17 mai 2012
>> Élie Castiel
Dans La Presse de vendredi dernier, soit celle du 18 mai 2012, un article signé André Duchesne rapportait une nouvelle fort inquiétante concernant les médias œuvrant dans le domaine du cinéma, et plus particulièrement ceux présents au festival de Cannes. L’affaire en question : la mise en place par un distributeur canadien d’un système de paiement pour pouvoir interviewer des vedettes importantes dans le cadre du plus important événement cinématographique au monde. Nous ne reviendrons pas sur ce texte fort révélateur et pertinent révélant au grand jour une pratique à peine naissante que nous souhaitons, finira par avorter, mais plutôt nous concentrer sur une remarque de Bryan Miles, président de la FPJQ (Fédération professionnelle des journalistes du Québec) dont Duchesne fait écho : «… il y a un principe simple voulant que nous n’ayons pas à payer pour avoir accès à de l’information. Si les médias commencent à embarquer dans ce jeu, on va se retrouver un jour où seuls les plus gros auront accès aux célébrités… »
15 mai 2012
>> Dossier réuni par Élie Castiel
La disparition injustement prématurée de Theo Angelopoulos il y a quelques mois nous interpelle. Lui consacrer un dossier nous a donc paru non seulement une marque d’affection envers un grand humaniste, mais aussi un devoir moral. En 1970, Theo Angelopoulos réalise La Reconstitution (Anaparastassi), un premier long métrage qui annonce déjà sa démarche esthétique particulière et qui se perpétuera tout au long de sa carrière. De tous les cinéastes grecs contemporains, Angelopoulos est celui qui a le plus énergiquement formulé la syntaxe filmique, notamment par le biais de l’utilisation du plan-séquence comme métaphore du mouvement perpétuel de l’Histoire et de la quête existentielle de l’individu. De cette proposition intellectuelle engagée émane un regard sur le monde et sur le cinéma en tant qu’outil de conscientisation à la fois sociale, politique et personnelle. Mais ce qui se dégage surtout de cette hypothèse, c’est que dans son ensemble, l’œuvre angelopoulosienne mêle la circularité des concepts fondamentaux du plan aux préoccupations sociopolitiques et existentielles issues de l’idiosyncrasie moralement assumée du cinéaste. Des collaborateurs d’ici et des correspondants à l’étranger ont gracieusement contribué à la réalisation de ce dossier. Nous leur sommes reconnaissants.
13 mai 2012
>> Élie Castiel
Vedette du country, mais jeune homme aussi charismatique que naïf, Hyram Woodside noue un pacte avec Nudie, son couturier aux tendances vampiriques. Mais tous les deux n’hésitent pas à s’exploiter mutuellement pour parvenir à leurs fins.
11 mai 2012
>> Sylvain Lavallée
Commençons par un euphémisme : Young Adult n’est pas un bon film. Je dirais même : ce n’est pas un film qui mérite qu’on en parle, mais partons de la petitesse pour remonter vers quelque chose de plus grand. Donc, mes attentes n’étaient pas très hautes envers Jason Reitman, qui avait déjà été assez idiot pour nous dire en pleine crise économique que ce n’est pas grave de perdre son emploi parce qu’il y en a toujours un autre qui nous convient mieux nous attendant magiquement là où on n’aurait pas osé chercher, mais cette fois il semble tant vouloir s’écarter des valeurs conservatrices (vivre seul ce n’est pas bien) qu’il prônait dans ses derniers films qu’il finit par tomber dans le plus vil nihilisme. Le jugement est porté dès les premières images, soulignant grassement la vacuité du mode de vie urbain et solitaire de Mavis, à coups de télévision trash, de sexe anonyme, de cheveux arrachés, de névrose évidente et d’amie aux conseils aussi insipides qu’égoïstes. Rien de nouveau pour l’instant, au moins cette fois le personnage est présenté dès l’abord comme une ratée, contrairement à la révélation improbable de George Clooney dans Up in the Air qui, après cinquante ans de célibat, découvrait subitement qu’il aurait mieux fait se marier. Mais dans son dernier opus, le cinéaste ne se contente pas de stigmatiser le célibat urbain, présenté carrément comme une maladie mentale, il s’attaque aussi aux ploucs de la banlieue, tous envieux de la célébrité de Mavis, puisqu’évidemment ils vivent un quotidien d’une insignifiance crasse, comme si Reitman voulait démonter ainsi cette vision stéréotypée du bonheur « simple » des gens « simples ». La vie urbaine est vide, la vie en banlieue ennuyante, en somme nous sommes tous des ratés, et rien de mieux que de rencontrer des plus ratés que soi pour se remonter le moral (ce qui résulte pourtant en un film des plus déprimants, alors je dois être particulièrement raté).
