3 décembre 2015
Genre : COMÉDIE D’ÉPOUVANTE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 38 – Réal. : Sasha Snow – Dist. / Contact : Universal.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
(Horreur)
Depuis environ deux ou trois ans, le cinéma québécois semble s’ouvrir comme jamais auparavant aux diverses communautés culturelles. Déjà en 2012 Roméo onze (Ivan Grbovic), puis l’an dernier Arwad (Samer Najari) et Rhymes for Young Gouls (Jeff Barnaby) allaient dans ce sens. Cette année, le phénomène s’amplifie avec des films comme Anna (Charles-Olivier Michaud), Félix et Meira (Maxime Giroux), Le Dép (Sonia Bonspille Boileau) et, surtout, Le Cœur de Madame Sabali. Il convient alors d’y jeter un coup d’œil.
Ryan McKenna, le réalisateur, est Franco-Manitobain, mais il a fait du Québec un lieu de résidence et de production dans le domaine du cinéma, au moins depuis 2008. Nous le connaissons pour ses surprenants courts métrages Chinatown et Bon voyage, deux œuvres fantaisistes et merveilleuses.
Le Cœur de madame Sabali est défini par ses distributeurs comme une « tragi-comédie fantastique », ce qui est donc conforme à l’esprit des courts de McKenna. En 2012, le cinéaste tourne un premier long-métrage, The First Winter, qui se déroule dans sa province d’origine. Avec Le Cœur de Madame Sabali il décide de tourner un premier film en français, dans la province de Québec. Effectivement dans ce film le personnage principal, Jeannette Leblanc (magnifiquement interprétée par Marie Brassard) est une Québécoise « pure laine » ; pour survivre elle va recevoir le cœur d’une Africaine (Madame Sabali). Ce court synopsis semble résumer un récit réaliste. Ce qui n’est pas le cas. Il s’agit d’un film au rythme lent, avec plusieurs ruptures narratives causées par des rêves et des cauchemars. Les décors et les couleurs expressionnistes (le bleu et le rouge) interviennent même dans la dramaturgie du film.
Si le spectateur veut bien accepter les partis pris formels du film, dans le sens de l’irréalisme et de la fantaisie, alors il pourra avoir l’agréable sensation de se retrouver dans un feel good movie. Ce que le film de Ryan McKenna nous laisse comme message c’est que les Québécois qui acceptent « d’ouvrir leur cœur » aux communautés culturelles qui les côtoient en sortiront plus heureux et plus accomplis.
La métaphore est au cœur du film puisque Jeannette découvre qu’elle communique avec le nouveau cœur (africain) qu’elle a maintenant. Elle va changer ; le point de vue du spectateur aussi. Un montage kaléidoscopique, à la fin, de regards de différents représentants de ces communautés nous fait bien comprendre ce point de vue de McKenna.
En bonus, le groupe musical malien Amadou et Mariam donne la pleine mesure de la vitalité africaine et de son apport pour ceux qui font l’effort de les découvrir. Ce film s’est mérité le Grand Prix Focus au FNC et Prix Spécial du Jury au Festival Cinema Geo Saizescu en Roumanie.
Genre : COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : Canada [Québec] Année : 2015 – Durée : 1 h 19 – Réal. : Ryan McKenna – Int. : Marie Brassard, Francis La Haye, Youssef Camara, Michel Forget, Hugo Giroux, Amadou & Mariam – Dist. / Contact : K-Films Amérique.
Horaires : @ Beaubien – Cinéma du Parc
CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
RÉSUMÉ SUCCINCT
À Londres, dans les années 1960, les jumeaux Reggie et Ronnie Kray font la loi dans le quartier East End. Après avoir disposé de leurs rivaux, les deux frères et leurs sbires concluent un pacte avec un chef de la mafia italo-américaine pour opérer un casino situé dans un faubourg chic.
De ses performances les plus franches et minimales (Locke) à ses débordements les plus décalés (Bronson), la filmographie récente de Tom Hardy démontre bien l’éventail des nuances de son jeu. En ce sens, Legend saura combler les spectateurs épris de l’acteur anglais, car ce dernier film de Brian Helgeland (scénariste de L.A. Confidential et Mystic River, entre autres) lui confie deux rôles : ceux de Reggie et de Ronnie Kray.
Connu surtout pour ses nombreux vidéos documentaire et, entre autres, pour ses longs métrages passablement accueillis The American et A Most Wanted Man, le néerlandais Anton Corbijn s’attaque à un mythe en tentant de le situer parmi les vivants. En traitant d’un épisode de la vie de James Dean, à savoir sa relation ambiguë avec le photographe Dennis Stock, il évite d’aborder ce lien privilégié de manière frontale, optant plutôt pour les sous-entendus et les zones grises.
