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Semaine du 23 au 29 mars 2012

22 mars 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

DE BON MATIN
DRAME SOCIAL | Origine : France / Belgique – Année : 2011 – Durée : 94 minutes  – Réal. : Jean-Marc Moutout – Int. : Jean-Pierre Darroussin, Xavier Beauvois, Valérie Dréville, Yannick Renier, Aladin Reibel, François Chattot – Dist. : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
Un matin, en entrant au travail, un cadre d’une grande banque tue son patron et un collègue à bout portant. Réfugié dans son bureau, il se remémore les moments qui l’ont conduit à commettre ce geste tragique
.

En quelques mots
Déjà, dans Violences des échanges en milieu tempéré (2003), son premier long métrage, Jean-Marc Moutout manifestait un certain intérêt pour le milieu du travail, un microcosme déshumanisant où bien souvent les vies professionnelles ne tiennent qu’à un fil. Dans ce cas-ci, il construit une intrigue encore plus sombre et austère qui donne une vision apocalyptique de l’existence. La mise en scène, façonnée avec précision et d’une solidité exemplaire, contribue à cet état d’âme social empreint d’une glaçante apathie. Le refus de parti pris et de morale réductrice, voire de déontologie, procure à cet intriguant essai cinématographique sur l’abnégation et la violence quelque chose de surréel et d’éthéré. En antihéros ordinaire, Jean-Pierre Darroussin compose son personnage avec un contrôle immaculé des gestes et un stoïcisme des plus fulgurants. >> Élie Castiel

AUTRES SORTIES EN SALLE …

AGENT VINOD
ACTION | Origine : Inde – Année : 2012 – Durée : 157 minutes  – Réal. : Sriram Raghavan – Int. : Saif Ali Khan, Kareena Kapoor, Prem Chopra, Ram Kapoor, Gulshan Grover, Maryam Zakaria – Dist. : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Vinod, agent des services secrets indien, parcourt le globe afin de retrouver et de neutraliser une bombe atomique destinée à détruire son pays.

En quelques mots
Mélange de film d’action à la James Bond, de série B italienne des années 70 et sur fond de menace nucléaire et de corruption au sein du monde des affaires et du gouvernement, Agent Vinod se savoure comme un divertissement grand public anodin dont les trop nombreux messages politiques s’inscrivent dans une perspective de conscientisation des masses. Le réalisateur prend un malin plaisir à calquer un certain cinéma mainstream occidental, se permet quelques petites trouvailles sur le plan de la narration et donne l’occasion aux deux vedettes, Kareena Kapoor et Saif Ali Khan, de s’en donner à cœur joie dans cette pochade on ne peut plus prévisible. On soulignera que l’idylle amoureuse se détache des clichés associés au genre et la fin, maintes vue dans de nombreux films  du même acabit, s’avère annonciatrice d’une nouvelle aventure.  >> Élie Castiel

CASA DE MI PADRE
COMÉDIE PARADIQUE | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 84 minutes  – Réal. : Matt Piedmont – Int. : Will Ferrell, Gael García Bernal, Diego Luna, Genesis Rodriguez – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Depuis que Raul est de retour chez les Alvarez avec Sonia, sa jolie fiancée, on ne parle que de lui, au détriment de Armando, son frère, bon fils et honnête homme. Mais bientôt celui-ci découvre que son frère cache quelque chose de pas très catholique.

En quelques mots
Le premier long métrage de Matt Piedmont se veut une parodie du western, genre maintes fois traité de façon bien plus efficace et rationnelle. Mais comme dans tout pastiche qui se respecte, le réalisateur ne se prend pas du tout au sérieux. Excès, maladresses, imperfections, faux raccords, toutes ces failles et encore plus se retrouvent dans un film indocile, intentionnellement tordu, le plus souvent indiscipliné et qui se savoure comme un plaisir coupable. Malgré le pari risqué de le tourner en version espagnole, sous-titrée en anglais, même s’il s’agit d’une production américaine, on constatera que Will Ferrell s’en tire maladroitement bien en ranchero hispanophone, tandis que les deux vedettes mexicaines, Gabriel García Bernal et Diego Luna enfilent des rôles à contre-emploi avec délectation. On soulignera également la présence du regretté Pedro Armendariz Jr., dans une de ses dernières prestations à l’écran. >> Élie Castiel

