13 juin 2014
En quelques mots
Texte : Luc Chaput
Cote : ★★ 1/2
Ce premier long métrage documentaire de l’acteur comique canadien Mike Myers est un portrait amical d’un agent hollywoodien important dans le monde de la musique avec sa compagnie Alive. Les anecdotes, racontées par de nombreuses personnalités dont son grand ami Alice Cooper, fusent dans cette évocation de la période « sexe drogues et Rock n’Roll » des années 70 et subséquentes.
Le réalisateur passe rapidement sur la jeunesse de Shep et les problèmes familiaux de la famille Gordon en banlieue de New York préférant montrer la grandeur d’âme et le caractère contradictoire de cet homme qui a su sortir en partie du système qui risquait de le brûler. La présence de Carolyn Pfeiffer permet de retracer l’importance d’Alive Films puis d’IslandAlive dans la production et la distribution de films indépendants comme Koyaanisqatsi. Une meilleure mise en contexte de ces entreprises aurait été nécessaire avec entre autres l’action du Beatle George Harrison et son HandMade Films. L’influence de Gordon dans la prolifération d’émissions télé de cuisiniers célèbres est par contre mieux expliquée. Le style frise assez souvent malheureusement l’hagiographie même dans les commentaires à coloration ironique de certains.
[ DOCUMENTAIRE ]
Origine : États-Unis – Année : 2013 – Durée : 1 h 25 – Réal. : Mike Myers – Dist. / Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) ★ (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
En quelques mots
Texte : Patricia Robin
Cote : ★★ 1/2
Adapté du roman éponyme de Fedor Dostoïevski, The Double tente, par une scénographie rétrofuturiste et une théâtralité appuyées, de nous introduire dans l’univers kafkaïen de Simon (Jesse Eisenberg), un jeune commis timide, maladroit et mal dans sa peau. Son existence bancale bascule le jour où un nouvel employé, qu’il est le seul à voir comme son sosie, est engagé. Bien que celui-ci lui ressemble en tous points, il s’avère toutefois doté de l’assurance, de la prestance et de l’aisance qui lui font cruellement défaut.
S’inspirant de la dualité de Dr Jekyl and Mr Hyde, le réalisateur britannique Richard Ayoade (Submarine) soumet ses deux personnages au bombardement fréquent d’éclairages clair-obscur. Près de l’esthétique de la bande dessinée, tant par les ambiances surannées de la direction artistique que par le découpage des plans, The Double maintient le spectateur dans une atmosphère oppressante et glauque. Entre le Brazil de Terry Gilliam (1985) pour les décors de bureau et la structure sociale de 1984 (Michael Radford, 1984), ce film claustrophobe pèche par la minceur de ses choix scénaristiques et par l’exploitation superficielle de ses personnages. La prestation binaire de Jesse Eisenberg (Social Network, Now You See Me) tient davantage de la schizophrénie, et son jeu théâtral s’intègre assez efficacement à toute cette mise en contexte dans laquelle il évolue.
Les personnages secondaires font plus office de décor et les rôles féminins sont relégués aux archétypes habituels : la vierge réservée à l’amour pur, Hannah (Mia Wasikowska), vêtue de blanc ou de bleu; la fille offerte, Melanie (Jasmin Page), un jour punkette, le lendemain en paillettes, voyante et sauvage. Dans ce deuxième long métrage de fiction, on sent de la part d’Ayoade une volonté d’afficher ses préférences cinématographiques en toile de fond. L’exercice de style semble passer. Pour ce qui est de l’intérêt, on peut passer, à moins d’admirer doublement Eisenberg.
[ DRAME PSYCHOLOGIQUE ]
Origine : Grande-Bretagne – Année : 2013 – Durée : 1 h 33 – Réal. : Richard Ayoade – Int. : Jesse Eisenberg, Mia Wasikowska, Wallace Shawn, Noah Taylor, Gemma Chan, James Fox – Dist. / Contact : Remstar | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) ★ (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
En quelques mots
Texte : Luc Chaput
Cote : ★★ 1/2
La réalisatrice canadienne Francine Zuckerman, déjà connue pour son documentaire Half the Kingdom sur les femmes et le judaïsme, est allé en Pologne, pays de ses ancêtres pour voir comment y vivait la communauté juive soixante-dix ans après la Shoah. Zuckerman y rencontre cinq personnes, jeunes et vieilles, de petite ville ou de la capitale et les interviewe dans leur milieu familial et dans leur environnement urbain.
Le portrait est assez diversifié mais il manque une meilleure compréhension de la vitalité des organisations juives polonaises et même une présentation du musée que les autorités polonaises ont construit pour reconnaître la place de cette communauté après les noires périodes sous divers régimes politiques même communiste.
[ DOCUMENTAIRE ]
Origine : Canada / Pologne – Année : 2013 – Durée : 1 h 22 – Réal. : Francine Zuckerman – Dist. / Contact : Z Films Inc. | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) ★ (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
6 juin 2014
En quelques mots
Texte : Luc Chaput
Cote : ★★★
Les hasards du calendrier font bien les choses. Ce film scénarisé, interprété et réalisé par Jon Favreau, sort en même temps qu’Edge of Tomorrow de Doug Liman, metteur en scène de Swingers, une comédie de mœurs qui popularisa nul autre que Jon Favreau avant de devenir réalisateur de films à grands succès (Elf, les 3 Iron Man).
