En salle

The Bookshop

13 septembre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 37
Du 14 au 20 septembre 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1959, Florence Green, une jeune veuve passionnée de littérature, achète une maison ancestrale dans un village britannique afin d’y ouvrir une petite librairie. Violet Gamart, une femme influente de la région, veut plutôt en faire un centre local voué à l’art et est prête à tout pour arriver à ses fins.

CRITIQUE
| Anne-Christine Loranger |

★★

ENNUI LITTÉRAIRE

Il y a beaucoup de bon à dire sur la diversité du cinéma européen, courtepointe de talents qui parfois s’allient pour porter une œuvre littéraire au-delà d’elle-même. Ce n’est malheureusement pas le cas avec l’adaptation que l’espagnole Isabel Coixet fait du très britannique roman de Penelope Fitzgerald. Emily Mortimer y joue Florence Green, une jeune veuve qui achète une vieille maison pour la transformer en librairie à Hardborough, un paisible village côtier dans l’Angleterre de 1957. Elle devra affronter la riche Violet Gamart (Patricia Clarkson), pour qui cet espace serait plus approprié pour un centre d’arts. Si la littérature et les arts sembleraient en théorie pouvoir cohabiter harmonieusement la romancière avait, sur cette lutte entre deux femmes, bâtie une intrigue sociopolitique subtile entre une jeune femme qui cherche à faire découvrir la littérature moderne (Bradbury, Nabokov) et le conservatisme bien arrêté de la vieille garde qui tient à garder sa main-mise sur le village. Florence trouvera des alliés dans les personnes de la jeune Christine (Honor Kneafsey) qu’elle engage pour l’aider et surtout de Mr. Brundish (Bill Nighy), un veuf passionné de littérature.

Le film de Coixet, paradoxalement, aurait de quoi
aider les libraires victimes des temps modernes :
N’allez pas voir le film, mais lisez le livre !’

Le problème de cette courtepointe, qui devrait nous tenir chaud ne serait que par la grâce d’interprètes normalement excellents, est que tout y est mal agencé, mal tissé, mal cousu. Coixet peine à rendre l’esprit d’un village anglais du Suffolk. Ses personnages en deviennent soit périssant d’ennui, soit anormalement crispants. C’est le cas de Patrica Clarkson (!) qui n’arrive pas à rendre le protagoniste bardé de beige de Violet Gamart. La tendresse qui se développe entre Florence et le solitaire Mr. Brundish, ainsi que la transformation de ce dernier en amoureux discret, déséquilibre le film vers son personnage à lui au détriment de celui de Florence et des habitants de Hardborough, aussi ternes que leurs vêtements.

Julie Christie, qui narre le récit en voix hors-champ, possède un timbre vocal parfait pour ce sujet mais on ignorera qui raconte cette histoire. La cinématographie du français Jean-Claude Larrieu, alternant bizarrement entre des scènes pastorales naturalistes et des extérieurs théâtralement éclairés, n’est pas aidée par la lourde trame sonore d’Alessandro Villalonga.

Le film de Coixet, paradoxalement, aurait de quoi aider les libraires victimes des temps modernes : N’allez pas voir le film, mais lisez le livre !’

Sortie
Vendredi 14 septembre 2018

V.o.
anglais; s.-t.f. / Version française
La librairie de Mademoiselle Green


Réal.
Isabel Coixet

Genre
Comédie dramatique

Origine
Grande-Bretagne

Espagne
Allemagne

Année : 2017 – Durée : 1 h 54

Dist.
MK2 | Mile End

Horaires & info. @
Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.