En couverture

Le Temps retrouvé

24 février 2012

CHASSÉS-CROISÉS TEMPORELS

Raoul Ruiz qui meurt, c’est un peu comme Picasso qui disparaît : peu de cinéastes depuis Godard ont autant exploré le cinéma sous toutes ses formes, au risque souvent de ne pas être compris du public. En adaptant Le temps retrouvé, dernier ouvrage de Marcel Proust et clef de voûte de toute son œuvre, Ruiz relevait un défi de taille, celui de créer un langage cinématographique capable de traduire les chassés-croisés temporels du grand Marcel.

>>  Anne-Christine Loranger

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Festivalíssimo 2012

LES CINÉMAS HISPANOPHONES ANNONCENT LE PRINTEMPS

La 17e édition de Festivalíssimo, ce festival incontournable, annonce le printemps en nous invitons à découvrir plus d’une quinzaine de productions en provenance de l’Amérique latine et de l’Espagne. Comme carnet de voyage : le Mexique, le Chili, la Colombie, l’Epagne, Cuba, l’Argentine et le Venezuela. Sans oublier le Brésil.

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Tango pasión

NOSTALGIE

Deux actes et une trentaine de tableaux forment la structure du spectacle. La première partie se concentre sur le tango des années 1940. La deuxième partie et une tentative de situer cette discipline artistique dans un contexte contemporain.

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Semaine du 24 février au 1er mars 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

UNE SÉPARATION
(A Separation / Jodaeiye Nader az Simin)

DRAME | Origine : Iran – Année : 2011 – Durée : 123 minutes  – Réal. : Asghar Farhadi – Int. : Sareh Bayat, Sarina Farhadi, Leila Hatami, Shahab Hosseini, Peyman Moadi –  Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma BeaubienCineplex Divertissement – Excentris

Résumé
S’étant résigné à se séparer de sa femme pour rester auprès de son père malade, un homme engage une aide soignante. Lorsqu’un incident le pousse à la congédier, il se retrouve pris dans une spirale bureaucratique.

En quelques mots
Un chef des Premières Nations disait que, pour bien comprendre un individu, il faut être capable de marcher quinze minutes dans ses mocassins. L’art de Farhadi réside en ce qu’il fait passer le spectateur d’une paire de babouches à l’autre, lui fait imaginer les non-dits et le force à concocter lui-même son propre cinéma intérieur, ses propres solutions aux dilemmes moraux proposés. La fluidité de son scénario véritablement découpé au laser permet d’explorer en souplesse les ramifications des conflits intérieurs que vivent les uns et les autres et les justifications morales qu’ils se donnent. Criant de vérité, le jeu des comédiens évolue au sein d’une tornade de mots qui n’empêchent pas le spectateur de deviner les tourments secrets qui les habitent. Farhadi n’est, en effet, tendre pour aucun de ses personnages. Tous, même la petite Termeh de 13 ans, auront à choisir. Papa ou maman ? Rester ou partir ? Mentir ou avouer ? Si la bourgeoisie iranienne a le désespoir plus discret que les pauvres, ses dilemmes n’en sont pas moins éprouvants. Obligé de mentir sous le regard de sa fille, déchiré entre la prison et ses responsabilités familiales, Nader nous fait sentir toute la pesanteur du fardeau qui repose sur ses épaules et son angoisse de ne pas respecter les valeurs qu’il tente d’inculquer. Il en est de même pour la petite Termeh, forcée de choisir entre la vérité qui pourrait condamner son père et le mensonge contraire aux préceptes qu’il lui enseigne.Les films iraniens sont, dit-on, des oeuvres magnifiques dans lesquelles il ne se passe rien. Une séparation est un film sans sexe, sans effets spéciaux, sans nudité et sans coups de feu, mais qui trouve le moyen de river le spectateur à son siège pendant deux heures. On en sort essoufflé, pensif et ravi. Un bijou !  >> Anne-Christine Loranger

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Semaine du 17 au 23 février 2012

16 février 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

SOUS TERRE
(In Darkness / W ciemności)
DRAME | Origine : Pologne / Allemagne / France / Canada – Année : 2011 – Durée : 144 minutes  – Réal. : Agnieszka Holland – Int. : Benno Furmann, Agnieszka Grochowska, Robert Wieckiewicz, Hert Knaup, Marcin Bosak, Maria Schrader –  Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Excentris

Résumé
À Lvov, en Pologne, le sauvetage de réfugiés juifs durant l’occupation allemande.

