En salle

Beyond the Clouds

20 avril 2018

| PRIMEUR |
Semaine du 20 au 26 avril 2018

Résumé succinct
Fuyant la police, Amir rencontre sa sœur Tara, qu’il n’a pas vue depuis longtemps. Mais en essayant de l’aider, la jeune fille finit en prison.

LE FILM DE LA SEMAINE
| Élie Castiel |

★★★★

Les oubliés

Contrairement à nos habitudes, nous ne respecterons pas le nombre de mots normalement attribués au Coup de cœur ou au Film de la semaine puisque le film de Majid Majidi n’est à l’affiche que jusqu’à jeudi, inclusivement.

Premier essai en territoire bollywoodien, l’auteur des superlatifs et édifiants Baran (Le secret de Baran, 2001), Les Enfants du ciel (Beed-e majnoon, 2005) et Le chant des moineaux (Avaze-gonjeskh-ha, 2008) signe, certes, une œuvre classique, véritable hommage à un certain cinéma brésilien ou mexicain des favelas et des bas-fonds, où la débrouille demeure le seul moyen de survie.

De Bollywood, Majidi a retenu la saveur des
grands  mélodrames urbains où les laissés-pour-
compte, perdus parmi la foule, arrivent à s’en
sortir ou finissent par disparaître.

Mais il y a un récit, comme pour suivre une tradition chère aux cinéastes iraniens de sa génération. Car pour le cinéma persan, qui transparaît dans chaque plan dans Beyond the Clouds, la narration est aussi une prise de position sociale et politique, nourrie également par un souci de la forme, ici, salvatrice, poétique, renouant avec un cinéma classique qui revendique son statut et sa place dans la mouvance cinématographique d’aujourd’hui.

De Bollywood, Majidi a retenu la saveur des grands mélodrames urbains où les laissés-pour-compte, perdus parmi la foule, arrivent à s’en sortir ou finissent par disparaître. Mais c’est aussi et avant tout un film sur le pardon et la rédemption. Le thème de la culpabilité prend ici des proportions extrêmes, dont le cinéma indien grand public se fait toujours un plaisir de montrer; mais Majidi ajoute cette subtilité persane très proche de la retenue.

Les deux rôles principaux sont incarnés par deux comédiens d’une extraordinaire présence : Malavika Mohanan, d’une beauté radieuse, pourvoit l’écran de sa grâce féminine et de sa détermination. Et puis, le comédien Ishaan Khattar, qui change de registre d’une séquence à l’autre avec une dextérité et une aisance époustouflante; sans oublier que la caméra le filme, tout comme Mohanan, avec un rapport au corps amoureux.

 

Sortie : vendredi 20 avril 2018
V.o. : anglais, hindi ; s.-t.a.
Ansooy-e abrha

Réalisation
Majid Majidi

Genre : Drame – Origine : Inde / Iran – Année : 2017 – Durée : 1 h 59 – Dist. : Imtiaz Mastan.

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]

 

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