognon que Michel Simon dans Le Vieil homme et l’enfant. Le réalisateur Gilles Paquet-Brennier a finalement réussi un film après les faibles UV et autres. >> Luc Chaput
21 juillet 2011
COMÉDIE MUSICALE | Auteur : Rick Blue et George Bowser, d’après le livre de Bill Brownstein Schwartz’ Hebrew Delicatessen – Mise en scène : Roy Surette – Comédiens : Chris Barllaro (Al the Cutter), Rick Blue (Busker, Chief Book Inspector), George Bowser (Busker, Dignitaries), Phil Cahill (Larkin), Vito DeFilippo (Ben) Bruce Dinsmore (Brad, Reuben), Holly Gauthier-Frankel (Elise, Miss Sugarpuss), Dominique Lorange (Guy), Stephanie Martin (Amber), Gordon Masten (Mac), Felicia Shulman (Madame Chartrand)– Décors : Olivier Landreville – Chorégraphie : Shane Snow – Costumes : James Lavoie | Représentations : Du 20 juillet au 7 août 2011, au Centaur.
Résumé
Nous sommes en 1998. Madame Chartrand, la propriétaire du célèbre restaurant deli montréalais Chez Schwartz, se laisse tenter par une offre d’achat. Les principaux intéressés souhaitent ouvrir d’autres succursales un peu partout en Amérique du Nord. Peut-on s’attaquer à un tel symbole?
Suite
THE TRIP
CHRONIQUE SOCIALE | Grande-Bretagne 2010 – Durée : 109 minutes – Réal. : Michael Winterbottom – Int. : Steve Coogan, Claire Keelan, Rob Brydon – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Deux comédiens humoristes partent ensemble dans le nord de l’Angleterre pour y effectuer une tournée des tables gastronomiques. Chemin faisant, le célibataire et le jeune père de famille improvisent et font tacitement le point sur leur vie.
En quelques mots
Reprenant leur collaboration réussie dans Cock and Bull Story, adaptation déjantée du roman Tristam Shandy par le même Michael Winterbottom, Coogan, la vedette et Brydon, le faire-valoir, s’amusent à se lancer des piques sur leurs vies respectives d’étoile du cinéma britannique et de personnalité connue de la télé dans ce périple dans des régions moins filmées de la Grande-Bretagne et souvent vues de façon dédaigneuse par la gente londonienne. Le montage de cette série de six épisodes télé en long métrage est bien réussi dans ce va et vient entre la réalité et l’improvisation. On y voit percer une satire de la nouvelle cuisine et des critiques gastronomiques amplificateurs de la renommée de certains restaurants. Film amical à trois voix sur les joies et les difficultés de l’amitié, ce road movie se voit avec délectation. >> Luc Chaput
15 juillet 2011
HARRY POTTER AND THE DEATHLY HALLOW – PART II (Harry Potter et les reliques de la mort – 2e partie)
AVENTURES FANTASTIQUES | États-Unis / Grande-Bretagne 2011 – Durée : 130 minutes – Réal. : David Yates – Int. : Daniel Radcliffe, Alan Rickman, Maggie Smith, Emma Watson, Ralph Fiennes, Robbie Coltrane, Helena Bonham Carter – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Harry Potter et ses amis continuent leur quête des Horcruxes manquants afin de détruire l’immortalité de Lord Voldemort. Pendant ce temps, le Seigneur des Ténèbres prépare l’attaque finale de Poudlard dans le but d’exterminer les protecteurs du Bien.