10 mai 2012
DARK SHADOWS
(Ombres et Ténèbres)
CONTE FANTASTIQUE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 120 minutes – Réal. : Tim Burton – Int. : Johnny Depp, Eva Green, Helena Bonham Carter, Michelle Pfeiffer, Jackie Earle Haley, Johnny Lee Miller – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Libéré de son cercueil de plomb après y avoir passé plus de deux siècles, un vampire se retrouve à l’air libre en 1972 pour se réapproprier son manoir qu’habitent des descendants de sa famille qui ont besoin de sa protection.
En quelques mots
Évocateur de la célèbre télésérie The Addams Family, créée au milieu des années 60, Dark Shadows se concentre particulièrement sur le personnage énigmatique de Barnabas Collins, donnant ainsi à Johnny Depp l’occasion de parfaire son humour pince-sans-rire avec une rare dextérité, tant dans le geste que dans la parole. Mais il s’agit ici d’un vampire étrangement romantique, plus humain que son entourage, sorti des ombres du 18e siècle pour se retrouver dans le vacarme ambiant des années 70 du 20e siècle. Cela donne l’occasion à Tim Burton, chantre invétéré de l’imagerie cinématographique expressionniste, de traduire à coups de baguette magique sa folie créatrice. Mais cela ne va sans quelques ruptures de ton, de mélanges de déjà-vu et de moins de surprises enlevantes. Le film se concentre sur les amours entre Collins et Angélique Bouchard (Eva Green, d’une sensualité dévastratice) de telle façon que les autres personnages semblent réduits. C’est une question de scénario, moins bâti que d’habitude, mais qui n’en demeure pas moins fidèle à l’esprit burtonien. Car en fin de compte, malgré ces quelques réserves, Dark Shadows évoque avec vigueur et nostalgie les exemples majestueux de l’âge d’or de la Hammer, la compagnie britannique responsable des grands chefs-d’œuvre populaires du cinéma d’horreur des années 1950 et 1960. Quant aux comédiens, tous impeccables. >> Élie Castiel
7 mai 2012
>> Élie Castiel
Transposer sur scène en forme chorégraphique Le Petit Prince, l’œuvre maîtresse d’Antoine de Saint-Exupéry, tenait tout simplement du pari. Gageure d’autant plus risquée qu’elle aurait pu finir par offusquer les tenants puristes de la littérature. De quelle façon aborder un conte, en l’occurrence traduit en plus de 250 langues, sans en transformer sa carapace, sa raison d’être.
6 mai 2012
>>Élie Castiel
Nous apprenons des choses par le biais des quotidiens, par Internet, grâce aussi aux bouche à oreille que nous recueillons. Avec tant de médias, aujourd’hui, sur le marché, versions virtuelles comprises, il est impossible que notre revue soit inscrite dans la liste des médias de tous les organismes, d’autant plus que souvent les communiqués de presse ne sont pas liés tout à fait directement au cinéma. Ce qui nous oblige de plus en plus à rester coincés devant notre PC pour nous assurer que nous sommes à jour. Ceci dit, arrêtons de nous plaindre et faisons le point sur deux nouvelles qui nous interpellent.
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