26 avril 2018
Un préambule s’impose parce que le hasard est parfois heureux. Je viens de lire l’article d’Odile Tremblay (Le Devoir) sur cette pièce incontournable. Avant le spectacle, perdue parmi la foule en majorité anglophone (et juive) au Centre Segal, la journaliste semble être dans un autre monde. Dans son écrit, elle exprime ses mots avec une authenticité lumineuse, vrais, sincères, sortant des tripes, exposant une réalité québécoise et plus particulièrement montréalaise avec autant d’émotions (au pluriel) et de paroles de réconciliation. Nous et les autres, les deux solitudes, moins senties qu’autrefois, certes, mais toujours présentes. La cause : une métropole magnifique qui, hors du centre-ville, ses citoyens s’agglomèrent selon ses appartenances raciales, ses idéologies politiques et parfois-même, ses orientations sexuelles. Des mots simples pour un rappel à l’ordre : pourquoi ne pas avoir dans le même quartier une église, une mosquée, un temple hindou, une pagode chinoise et une synagogue. Le résultat, vous le connaissez.
Et puis, The Angel & the Sparrow, une rencontre probable, oui plausible et en réalité, vraie, puisqu’il s’agit de deux grandes dames de la scène et du cinéma (car Piaf a joué aussi dans quelques films), deux femmes libres de chanter, d’aimer, de se brûler, d’aller jusqu’au bout du désir et de la passion, mais aussi de pas nier leurs origines sociales et surtout et avant tout, de souligner fermement ce refus de l’échec, non pas par égocentrisme, mais parce que vu les résultats, l’effort en valait la chandelle.
Crédits photos : © Leslie Schachter Suite
20 avril 2018
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle, les textes critiques, incluant le « Coup de cœur » et/ou « Le film de la semaine » (désignation selon les films), pourraient enregistrer des retards et/ou des changements même si nous faisons tous nos efforts pour l’éviter.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.
Contrairement à nos habitudes, nous ne respecterons pas le nombre de mots normalement attribués au Coup de cœur ou au Film de la semaine puisque le film de Majid Majidi n’est à l’affiche que jusqu’à jeudi, inclusivement.
Premier essai en territoire bollywoodien, l’auteur des superlatifs et édifiants Baran (Le secret de Baran, 2001), Les Enfants du ciel (Beed-e majnoon, 2005) et Le chant des moineaux (Avaze-gonjeskh-ha, 2008) signe, certes, une œuvre classique, véritable hommage à un certain cinéma brésilien ou mexicain des favelas et des bas-fonds, où la débrouille demeure le seul moyen de survie.
Mais il y a un récit, comme pour suivre une tradition chère aux cinéastes iraniens de sa génération. Car pour le cinéma persan, qui transparaît dans chaque plan dans Beyond the Clouds, la narration est aussi une prise de position sociale et politique, nourrie également par un souci de la forme, ici, salvatrice, poétique, renouant avec un cinéma classique qui revendique son statut et sa place dans la mouvance cinématographique d’aujourd’hui.
De Bollywood, Majidi a retenu la saveur des grands mélodrames urbains où les laissés-pour-compte, perdus parmi la foule, arrivent à s’en sortir ou finissent par disparaître. Mais c’est aussi et avant tout un film sur le pardon et la rédemption. Le thème de la culpabilité prend ici des proportions extrêmes, dont le cinéma indien grand public se fait toujours un plaisir de montrer; mais Majidi ajoute cette subtilité persane très proche de la retenue.
Les deux rôles principaux sont incarnés par deux comédiens d’une extraordinaire présence : Malavika Mohanan, d’une beauté radieuse, pourvoit l’écran de sa grâce féminine et de sa détermination. Et puis, le comédien Ishaan Khattar, qui change de registre d’une séquence à l’autre avec une dextérité et une aisance époustouflante; sans oublier que la caméra le filme, tout comme Mohanan, avec un rapport au corps amoureux.
Réalisation
Majid Majidi
Genre : Drame – Origine : Inde / Iran – Année : 2017 – Durée : 1 h 59 – Dist. : Imtiaz Mastan.
Horaires & info.
@ Cineplex
Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]
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