COMME UN CHEF
COMÉDIE | Origine : France / Espagne – Année : 2011 – Durée : 85 minutes  – Réal. : Daniel Cohen – Int. : Jean Reno, Michaël Youn, Serge Larivière, Salomé Stévenin, Issa Doumbia, Julien Boisselier – Dist. : Remstar | Horaires / Versions / Classement : Cinéma BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
Aspirant à devenir un maître de la gastronomie française, un cuisinier se voit offrir la chance de sa vie par son idole, le grand chef d’un restaurant trois étoiles qui peine à s’adapter aux nouvelles règles culinaires.

En quelques mots
Sur l’affiche du film, Jean Reno, avec sa prestance habituelle, fait référence au moins indirectement au grand cuisinier français Paul Bocuse. Le scénario mettant en vedette un amateur qui, par sa connaissance et son entrain, redonne goût du travail bien fait à un professionnel, est prévisible dans sa finalité. L’histoire s’inscrit aussi dans l’abondance actuelle d’émissions sur la cuisine et toutes ses variantes avec concours plus ou moins casse-cou qu’elle égratigne à peine dans un enrobage télévisuel bon enfant où les deux acteurs offrent des prestations mi-figue mi-raisin. Revoir Au petit Marguery, L’Aile ou la cuisse, Tampopo ou Le Festin de Babette apporterait une plus grande gamme de plaisirs. >> Luc Chaput

THE HUNGER GAMES
(Hunger Games : Le film)

SCIENCE-FICTION | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 143 minutes  – Réal. : Gary Ross – Int. : Jennifer Lawrence, Woody Harrelson, Liam Hemsworth, Josh Hutcherson, Donal Sutherland, Stanley Tucci –  Dist. : Alliance  | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement

Résumé
Katniss Everdeen décide de se porter volontaire pour libérer sa sœur de devoir participer aux
Hunger Games, des jeux violents qui se déroulent sous le regard de toute la population de la ville et mettent en péril la vie de nombreux adolescents.

En quelques mots
Coscénarisé et réalisé par le réalisateur de Pleasantville où l’on trouvait déjà des adolescents projetés dans un monde  où ils doivent prendre leur place, cette adaptation du premier tome du très grand succès de librairie Hunger Games met en scène une adolescente débrouillarde venant d’une région pauvre similaire à celle de Winter’s BoneCoal Miner’s Daughter ou Matewan et qui se transforme en gladiatrice à la Spartacus dans un monde futuriste peut-être pas si lointain où les jeux de cirque sont contrôlés par un système similaire au Truman Show. La critique sociale inhérente à ce type d’œuvre de science-fiction amènera la réflexion de certains spectateurs servie par une habile mise en scène où le hors-champ était nécessaire étant donné la mort brutale de plusieurs des jeunes protagonistes. Jennifer Lawrence incarne avec subtilité une jeune femme forte prise entre deux prétendants, ce qui prépare évidemment un autre thème aux suites prévisibles. >> Luc Chaput

ON NE MOURRA PAS D’EN PARLER
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2011 – Durée : 93 minutes – Réal. : Violette Daneau – Dist. : Rapide-Blanc | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien

Résumé
À 59 ans, la réalisatrice Violette Daneau entreprend un voyage pour apprivoiser la mort, phénomène qui la trouble depuis son enfance. Au cours de ce périple qui la mène en Suisse et en Espagne, elle rencontre des personnes, elles aussi, confrontées à cette incontournable question existentielle.

