17 mai 2018
11 mai 2018
11 mai 2018
Rape and revenge film (déf .Wikipédia) : […]sous-genre cinématographique, qui peut être affilié au cinéma d’exploitation, au cinéma d’horreur ou au thriller [….] qui repose sur un ou plusieurs viol(s), suivi de la vengeance de la victime ou de ses proches. […] (C’est)l’un des genres les plus controversés, accusé de voyeurisme et de complaisance par ses détracteurs […]. Voir : https://fr.wikipedia.org/wiki/Rape_and_revenge
Revenge est un thriller du genre rape and revenge qui a la particularité d’avoir été écrit et mis en scène par une femme, Coralie Fargeat, dont c’est le premier long métrage. À l’ère du mouvement #MeToo, c’est une particularité intéressante.
Revenge n’en reprend pas moins grosso modo le schéma typique du « rape film »; une trame en trois actes : viol, survie, vengeance, avec une représentation très graphique de la violence. Le regard féminin que porte la réalisatrice sur le genre se manifeste d’abord par une représentation plus authentiquement « féministe » de la protagoniste jouée avec beaucoup de cran par Mathilda Lutz. Chacune des crapules mâles se voit également attribuer des tares machistes distinctes ainsi qu’une graine d’humanité afin de les rendre moins caricaturaux. Le Bad Guy en chef est un bel Apollon dont le corps musclé est sujet à une objectivation clairement érotique à quelques moments clés du film.
L’ensemble se déroule en plein désert. Grâce à une cinématographie, saturée le jour, ténébreuse la nuit, cet environnement propose une ambiance quasi-hallucinée. Un score électro accentue cet aspect alors que le gore exagéré des blessures et l’étalement copieux de sang rouge et gluant ajoutent une dimension surréaliste à la violence. C’est particulièrement évident dans le dénouement, une poursuite mémorable alors que deux corps patinent sur des flaques d’hémoglobine écarlate.
Coralie Fargeat derrière la caméra et Mathilda Lutz devant ont, chacune à leurs façons, beaucoup de présence et Revenge exploite superbement leurs talents respectifs. On pourrait reprocher à l’ensemble quelques facilités ou invraisemblances assez évidentes, mais mis à part, Revenge est un thriller stylisé aussi intense que viscéral qui met à jour de façon pertinente et inusitée un genre sulfureux. À voir si vous avez le cœur bien accroché.
Réalisation
Coralie Fargeat
Genre : Suspense – Origine : France – Année : 2017 – Durée : 1 h 48 – Dist. : Métropole Films.
Horaires & info.
@ Cinéma du Parc
Classement
Interdit aux moins de 16 ans
(Violence)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]
27 avril 2018
Dix-neuvième film de l’univers cinématique Marvel (MCU), Avengers: Infinity Wars inaugure un nouveau tournant dans la série, la rencontre de TOUS les héros. Ce ne sont donc pas uniquement les Vengeurs qui se pointent, mais aussi Spider Man, Docteur Strange, Black Panther et les Gardiens de la galaxie. Le budget et la durée du film sont conséquents : 455 millions et 155 minutes.
Infinity emploi les stratégies habituelles du MCU : un art efficace du spectacle avec beaucoup de bruit et de fureur ainsi qu’un adroit dosage d’action, de drame et d’intrigue et le tout pimenté d’humour flirtant avec l’autodérision. Enfin, il y a tous les clins d’œil aux bandes dessinées Marvel pour faire la grande joie des connaisseurs.
À ces éléments habituels s’ajoutent d’autres pour donner une différente envergure au film. D’une part, une ambiance ténébreuse prévalant et un sentiment d’urgence. Dramatiquement, Infinity est ainsi conçu comme une course désespérée contre la montre. Ensuite, il y a le grand méchant, Thanos, non seulement créature redoutable, mais dont les motivations de ses actes s’avèrent complexes, car, bizarrement, il est en mesure de manifester certains sentiments. La voix et les expressions faciales de Josh Brolin sont employées pour créer le personnage CGI et lui donnent autant de présence que d’épaisseur.
En tant qu’œuvre filmique, Infinity est certes une grosse baudruche kitsch et bancale, mais pour un amateur, il n’en constitue pas moins une grande chevauchée aussi baroque que ludique. On pourrait certes reprocher au film des scènes d’action manquant de lisibilité, des retournements ahurissants, un mélange de ton inconstant et une narration éparpillée en vignettes d’intérêt variable; mais là, il s’agit de petits griefs. Dans l’ensemble, le film des frères Russo remplit sa mission de grand divertissement comic/cosmique.
Avengers: Infinity Wars est la première partie d’un diptyque qui se clôt sur un suspense apocalyptique atypique. Suite et fin l’année prochaine.
Réalisation
Joe Russo
Anthony Russo
Genre : Aventures fantastiques – Origine : États-Unis – Année : 2018 – Durée : 2 h 29 – Dist. : Buena Vista Canada.
Horaires & info.
@ Cineplex
Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]
27 avril 2018
Origami : art traditionnel japonais du papier plier.
Pour son deuxième long métrage, le cinéaste québécois Patrick Demers a signé un « film origami ». D’abord avec un récit dont la narration est constamment pliée comme du papier. Le protagoniste est ainsi supposément capable de voyager dans « sa ligne de temps » et la trame bascule constamment entre son passé, son présent et son futur.
Il y a également la stylisation des images qui sont traversées par des lignes verticales et horizontales. De cette façon, l’aspect pictural d’Origami évoque les arts visuels japonais tels les estampes et le cinéma. Employer pareille stylisation est une approche aussi audacieuse qu’inédite, assez réussie dans la première moitié du film.
Toutefois, créer un origami est un art qui demande une grande maîtrise, une fausse manœuvre pouvant aboutir à une œuvre ratée. Mais dans Origami, le véritable cœur dramatique du film ne concorde pas toujours avec ses traits esthétiques. C’est ainsi qu’à mi-chemin, les va-et-vient temporels sont relégués au fond du tiroir et le récit prend une autre tournure.
Certes, le récit, quoique conventionnel et longuet, et le regard jeté sur le protagoniste plutôt ambivalent, demeure tout de même déchirant. En fin de compte, une appréciation d’Origami dépend de notre capacité à accepter la bifurcation dans la continuité du récit et dans la mesure où la tragédie du protagoniste nous touche.
Cela dit, que l’on soit séduit ou agacé par les effets de style particuliers du film et le changement d’orientation, la qualité de l’interprétation et de la mise en scène est de qualité. François Arnaud est particulièrement troublant dans un rôle d’illuminé désespéré; par ailleurs, l’élégance des images, ajoutée à conception sonore élégiaque, crée une ambiance somme toute envoûtante.
Réalisation
Patrick Demers
Genre : Drame psychologique – Origine : Québec [Canada] – Année : 2017 – Durée : 1 h 39 – Dist. : Filmoption International.
Horaires & info.
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
(Accès autorisé si accompagnés d’un adulte)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes]
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