7 mai 2015
RÉSUMÉ SUCCINCT
Gagnant d’un concours, un jeune programmeur visite son patron, qui vit en ermite, et s’aperçoit que les inventions de ce dernier dépassent l’imagination.
Tel un Deus ex machina qui se retrouve dans le laboratoire éloigné de son patron, scientifique osant affronter le Dieu spirituel de la foi en créant de toutes pièces un prototype féminin étonnamment proche de l’humain (elle parle, le pense, elle réagit) une jeune homme entreprend malgré lui un voyage fascinant dans le labyrinthe exigu entre la chair et et la matière.
Caleb, Ava et Nathan, des noms à consonnance biblique assignés non pas par hasard, mais au contraire attribuant au film son statut de fable originelle. La première mise en scène de long métrage d’Alex Garland, dont on se souviendra de ses précieux scénarios de 28 Days Later, Never Let Me Go ou encore Sunshine, est d’une rare intelligence, amalgamant théories fantaisistes et fondements probables sur l’évolution et le rapport entre l’individu et la science.
Entre folie et raison, entre doute et raisonnement, entre l’attrait de l’inhabituel et la peur du différent, Ex Machina demeure un exercise esthétisant qui, malgré sa rigueur, son caractère verbal omniprésent et sa distanciation, propose quelques moments d’étrange humour, notamment dus à la solide interprétation d’Oscar Isaac, un des comédiens les plus prometteurs de sa génération.
Domhnall Gleeson (Unbroken) s’avèvre d’une rare acuité dans le rôle de Caleb, soudainement attiré par Ava (brillante Alicia Vikander), délaissant son caractère robot pour se rapprocher du terrestre. Entre la gestuelle naturelle de l’humain et le mime robotisé, une frontière inquiétante, troublante, donnant la chair de poule. Constat que vient confirmer une finale inattendue. Dans le domaine du huis clos de fiction, un cinéaste est né.
Genre : Drame – Origine : États-Unis– Année : 2015 – Durée :1 h 59 – Réal. : Alex Garland – Int. : Alicia Vikander, Domhnall Gleeson, Oscar Isaac, Michael Sheen, Tom Sturridge, Juno Temple, Chris Gallarus – Dist. / Contact : Métropole.
Horaires : Cineplex – Cinéma du Parc (Sortie : Vendredi 15 mai 2015)
CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
15 octobre 2015
Genre : Drame de science-fiction – Origine : États-Unis / Grande-Bretagne – Année : 2015 [dvd : 2015] – Durée : 1 h 50 – Réal. : Alex Garland – Dist. / Contact : Métropole.
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
22 mars 2018
RÉSUMÉ SUCCINCT
Vitka, un orphelin de 27 ans, caresse le rêve de quitter sa famille pour retrouver la liberté. Mais il fait la rencontre de son père, un criminel. Cette découverte le pousse à prendre une décision.
25 avril 2019
Semaine 17
Du 26 avril au 2 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Pendant deux ans, le célèbre metteur en scène québécois Robert Lepage travaille à la création d’une pièce de théâtre avec sa compagnie Ex Machina, et en collaboration avec le Théâtre du Soleil. Le spectacle, intitulé Kanata, s’inspire de certains pans de l’histoire des Premières Nations du Canada. Mais à la veille des premières représentations, la pièce déclenche une tempête médiatique et soulève une controverse complexe en raison de l’absence de comédiens issus des communautés autochtones dans la distribution.
En 2016, la légendaire Ariane Mnouchkine, directrice du Théâtre du Soleil, propose à Robert Lepage de diriger ses acteurs pour créer une pièce ayant pour thème la rencontre d’Européens avec les peuples des Premières nations du Canada au fil des siècles. Ce sera Kanata, un spectacle unique qui finira par ne jamais être monté en Amérique.
Jamais en 54 ans d’histoire Ariane Mnouchkine n’avait confié sa troupe à un autre metteur en scène. Le Théâtre du Soleil, à l’opposé de ce qui est habituel au théâtre, est composé de 36 comédiens venus de 11 pays différents, dont la Chine, l’Afghanistan, l’Iraq et la Tunisie. Tous sont payés également au sein de la troupe, qui se refuse au star system. Accompagnés au fil des mois par la documentaliste québécoise Hélène Choquette, les comédiens s’interrogent, font des recherches, découvrent. Surtout, ils se rendent dans l’Ouest canadien en compagnie de Lepage pour rencontrer des autochtones. Danses traditionnelles et cérémonies sont au rendez-vous, mais aussi les histoires d’aliénation, de drogues, de prostitution et d’assassinat avec l’affaire Pixton dont ils rencontrent une survivante. À partir de ce matériau, qui passe de l’horreur au sublime, Lepage et ses comédiens imaginent, créent, construisent un spectacle qui promettait d’être unique et exceptionnel. Il ne verra jamais le jour.
Il y a cette profonde humanité qui s’en dégage. Il y a leur sens à tous de la responsabilité de porter une telle histoire. Il y a la créativité et la pure beauté des formes qui émergent sur scène. Et il y a, enfin, leur déception et celle des autochtones y ayant contribué, au vu de ce prodigieux foisonnement culturel qui jamais ne verra le jour.
Leur déception, oui.
Immense, on le devine.
Et la nôtre.