En quelques mots
Dans ce va-et-vient entre clair et obscur, entre les égouts municipaux et la vie quotidienne ardue des habitants, Agniezka Holland et son scénariste établissent des liens de plus en plus complexes entre Léopold Socha, l’employé municipal et petit voleur et les réfugiés dont il s’occupe avec réticence. Rendant plus visible le cas de conscience en intégrant en filigrane la parabole du bon et du mauvais larron par le personnage de Bortnik, capitaine de la milice nazie ukrainienne de la région, la cinéaste, utilisant avec maestria la remarquable photographie de Jolanta Dylewska, nous fait partager le passage du temps dans cet espace glauque et pestilentiel par un montage ample où les acteurs, spécialement Robert Wieckiewicz et Benno Furman, incarnent avec un grand talent ces personnes prises dans le tourbillon de l’histoire. La réalisatrice rend un hommage discret à son compatriote Wajda plus spécialement à Kanal dans ce film qui rappelle l’importance du courage ordinaire et de l’implication des Justes contre la Shoah.  >>  Luc Chaput

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Scientific Americans

12 février 2012

LA SCIENCE DES MOTS

Carol, programmeuse travaillant dans le domaine de l’intelligence artificielle, et Jim, assurant un emploi à la Défense nationale, forment un couple, en apparence, bien assortis. De le travail de Jim l’oblige à remettre en question sa propre intégrité.

En 2000, Robert Lepage signait une brillante adaptation cinématographique de Possible Worlds de John Mighton. Avec Scientific Americans, la pièce, l’homme de théâtre Andrew Shaver organise une mise en scène autour du discours amoureux et professionnel d’un couple formé de scientifiques. Suite

Semaine du 10 au 16 février 2012

10 février 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN
(Il faut qu’on parle de Kevin)

DRAME | Origine : États-Unis / Grande-Bretagne – Année : 2011 – Durée : 112 minutes  – Réal. : Lynne Ramsay – Int. : Tilda Swinton, Ezra Miller, John C. Reilly, Jasper Newell, Rock Duer – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Excentris

Résumé
Les rapports nocifs et conflictuels entre une mère et son fils finissent de façon tragique.

En quelques mots
Après le surprenant Morvern Callar (2002), Lynne Ramsay construit ici une mise en scène selon une approche intuitivement cérébrale et complexe. Le titre du film l’indique déjà; il s’agit d’un récit tiré du roman de Lionel Schriver posant la question d’un dialogue possible avec Kevin. Kevin est un enfant-monstre. La mère, Eva ((Tilda Swinton, magistrale), écrivaine, progressiste, libérée, donne naissance à un enfant qu’elle n’a pas vraiment voulu, qu’elle ne comprend pas. Elle devra en payer le prix. Ce fils, d’une certaine façon, va la détruire. Kevin va tuer son père, sa jeune sœur, puis des élèves de son école. Il ne reste plus, à la fin, que la mère et le fils, prisonniers d’un amour malheureux. Qui doit alors ramasser les pots cassés ? Qui doit effacer toutes les traces de rouge (aussi bien de peinture que de sang) ? La réponse est évidente. Mais le film l’est moins. Il y a un symbolisme riche dans We Need to Talk About Kevin, mais un peu lourd à la longue (avec l’importance du rouge; l’utilisation de la contre-plongée sous l’eau pour lier les visages de la mère et de Kevin; un gros plan extrême sur la bouche de Kevin). Et cette scène finale qui démontre bien qu’un amour maternel existe même envers un fils qui a commis des crimes graves. Il est possible, probable, que l’instinct maternel n’existe pas en soi, mais cela n’empêche pas une solidarité familiale.  >> Pierre Pageau

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