En salle

Une vie violente

20 avril 2018

| PRIMEUR |
Semaine du 20 au 26 avril 2018

Résumé succinct
Paris, 2001. Stéphane, 27 ans, apprend avec consternation l’assassinat de Christophe, son ami d’enfance et compagnon de lutte au sein du mouvement nationaliste corse. Il décide de retourner au pays pour assister aux funérailles même si sa vie est menacée.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★

L’échec du repentir

À en juger par ce premier film de Thierry de Peretti montré au Québec (Les Apaches, encore inédit, fera l’objet d’une critique dans un de nos prochains numéros de la revue imprimée), le cinéaste corse affectionne le dialogue, une sorte de lien narratif qui non seulement brosse le portrait des personnages dont il est question, mais bien plus, présente ce lieu de l’Hexagone comme un territoire conquis, loin de ses clichés touristiques. Comme, façon de parler, c’est le cas de la Catalogne, en Espagne.

Mais derrière ces revendications nationales, une mafia corse, où la conduite, comme dans tous les lieux du crime organisé, dicte un côté rituel comme dans les Tables de la Loi, mais totalement inversées, puisque les codes moraux sont remplacés par règlements de compte, vengeance, honneur, (ir)responsabilités familiales, respect du clan, embrigadement, distance émotionnelle face à la mort et à la punition.

Thierry de Peretti peut se vanter d’avoir
construit  un film hors du commun, notamment
dans sa direction d’acteurs, la plupart non
professionnels, qui semblent avoir un plaisir
fou à collaborer pour une cause qui leur
tient à cœur, se donnant Cœur et âme.

Les personnalités viriles que met en scène de Peretti sont d’une autre époque du cinéma européen, une production éclatante des années 70 où misogynie n’est pas un tort, mais une façon de vivre, où la masculinité se mesure à la puissance physique et au pouvoir de l’individu dans la société.

Surmené par des échanges de paroles incessants et des conciliabules violents, mais à la fois brilants dans leur composition, Une vie violente signe haut et fort ses bonnes intentions. Une chose est claire, la Corse est présenté sous un soleil radieux, mais là où les Dieux ne cessent de jeter leurs mauvais sorts, comme si le Destin était pour quelque chose.

Thierry de Peretti peut se vanter d’avoir construit un film hors du commun, notamment dans sa direction d’acteurs, la plupart non professionnels, qui semblent avoir un plaisir fou à collaborer pour une cause qui leur tient à cœur, se donnant Coeur et âme. Mais dans ce récit de vie et de mort, la rédemption, le repentir et la grâce divine se heurtent aux lois des Hommes.

 

Sortie : vendredi 20 avril 2018
V.o. : français, corse; s.-t.f.

Réalisation
Thierry de Peretti

Genre : Drame politique – Origine : France – Année : 2017 – Durée : 1 h 53 – Dist. : Maison 4:3.

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Accès autorisé si accompagnés d’un adulte)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

 

 

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