En quelques mots
Si plusieurs des témoignages et interventions de ce film très personnel sont pertinents et même émouvants,  une explication plus complète de notre lien ancestral à la Mort aurait pu être greffée par le biais du conte de Faubert ainsi qu’une réflexion sur les moyens actuels que la médecine nous donne pour  repousser l’échéance ou abréger les souffrances. >> Luc Chaput

ONE LIFE
DOCUMENTAIRE ANIMALIER | Origine : Grande-Bretagne – Année : 2011 – Durée : 85 minutes  – Réal. : Michael Gunton, Martha Holmes – Voix : Daniel Craig – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC

Résumé
Ce documentaire montre que l’existence des animaux, telle celle des humains, consiste à créer des techniques pour survivre et à chercher le partenaire idéal pour se reproduire.

En quelques mots
À la BBC, existe depuis longtemps une section de production de  documentaires scientifiques reconnus dirigée pendant longtemps  par David Attenborough,  frère cadet du cinéaste Richard (Gandhi), section qui connut de grands succès avec entre autres  Life on Earth. De la série plus récente Life, les producteurs et réalisateurs  Michael Gunton et  Martha Holmes ont tiré des milliers d’heures tournées divers épisodes montrant la diversité de la vie sur terre et la variété des moyens mis en œuvre pour y prendre sa place. Le commentaire est moins anthropomorphique que dans des séries disneyennes mais la musique a une tendance à souligner trop les effets dans une nature magnifiquement filmée. >> Luc Chaput

QUAI-BLUES
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2012 – Durée : 92 minutes  – Réal. : Richard Lavoie – Dist. : K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : Excentris

Résumé
Des résistants et des indignés mènent une bataille pour la sauvegarde des quais qui bordent les rives de la Gaspésie, de la Côte-Nord et des Îles-de-la-Madeleine, territoires délaissés par le gouvernement fédéral.

En quelques mots
Il manque, à ce long road movie qui donne la parole à des touristes, habitants et divers utilisateurs de ces quais, lieux de rencontre dans les villages côtiers,  une carte générale de la situation sur les rives du St-Laurent alliée avec des extraits d’archives plus prenants ou de films comme ceux de Brault ou Perrault montrant le lien premier entre le fleuve et ces populations qui semblent peu écoutées par les gouvernements dont les porte-paroles n’apparaissent qu’une fois dans ce constat désolant. >>  Luc Chaput

SHOLEM ALEICHEM : LAUGHING IN THE DARKNESS
DOCUMENTAIRE BIOGRAPHIQUE | Origine : États-Unis – Année : 2010 – Durée : 93 minutes  – Réal. : Joseph Dorman – Dist. : Riverside Films (États-Unis) | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc

Résumé
Portrait d’un des auteurs juifs les plus importants de sa génération, Salomon Naumovich Rabinovich, plus connu sous le nom de Sholem Aleichem, grand défenseur de la langue yiddish et auteur, entre autres, de
Tevye le laitier, adapté au théâtre et au cinéma sous le titre de Fiddler on the Roof (Un violon sur le toit).

En quelques mots
Prenant comme pseudonyme Cholem Aleichem (que la paix soit avec vous) en yiddish qui lui permet de lancer son conte à la manière conviviale de quelqu’un qui émet des confidences, Salomon Rabinovich a donc été supplanté dans la mémoire littéraire par son pseudonyme et presqu’autant par son personnage emblématique de Tevye. Le réalisateur Josef Dorman emploie brillamment les archives, les interventions de spécialistes et les témoignages de parents dont sa petite-fille Bel Kaufman, auteure de Up The Down Staircase, pour intégrer la vie de cet auteur dans un rappel des shtetl, des pogroms et de l’évolution de la communauté juive d’Europe de l’Est et de son immigration en Amérique. Le réalisateur illustre aussi les variations dans les diverses adaptations des histoires de Tevye depuis son introduction dans l’imaginaire populaire. >> Luc Chaput

TRENTE TABLEAUX
ESSAI BIOGRAPHIQUE | Origine : Canada [Québec] – Année : 2011 – Durée : 81 minutes  – Réal. : Paule Baillargeon – Avec : Paule Baillargeon, Frédérique Collin, Pierre Curzi, Gilles Renaud, Gilbert Sicotte – Dist. : ONF | Horaires / Versions / Classement : Excentris

Résumé
Auteure d’une œuvre marquée par la lutte féministe, la cinéaste et actrice Paule Baillargeon évoque les moments clés de sa vie de femme et d’artiste
.