Le crime de Lepage et des comédiens de Mnouchkine, celui de n’avoir aucun acteur autochtone au sein du spectacle, conduira ce dernier à un scandale d’une telle proportion qu’il ne sera jamais monté en Amérique, et dans une version réduite en France.
Avec ce document unique la documentariste Hélène Choquette nous donne accès au travail de deux titans du théâtre international: Robert Lepage et Ariane Mnouchkine. Ce serait déjà beaucoup. Mais il y a cette recherche approfondie des acteurs venus de 11 pays, qui retrouvent leur propre histoire en découvrant celle des autochtones. Il y a cette profonde humanité qui s’en dégage. Il y a leur sens à tous de la responsabilité de porter une telle histoire. Il y a la créativité et la pure beauté des formes qui émergent sur scène. Et il y a, enfin, leur déception et celle des autochtones y ayant contribué, au vu de ce prodigieux foisonnement culturel qui jamais ne verra le jour.
Leur déception, oui.
Immense, on le devine.
Et la nôtre.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 26 avril 2019
Réal.
Hélène Choquette
Origine(s)
Québec [ Canada ]
Année : 2018 – Durée : 1 h 34
Genre(s)
Documentaire
Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.
Lepage au soleil : At the Origin of Kanata
Dist. @
Filmoption International
—
Classement
Tous publics
En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cinéma du Musée
Cinémathèque québécoise
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
25 décembre 2018
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
2 août 2018
23 juin 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Ramanna, tueur en série, en veut au policier Raghavan, celui qui veut l’arrêter coûte que coûte. Les deux ont des raisons qui pourraient s’avérer similaires.
Auteur du remarquable film-fleuve Gangs of Wasseypur (Séquences, nº 300, p. 32) et, entre autres, du très raffiné Bombay Velvet (2015), Anurag Kashyap, à l’instar de son compatriotre Sanjay Leela Bhansali, est un cas de figure remarquable dans le cinéma bollywoodien. Tout en préservant le code-chant à son strict minimum selon une approche tout à fait bien fondée, son cinéma est une mise en perspective du plan, du cadre, du rythme et de tout ces éléments qui composent l’aventure filmique.
Références cinéphiliques à l’appui (Scarface de De Palma pour Bombay Velvet), il rend ici un hommage stupéfiant et respectueux au giallo et au serial killer avec une dextérité remarquable. Grâce notamment à la présence exceptionnelle de Nawazudding Siddiqui, vu récemment dans Te3n (2016), Raman Raghav 2.0 demeure, en plus d’un exercice de style magnifiquement construit, un film où la narration tient sur un délicat fil de fer, prêt à céder à n’importe quel moment. Et comme par magie, en raison d’une mise en scène alerte qui refuse les temps morts et les invraisemblances, l’ensemble fonctionne avec, comme résultat, une proposition singulière et divertissante à souhait.
Il n’est pas surprenant que Raman Raghav 2.0 ait été programmé à la Quinzaine des réalisateurs au récent Festival de Cannes car Kashyap est une cinéphile obsédé; la caméra n’est plus pour lui un outil quelconque de captation d’images, mais un personnage à part entière qui traque, dans ce cas-ci, des anti-héros qui ont perdu leur âme dans une grande métropole tentaculaire. Point de rédemption, point de salut pour les personnages kashyapiens. Le destin décide pour eux.
Mais avant tout, Raman Raghav est une question posée aux spectateurs : qui est vraiment coupable, l’assassin ou son bourreau? À partir d’un fait divers lugubre (le film s’inspire du cas d’un serial killer qui aurait assassiné 41 personnes dans les années 60), le film de Kashyap est une course contre la montre en même temps qu’une profonde interrogation sur la nature du mal. Chose à laquelle le cinéaste ne répond pas, intentionnellement, par abnégation, sollicitude, refus de juger… Dans une séquence anti-freudienne où le coupable et le flic discutent sereinement sur l’affaire en question, le plan, à un moment, montre avec une sensualité dévorante, la complicité tacite et presque incestueuse qui se fait entre ces deux personnages. C’est troublant, magique, d’une puissante force d’évocation.
Le film est construit en chapitres précis, comme s’il s’agissait d’un livre animé sur la nature humaine à l’intérieur duquel de nombreux points de repère à d’autres cinéastes se révèlent aussi justes que superbement illustrés. Somme toute, Anurag Kashyap appartient à une nouvelle génération de cinéastes bollywoodiens qui changent le système avec un courage déconcertant, tout en ayant un respect réciproque envers le spectateur.
Les malencontreux hasards de la distribution font qu’il n’y a jamais eu de projections de presse pour les films Bollywood, empêchant la critique de découvrir, de temps en temps, des films exemplaires. Quoi qu’il en soit, ce deus ex machina de l’enfer ici-bas est à voir absolument. Nous ne serions pas étonnés que Raman Raghav 2.0 se retrouve dans la programmation de Fantasia. Sur ce point, Séquences aura pris de l’avance.
Genre : THRILLER – Origine : Inde – Année : 2016 – Durée : 2 h 07 – Réal. : Anurag Kashyap – Int. : Nawazuddin Siddiqui, Vicky Kaushal, Sobhita Dhulipala, Mokesh Chhabra, Anuschka Sawhney, Vipin Sharma – Dist. / Contact : Imtiaz Mastan.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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