Le film s’attarde sur des détails superficiels (relation de Stock avec sa femme, visite du duo Dean/Stock dans l’Indiana natal de la future vedette… ). Et pourtant, force est de souligner que la reconstitution d’une Amérique des années 50 est quand même assez réussie grâce au travail inspiré d’Anastasia Masaro qui vise notamment sur le côté nostalgique. En ce sens, la direction photo de Charlotte Bruus Christensen apporte un je-ne-sais-quoi de poétique, mais vite évaporé par le scénario plutôt mal en point de Luke Davies, à la filmographie moyenne.
À l’exception de Caitlin Steward, qui ressemble de près à Julie Harris, et Alessandra Mastronardi, proche de Pier Angeli, les personnalités telles que Lee Strasberg, Nicholas Ray, Natalie Wood, Jack Warner, Elia Kazan et Raymond Massey s’avèrent loin des originaux. Et dans le rôle de Dean, les producteurs ont opté pour Dane Deehan, essayant toute une gamme de gestuelles et d’expressions faciales et vocales pour se raprocher le plus de la légende. Il demeure touchant et parfois même insaisissable. Quant à Robert Pattinson, ses regards jetés sur le personnage de Dean ne laissent aucun doute à l’imagination.
Et c’est bien dommage, car la vie courte, mais mouvementée, de James Dean aurait pu être l’occasion d’aborder le sujet dans toute sa complexité, sans censure ni lignes de démarcation.
Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : Canada / Allemagne / États-Unis / Australie – Année : 2015 – Durée : 1 h 51 – Réal. : Anton Corbijn – Int. : Robert Pattinson, Dane DeHaan, Peter Lucas, Lauren Gallagher, Alessandra Mastronardi, Joel Edgerton – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Genre : SUSPENSE D’ESPIONNAGE – Origine : Grande-Bretagne – Année : 2015 – Durée : 1 h 44 – Réal. : Bharat Nalluri – Int. : Kit Harington, Elyes Gabel, Peter Firth, Tuppence Middleton, Jennifer Ehle, Lara Pulver – Dist. / Contact : Métropole.
Horaires : @ Dollar Cinema
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
Assistant de Magnus Isacsson pendant plusieurs années et documentariste engagé, Olivier D. Asselin, signe avec Pipelines, pouvoir et démocratie un réquisitoire sans équivoque sur un sujet de société majeur. Filmé de l’intérieur, le réalisateur illustre les enjeux énergétiques canadiens en présentant les points de vue de plusieurs activistes environnementaux et politiciens fédéraux ou provinciaux. Mesurant le rôle central que le Québec a à jouer au cœur de cette problématique, le film démontre aussi la complexité d’un dossier dans lequel la classe politique de toute allégeance n’a pas le beau rôle, notamment en ne favorisant pas plus qu’il ne faut les énergies vertes.
Faisant écho à une actualité brûlante, ce pamphlet pose ouvertement des questions fondamentales sur notre économie axée principalement sur les énergies fossiles et démontre avec à-propos le peu de cas fait par nos dirigeants sur l’opinion populaire. Asselin tente donc de faire le tour de la question sous un angle différent de ce qui a déjà été exposé à de nombreuses reprises sur la place publique. Si le sujet passionne, le style est hélas très marqué par les codes du documentaire de télévision.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada – Année : 2015 – Durée : 1 h 29 – Réal. : Olivier Asselin – Dist. / Contact : ONF.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
26 novembre 2015
À l’instar de son premier film, Michael Rowe fait de l’exclusion le thème central de cette histoire de couple à la dérive, perdu entre Montréal et la Russie, entre la déchirure et le renouveau. La première scène, annonciatrice de ce qui va suivre, ne laisse aucun doute. Un couple fait l’amour, longuement, fortement, mais sans plaisir, presque par défaut. Elle se nomme Maya, femme au foyer ne parlant pas le français, lui David, est technicien d’entretien dans une institution pour personnes âgées. Avec ce portrait banal d’une famille aux vertus universelles, Rowe dépeint la vie par procuration en installant ses personnages dans des vases clos rongés par le doute et l’incommunicabilité.
Ménageant les silences, Rowe n’évoque le passé de ses personnages qu’en filigrane et laisse planer l’incertitude sur leurs blessures antérieures. Même s’il le fait par le biais d’une déchirure parfois trop appuyée, il peut compter sur la performance de Suzanne Clément et Paul Doucet, tous deux très à l’aise dans une langue qui n’est pas la leur, et qui offrent à ce couple dérivant la crédibilité nécessaire à l’adhésion du spectateur. Primé à Venise à l’automne dernier, Early Winter ne laisse pas transpirer toute la ferveur d’Année bissextile, un premier film qui nous avait fortement marqués, mais s’avère cependant une œuvre juste et aboutie.
Genre : DRAME – Origine : Australie / Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 36 – Réal. : Michael Rowe – Int. : Paul Doucet, Suzanne Clément, Micheline Lanctôt, Alexandre Marine – Dist. / Contact : Filmoption.
Horaires : @ Centre Phi Suite
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