En salle

Bombay Velvet

14 mai 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Malgré les nombreux obstacles, un jeune homme issu de la classe défavorisée de l’Inde post-indépendante, décide de percer dans le monde interlope du crime.

Bombay Velvet

JOHNNY S’EN VA-T-EN GUERRE

Élie Castiel
CRITIQUE
★★★

Réalisateur, entre autres, de l’injustement inédit et épique Gangs of Wasseypur (2012) et du très estimé et efficace Ugly (2013), Anurag Kashyap se classe parmi les metteurs en scène de la planète Bollywood sur qui il faut sérieusement compter, abordant le médium non pas comme un outil de promotion et de divertissement, mais privilégiant au contraire l’image, les atmosphères, les références cinéphiliques et la direction d’acteurs comme faisant partie d’un ensemble cohérent.

Il n’est guère surprenant que le nom de Martin Scorsese figure dans les remerciements du générique de début, Bombay Velvet étant un hommage enthousiaste à Goodfellas (Les Affranchis, 1990). Mais on retrouve aussi des traces directes et assumées au Brian De Palma de Scarface (Le Balafré, 1983). Pour Kashyap, ces points de repère sont en quelque sorte une façon pour lui de dialoguer avec son sujet, le récit d’une descente aux enfers dans le monde interlope.

Ce n’est donc pas par hasard si le personnage principal, qu’on nommera très vite « Johnny » assiste dans un cinéma de Bombay à une représentation de White Heat (L’enfer est à lui, 1949), le brillant pré-film-noir de Raoul Walsh. Johnny se place dans une situation de spectateur où il annonce son entrée dans le monde du crime, tenant compte avec une résilience soutenue du dénouement du film qui défile sur l’écran.

Il n’est guère surprenant que le nom de Martin Scorsese
figure dans les remerciements du générique de début,
Bombay Velvet étant un hommage enthousiaste
à Goodfellas (Les Affranchis, 1990).

Film d’atmosphère, chronique d’une époque particulière dans une ville de Bombay qui se transforme rapidement dans une Inde post-indépendante, prise dans les affres des années 50 à 70, Bombay Velvet, le titre faisant référence au Cabaret dont il est question et par où tout s’organise, plonge dans le cinéma de studio, un cinéma de carton-pâte qui, à l’époque, suscitait un certain charme. Nostalgique, teinté de mélancolie, le film de Kashyap n’échappe pourtant pas à certains anachronismes. En vingt ans, les choses ne semblent pas avoir changé, sans oublier que les personnages aussi n’ont pas pris une seule ride.

Mais nous sommes prêts à oublier ces sérieuses lacunes tant l’ardeur des participants et la ferveur du cinéaste se fait sentir à chaque instant. Quant à Johnny, l’anti-héros de cette histoire tragi-comique, c’est le chemin de la lutte constante pour la reconnaissance sociale et la réussite qui compte le plus, quel que soit le prix à payer. Élégant, coriace, amoureux transis et d’un charisme époustouflant projeté par un Ranbir Kapoor totalement investi dans son rôle.

 revuesequences.org
Sortie : Vendredi 15 mai 2015

VO : hindi
STA > Bombay Velvet

Genre : Thriller dramatique – Origine :  Inde– Année : 2015 – Durée : 2 h 29 – Réal. : Anuag Kashyap – Int. : Ranbir Kapoor, Anushka Sharma, Karan Johar, Kay Kay Menon, Vivaan Shah, Jagdish Rajpurohit – Dist. / Contact : Fox International.
Horaires : Cineplex

CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.