En quelques mots
La confrontation ultime entre Lord Voldemort et Harry Potter demeure l’une des plus belles scènes de l’année en ce qui a trait au cinéma grand public. Ralph Fiennes et Daniel Radcliff se livrent respectivement un magnifique duel où la notion binaire de haine/admiration atteint des moments de pure magie. Si la deuxième partie du septième et dernier roman de la série de J. K. Rowling est brillamment réussie, c’est sans aucun doute dû au partage équilibré entre les scènes d’action (moins nombreuses que dans les autres épisodes) et celles essentiellement parlées. Car ce second opus opte beaucoup plus pour le côté psychologique que celui de la magie; et à juste titre puisqu’il s’agit de situer les personnages dans un contexte conclusif. Les héros de cette saga qui aura duré toute une décennie n’ont plus rien à prouver. Tout a été fait, tout a été dit. Il ne reste plus qu’à boucler la boucle. David Yates l’a très bien compris en proposant une réalisation dotée d’un dispositif scénique de loin plus proche de l’opéra et du théâtre que du cinéma. Nonobstant l’inutilité du système 3D, force est de souligner que la caméra capte les personnages avec un souci du détail, explorant leurs gestes et leurs expressions avec un discernement inégalé du pathos et du dramatique. Il y a, dans cette ultime épisode, une nostalgie souveraine qui prend forme d’une séquence à l’autre, une sorte de tristesse de voir quelque chose s’évaporer. La dernière séquence, située dix-neuf ans plus tard, normalise le trio Harry-Hermione-Ron en les situant parmi le commun des mortels. Que l’on soit partisan ou pas de la série Harry Potter, force est de souligner que tous ces films ont permis aux jeunes et aux moins jeunes de s’extasier devant un cinéma mainstream intelligent, d’une puissante force éthique sur le plan de la thématique, et d’une richesse d’évocation picturale d’une rare intensité. >> Élie Castiel
8 juillet 2011
>> Sylvain Lavallée
Oui, oui, aimer Michael Bay, comme on se doit d’aimer Fritz Lang. Ils ont eu droit tous deux à leurs Criterion, non? C’est une vieille blague, avancer que Michael Bay est un auteur parce qu’on peut dénicher quelques traits particuliers dans son œuvre, Manohla Dargis déjà l’avait argumenté dans sa critique de Transformers : Revenge of the Fallen, et on s’y remet encore aujourd’hui à la sortie de son dernier film, par exemple ici, comme s’il suffisait, pour être un auteur, d’avoir un mouvement de caméra caractéristique qu’on réutilise de film en film, ou un « thème » aussi général que « overwhelming violent conquest ». Je ne sais pas trop à quoi rime cette blague, si elle sert à dévaloriser le concept d’auteur en l’appliquant à l’homme qui sert usuellement de bouc émissaire pour tout ce qu’il y a de pourri au royaume d’Hollywood (un non-sens puisque le concept d’auteur, du moins dans sa définition originelle, est une déclaration d’amour quasi-inconditionnelle à un cinéaste, il ne peut pas y avoir de mauvais auteur), ou s’il s’agit ainsi de vilipender encore plus Bay (si c’est possible), en insinuant que non seulement il fait des films de merde, mais en plus il les fait intentionnellement, ce qui est bien pire. Je ne pense pas que Bay soit un auteur, encore moins la pire calamité cinématographique contemporaine (je réserve ce titre à des types comme Ron Howard), mais je suis assez d’accord avec cette phrase d’Alex K, de Ruthless Reviews, dans une critique du dernier Transformers : « Michael Bay is one of the most talented directors working today, in that he knows precisely how to assemble atrocious bullshit. »

Transformers: Dark of the Moon
7 juillet 2011
L’ARBRE (The Tree)
DRAME | France / Australie / Allemagne / Italie 2010 – Durée : 100 minutes – Réal. : Julie Bertucelli – Int. : Charlotte Gainsbourg, Aden Young, Morgana Davies, Marton Scokas – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Parallèle – Cineplex Divertissement
Résumé
En Australie, une mère de quatre enfants vit difficilement le deuil de son mari. Pour l’aider à se remettre, sa fille Simone, âgée de huit ans, lui confie que son père s’est réincarné dans l’immense figuier qui abrite leur maison.
En quelques mots
Julie Bertucelli a choisi de faire entendre la voix de l’arbre, ses craquements, de montrer ses balancements, sa majesté, sa faune, son envahissement progressif. L’attention à chaque détail de chaque plan de l’arbre s’étend aux acteurs, qui sont filmés avec une minutieuse attention. On sent le courage et le désarroi de Dawn dans chaque regard, chaque geste, on comprend son besoin de se confier à l’arbre, de s’abandonner dans ses branches (même quand celles-ci viennent la visiter dans le lit). Son besoin d’exil des autres au sein même de son propre exil intérieur est bien rendu par ses silences vis-à-vis de ses voisines, par ses passages nocturnes dans l’arbre, par ses nuits blanches dans la nature. >> Anne-Christine Loranger
Texte complet : Séquences (nº 273, pp. 34-35)
5 juillet 2011
Julie Bertucelli tenait à tourner un film sur un arbre. Après avoir cherché à adapter Le Baron perché, d’Italo Calvino, interdit d’adaptation cinématographique par son auteur, elle s’est tournée vers le roman L’arbre du père, de Judy Pascoe. Résultat d’une rare élégance.
>> Anne-Christine Loranger

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