En quelques mots
Prenons pour exemple La Cuisine rouge (1980), second long métrage de Paule Baillargeon, écrit et réalisé avec la comédienne Frédérique Collin. Fable féministe et anarchique à moitié improvisée sur les rapports hommes-femmes, le film est détourné par ses comédiennes au discours radicalisé, puis assez mal reçu à sa sortie. Dans Trente tableaux, Baillargeon avoue que cet échec et la production chaotique ont coupé son élan de cinéaste. Plus jamais par la suite n’a-t-elle pu faire son cinéma, dit-elle. C’est un aveu douloureux — et ce sentiment d’inachevé est d’autant plus crève-cœur à nos oreilles de cinéphiles qui l’aiment. Pourtant, l’absence d’apitoiement dans le ton qu’elle emploie laisse entendre que ce sentiment contient davantage de lucidité que de tristesse. Et, à la lumière de ce lumineux documentaire atypique qui souligne aujourd’hui chez elle un certain aboutissement, l’on se dit que, si le regret est présent dans ce constat, il a peut-être servi à fouetter l’inspiration et l’imagination de Paule Baillargeon. Avec Trente tableaux, elle prouve non seulement de façon éclatante qu’elle n’a rien perdu de son puissant regard de cinéaste mais aussi, surtout, qu’elle est une grande artiste, point.  >> Claire Valade

UN HEUREUX ÉVÉNEMENT
(A Happy Event)

COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : France / Belgique – Année : 2011 – Durée : 109 minutes  – Réal. : Rémi Besançon – Int. : Louise Bourgoin, Pio Marmai, Josiane Balasko, Thierre Frémont, Gabrielle Lazure – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma BeaubienCineplex Divertissement

Résumé
Un jeune couple décide d’avoir un enfant. L’arrivée du nouveau-né bouleverse la vie de ses parents. La mère devient dépressive tandis que le père est désemparé devant l’état de sa compagne
.

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.

UNE BOUTEILLE DANS LA MER DE GAZA
(A Bottle in the Gaza Sea)

DRAME | Origine : Canada [Québec] / France / Israël – Année : 2011 – Durée : 100 minutes  – Réal. : Thierry Binisti – Int. : Agathe Bonitzer, Mahmoud Shalaby, Hiam Abbas, Jean-Philippe Écoffey – Dist. : Filmoption | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma Beaubien Cinéma du Parc Cineplex Divertissement

Résumé
Après un attentat, Tal, jeune Française de 17 ans installée à Jérusalem avec ses parents, décide de communiquer avec un Palestinien au moyen d’un message à l’intérieur d’une bouteille lancée dans la mer de Gaza. Un échange par courrier électronique s’établit avec Naïm, un jeune gazaoui de 20 ans.

En quelques mots
La relation virtuellement épistolaire qui unit une adolescente juive française installée en Israël avec sa famille et un jeune Palestinien de 20 ans vivant à Gaza arrive à nous convaincre même si ça tient du domaine de l’impossible. D’un côté ou de l’autre, la candeur, la naïveté liée à leur âge et leur manque de recul intellectuel lié au conflit sont autant d’éléments qui placent ces deux personnages dans des zones d’ombre, malheureusement, pas toujours bien explorées par le cinéaste. Mais Une bouteille dans la mer de Gaza a ceci de particulier qu’il est empreint d’une pureté humaniste qui prouve qu’au cinéma tout est possible, même lorsque le dénouement vacille, quoique habilement, entre l’objectif, le surchargé et l’utopique. >> Élie Castiel

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