13 septembre 2018
Vincent Lacoste et William Lebghil soulignent leurs différences dans un face-à-face amical, parfois ennemi, mais toujours teinté d’un humour particulier qui désarçonne le spectateur autant qu’il le séduit. Un mélange de charisme, d’adolescence accommodante, de pugnacité et de remises en question aussi banales que raisonnées.
Tilti, une fois de plus, poursuit sa dissection de l’univers médical par le biais des études d’où ne sortirons intacts que quelques-uns. Chose magnifique, on voit de plus en plus de filles parmi les étudiants. On dirait même qu’elles constituent la moitié de la cohorte. Et c’est tant mieux !
Plus que tout, Première année se détache de tout rapport amoureux si chers au cinéma hexagonal et qui, temps obligent, fait un peu « vieux jeu ». À cette étape de la vie où notre avenir est entre nos mains (et dans certains cas, dans les poches de nos parents), seules les études comptent.
D’où la caméra syncopée de Nicolas Gaurin qui évite les boudoirs estudiantins pour se concentrer sur ce qui entoure l’obtention des connaissances médicales (immenses salles de classe, bibliothèques, chambres d’étudiants avec livres et papiers partout, même au sol, couloirs d’université, cafétéria…). Gaurin, celui-là même du très bel Hippocrate (2014), toujours de Lilti, brille par sa direction photo, d’une luminosité mesurée.
Aucun effet appuyé dans cette nouvelle mise en scène ; un effort particulier pour s’en tenir à l’essentiel, pour montrer ces moments de stress, d’émotions (car elles sont ici nombreuses), face non seulement à l’inconnu, mais à une nouvelle existence qui s’annonce risquée et surprenante, et qui risque d’exploser d’un moment à l’autre.
Trahisons, oui, elles existent selon les circonstances ; mais au bout du chemin, une finale touchante, voire même bouleversante, d’un humanisme et romantisme cartésien qui nous réconcilie avec la vie. Non pas la vie utile, celle que l’on connaît du réveil au coucher, mais celle qu’on devrait se permettre d’inventer.
Chez ce duo de jeunes comédiens, une symbiose remarquable.
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Sortie
Vendredi 14 septembre 2018
V.o.
français
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Réal.
Thomas Lilti
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Genre
Comédie dramatique
Origine
France
Année : 2017 – Durée : 1 h 32
Dist.
Films Eye Steel Inc.
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Horaires & info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex
Classement
Tous publics
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MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]
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Il y a beaucoup de bon à dire sur la diversité du cinéma européen, courtepointe de talents qui parfois s’allient pour porter une œuvre littéraire au-delà d’elle-même. Ce n’est malheureusement pas le cas avec l’adaptation que l’espagnole Isabel Coixet fait du très britannique roman de Penelope Fitzgerald. Emily Mortimer y joue Florence Green, une jeune veuve qui achète une vieille maison pour la transformer en librairie à Hardborough, un paisible village côtier dans l’Angleterre de 1957. Elle devra affronter la riche Violet Gamart (Patricia Clarkson), pour qui cet espace serait plus approprié pour un centre d’arts. Si la littérature et les arts sembleraient en théorie pouvoir cohabiter harmonieusement la romancière avait, sur cette lutte entre deux femmes, bâtie une intrigue sociopolitique subtile entre une jeune femme qui cherche à faire découvrir la littérature moderne (Bradbury, Nabokov) et le conservatisme bien arrêté de la vieille garde qui tient à garder sa main-mise sur le village. Florence trouvera des alliés dans les personnes de la jeune Christine (Honor Kneafsey) qu’elle engage pour l’aider et surtout de Mr. Brundish (Bill Nighy), un veuf passionné de littérature.
Le problème de cette courtepointe, qui devrait nous tenir chaud ne serait que par la grâce d’interprètes normalement excellents, est que tout y est mal agencé, mal tissé, mal cousu. Coixet peine à rendre l’esprit d’un village anglais du Suffolk. Ses personnages en deviennent soit périssant d’ennui, soit anormalement crispants. C’est le cas de Patrica Clarkson (!) qui n’arrive pas à rendre le protagoniste bardé de beige de Violet Gamart. La tendresse qui se développe entre Florence et le solitaire Mr. Brundish, ainsi que la transformation de ce dernier en amoureux discret, déséquilibre le film vers son personnage à lui au détriment de celui de Florence et des habitants de Hardborough, aussi ternes que leurs vêtements.
Julie Christie, qui narre le récit en voix hors-champ, possède un timbre vocal parfait pour ce sujet mais on ignorera qui raconte cette histoire. La cinématographie du français Jean-Claude Larrieu, alternant bizarrement entre des scènes pastorales naturalistes et des extérieurs théâtralement éclairés, n’est pas aidée par la lourde trame sonore d’Alessandro Villalonga.
Le film de Coixet, paradoxalement, aurait de quoi aider les libraires victimes des temps modernes : N’allez pas voir le film, mais lisez le livre !’
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Sortie
Vendredi 14 septembre 2018
V.o.
anglais; s.-t.f. / Version française
La librairie de Mademoiselle Green
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Réal.
Isabel Coixet
Genre
Comédie dramatique
Origine
Grande-Bretagne
Espagne
Allemagne
Année : 2017 – Durée : 1 h 54
Dist.
MK2 | Mile End
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Horaires & info. @
Cineplex
Classement
Tous publics
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MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]
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Sortie
Vendredi 14 septembre 2018
V.o.
anglais / Version française
L’intérêt de l’enfant
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Réal.
Richard Eyre
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Genre
Drame
Origine
Grande-Bretagne
Année : 2017 – Durée : 1 h 45
Dist.
Les Films Séville
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Horaires & info. @
Cineplex
Classement
Tous publics
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