5 juin 2014
En quelques mots
Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★
Connu surtout pour The Bourne Identity (2002) et Mr. and Mrs. Smith (2005), Doug Liman a ceci de particulier qu’il a un sens précis du rythme et qu’il donne aux personnages une certaine dose de liberté, tout en contrôlant sa direction d’acteurs. En adaptant le roman d’anticipation de Hiroshima Sakurazaka, All You Need Is Kill, les scénaristes Christopher McQuarrie (Vallyrie), Jez Butterworth (Fair Game) et John-Henry Butterworth (également Fair Game) ne semblent pas s’être mis d’accord avec le déroulement de l’action, ne faisant que rendre le récit encore plus alambiqué.
En quelques mots
Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★
À trois ans de la cinquantaine et après plus d’une centaine de rôles, Akshay Kumar conserve le même pouvoir d’attraction chez les spectateurs indiens et ceux qui s’intéressent au phénomène Bollywood.La recette est simple : accepter de jouer dans des genres différents, faire confiance aux réalisateurs, avoir toujours le sens de l’auto-dérision et prendre un malin plaisir à jouer.
Ces qualités, on les retrouve dans le huitième long métrage de A.R. Murugadoss. Entre la comédie romantique et le thriller, Holiday se perd intentionnellement entre un genre et l’autre, lapide quelques codes essentiels de la mise en scène, et malgré cela le tout est filmé avec un amour fou du cinéma. Kumar savoure chaque instant, conscient que d’autres comédiens plus jeunes émergent hebdomadairement dans les corridors des studios indiens. Sonakshi Sinha, la vingtaine, d’une rare beauté, atteint de forts moments de complicité avec Kumar et, comme il se doit, elle ne se prend pas trop au sérieux.
Car tout simplement, Bollywood est avant tout un exercice ludique entre la caméra et les comédiens, entre ces derniers et le réalisateur et que seul comptent les sensations que le film procure aux spectateurs.
[ COMÉDIE ROMANTIQUE / THRILLER ]
Origine : Inde – Année : 2014 – Durée : 2 h 50 – Réal. : A.R. Murugadoss – Int. : Aksay Kumar, Sonakshi Sinha, Govinda, Sumeet Raghavan, Freddy Maruwala, Giresh Sahedov– Dist. / Contact : Imtiaz Mastan | Horaires / Versions / Classement : Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) ★ (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
En quelques mots
Texte : Aliénor Ballangé
Cote : ★★★★
Le cinéma substitue à notre regard un monde qui s’accorde à nos désirs1. Voie de déviation au réel, le cinéma dessine une page blanche sur laquelle on projette ses fantasmes. Avec Jeune et jolie, et en écho à Dans la maison, François Ozon poursuit son exploration génétique du fantasme, de la naissance du désir à son accomplissement dans le passage à l’acte.
Dans le premier cas, un lycéen profite d’un exercice littéraire et scolaire pour détourner la réalité : il s’extrait de son monde réel d’enfant d’ouvrier pour pénétrer un espace clos (« dans la maison ») et autonome, où il construit de toutes pièces une fable aux contours flous. Là où Ozon radicalise sa démarche, c’est que Claude, contrairement au spectateur, ne se contente pas de fantasmer sur ce monde qui s’accorde à ses désirs : Claude l’actualise, au sein même de la réalité. Et c’est précisément ce pouvoir proprement cinématographique consistant à montrer le passage à l’acte que nous donne à voir Ozon.
La démarche est similaire dans Jeune et jolie. Une adolescente, dont le désir sexuel se révèle être avant tout le catalyseur épiphanique vers l’(auto)fiction, décide de se prostituer pour vivre l’extrémité de ses fantasmes. En vraie héroïne ozonienne, Isabelle, ou plutôt en l’occurrence Léa, ne peut se satisfaire d’imaginer, comme tant d’autres adolescents, des fictions sexuelles destinées à demeurer des fantasmes; elle doit passer à l’acte. C’est seulement en allant au bout de ses désirs, en les vivant effectivement, dans sa chair et non plus uniquement dans son esprit, qu’elle devient capable de s’extraire de son moi social (l’enfant de ses parents, l’adolescente de la société, la jeune et jolie bourgeoise) pour se regarder et se faire son propre cinéma, ce fameux monde qui épouse ses désirs de désir.
1 Jean-Luc Godard (citant Hervé Bazin), Le Mépris, 1963. Sous une forme légèrement différente, voir Michel Mourlet dans un article intitulé « Sur un art ignoré », publié dans le n° 98 des Cahiers du cinéma.
Texte complet : Séquences (nº 288, p. 46-47)
[ DRAME PSYCHOLOGIQUE ]
Origine : France – Année : 2013 – Durée : 1 h 33 – Réal. : François Ozon – Int. : Marine Vacth, Laurent Dalbecque, Johan Leysen, Géraldine Pailhas, Frédéric Pierrot, Charlotte Rampling – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Beaubien – Cineplex – Excentris
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) ★ (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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