10 avril 2012
Pour les connaisseurs, c’est un rendez-vous incontournable ; pour les amateurs, une occasion de revoir cet ensemble de danse contemporaine. Et pour les autres, c’est partir à la découverte d’une des troupes de ballet contemporain les plus emblématiques de la deuxième moitié du XXe siècle. Alvin Ailey, ce n’est pas seulement la passion de la danse, mais aussi et surtout une démarche politique ; celle de situer la dynamique noire dans la mouvance culturelle. Et quoi de mieux que la danse, moyen d’expression on ne peut plus souverain, pour bâtir un discours social et politique.
9 avril 2012
>> Élie Castiel
Incursion intime douce et cruelle dans la vie de six personnages ancrés dans le New-York du début du siècle dernier. C’est à la fois tendre, audacieux, émouvant, drôle, imaginatif, d’une rare finesse et vachement sexy. Des dialogues d’un réalisme séduisant, légèrement perfides et d’une poignante humanité. Suite
6 avril 2012
>> Sylvain Lavallée
Qui d’autre que Todd Haynes aurait pu réaliser une nouvelle mouture de Mildred Pierce, ce roman de James M. Cain déjà fort bien porté au le grand écran par Michael Curtiz en 1945 ? Dès son deuxième film, le moyen métrage Superstar: the Karen Carpenter Story, Haynes montrait sa prédilection pour ces histoires de femmes fortes luttant contre une société qui tente de les enfermer dans un moule conformiste, ce qui est encore au cœur de ce Mildred Pierce, une minisérie de plus de cinq heures, une sorte de drame intime épique, tout ce qu’il y a de plus cinématographique malgré ses origines télévisuelles.
BESTIAIRE
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2012 – Durée : 72 minutes – Réal. : Denis Côté – Dist. : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Excentris
Résumé
Au rythme des saisons, exploration de la faune animale à l’intérieur d’un zoo. Petit à petit, on constate que ces animaux vivent dans un environnement étranger à leur habitat naturel.
En quelques mots
Si Bestiaire évoque par moments La Vie moderne de Depardon et Grizzly Man de Herzog, c’est le ton documentaire en moins. S’il rappelle à la mémoire quelques séquences d’Oncle Boonmee, il limite au maximum le recours à la parole, au contraire de l’œuvre de Weerasethakul. Bestiaire n’est pas de ces films qui dévoilent au grand jour leurs intentions. Sa signification paraît des plus indécises. Loin de prendre position dans un débat circonscrit, il ne fait que timidement signe vers une éthique animale. À la rigueur, même, Bestiaire semble reposer de bout en bout sur la plurivocité. De nombreuses voix s’y côtoient en effet, tour à tour ou simultanément. Celle d’animaux de safari en particulier, d’abord, qui observent, mangent, se meuvent à des vitesses et avec des entrains singuliers; celle des bêtes en général ensuite, dont le silence phonémique cache une forme de langage, plus inventive parfois que le babil humain; celle d’un cinéaste québécois nuancé, enfin, qui resserre ici son étude de l’ambiguïté autour d’un sujet précis, l’animal. >> Pierre-Alexandre Fradet
29 mars 2012
FOOTNOTE
(Hearat Shulayim)
COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : Israël – Année : 2011 – Durée : 105 minutes – Réal. : Joseph Cedar – Int. : Lior Ashkenazi, Shlomo Bar-Aba, Alma Zack, Yuval Scharf, Aliza Rosen, Micah Lowesohn – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Uriel Shkolnik est réputé pour sa connaissance des écritures talmudiques. Son père, Eliezer, qui travaille lui aussi comme recherchiste dans la même institution, est jaloux de son fils. Un jour Eliezer reçoit un appel lui annonçant qu’il est le récipiendaire pour un Prix d’Israël.
En quelques mots
Le titre hébreu, que l’on peut traduire par « note en bas de page », est d’autant plus significatif qu’il suggère une zone de rupture, un point de suspension que Joseph Cedar prend le risque de transformer en un dialogue de sourds magnifiquement interprété par un Shlomo Bar-Aba autodestructeur, remarquable dans ses mimiques incomparables, et un Lior Ashkenazi solide dans le rôle d’un carriériste ambitieux pris dans l’engrenage complexe des rapports filiaux. Bref, une comédie intellectuelle, cérébrale et à la limite, presque expressionniste, un puzzle kafkaïen susceptible de susciter l’intérêt du plus commun des mortels grâce à une approche à la fois humble et naturelle. Et pour le cinéma israélien, une autre preuve que la fiction, même en forme de parabole, peut dépasser les sempiternels antagonismes politiques qui sévissent dans cette partie du monde. >> Élie Castiel
24 mars 2012
>> Élie Castiel
Tout d’abord, le y de Stravinsky remplacé par un i. Comme si cette Soirée Stravinski n’était en fin de compte qu’une façon de rendre l’œuvre du grand compositeur encore plus universelle, mais aussi et surtout une manière de souligner l’importance de ce rendez-vous intime proposée par Les Grands Ballets Canadiens. Ce qui émane de ces moments d’une grande émotion, c’est la symbiose entre les différents morceaux musicaux et la dynamique des corps : chez Stijn Celis, la simplicité des mouvements les rend encore plus subliminaux. Le côté viscéral des différentes partitions musicales épousent à merveille ces corps chorégraphiques, leur attribuant un côté aérien d’une grande majesté.
22 mars 2012
DE BON MATIN
DRAME SOCIAL | Origine : France / Belgique – Année : 2011 – Durée : 94 minutes – Réal. : Jean-Marc Moutout – Int. : Jean-Pierre Darroussin, Xavier Beauvois, Valérie Dréville, Yannick Renier, Aladin Reibel, François Chattot – Dist. : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Un matin, en entrant au travail, un cadre d’une grande banque tue son patron et un collègue à bout portant. Réfugié dans son bureau, il se remémore les moments qui l’ont conduit à commettre ce geste tragique.
En quelques mots
Déjà, dans Violences des échanges en milieu tempéré (2003), son premier long métrage, Jean-Marc Moutout manifestait un certain intérêt pour le milieu du travail, un microcosme déshumanisant où bien souvent les vies professionnelles ne tiennent qu’à un fil. Dans ce cas-ci, il construit une intrigue encore plus sombre et austère qui donne une vision apocalyptique de l’existence. La mise en scène, façonnée avec précision et d’une solidité exemplaire, contribue à cet état d’âme social empreint d’une glaçante apathie. Le refus de parti pris et de morale réductrice, voire de déontologie, procure à cet intriguant essai cinématographique sur l’abnégation et la violence quelque chose de surréel et d’éthéré. En antihéros ordinaire, Jean-Pierre Darroussin compose son personnage avec un contrôle immaculé des gestes et un stoïcisme des plus fulgurants. >> Élie Castiel
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