En couverture

Semaine du 28 septembre au 4 octobre 2012

27 septembre 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Inch’Allah

DRAME | Origine : Canada [Québec] / France  – Année : 2012 – Durée : 1 h 41  – Réal. : Anaïs Barbeau-Lavalette – Int. : Evelyne Brochu, Sabrina Ouazani, Sivan Levy, Yousef Sweid – Dist. / Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement : Beaubien Cineplex – Excentris

Résumé
Chloé, obstétricienne québécoise, vit en Israël, mais travaille dans une clinique de fortune à l’intérieur d’un camp de réfugiés palestiniens en Cisjordanie. Ses rapports amicaux avec Rand, une patiente, et Ava, une jeune militaire israélienne, compliquent une situation déjà tendue entre les deux territoires, sans compter sur sa propre vision du conflit.

En quelques mots
★★★
Après Incendies et le récent La Vallée des larmes, le cinéma québécois se transporte une nouvelle fois au Proche-Orient. Auteure d’un documentaire sur la production du film de Denis Villeneuve, Anaïs Barbeau-Lavalette connaît bien la région. À plusieurs reprises, elle y a rencontré des gens, des deux côtés de la frontière israélo-palestinienne. Avec lnch’Allah elle a choisi de nous faire partager ces visages, ces corps et des voix d’êtres humains confrontés aux horreurs quotidiennes qui perdurent. Il n’y a rien d’étonnant donc que son film aille au-delà du drame de guerre, et ce, même si le conflit israélo-palestinien constitue le moteur principal de l’intrigue. Car lnch’Allah est avant tout le portrait naturaliste d’une jeune occidentale plongée dans un environnement qu’elle ne peut appréhender et qui finit, par naïveté ou manque de personnalité, par perdre la totalité de ses repères. Elle se retrouve peu à peu confrontée à une situation où l’absence d’engagement est aussi dommageable que l’acte de choisir son camp, si instable soit-il. La cinéaste a volontairement décidé de placer son personnage principal à l’avant plan, parfois au détriment de l’environnement dans lequel elle évolue. La guerre, bien que très présente, n’est pas montrée, elle n’est évoquée que par les ravages qu’elle produit sur la jeune femme. Ce faisant, le développement de certains moments forts de l’intrigue s’en trouve affaibli, voire anecdotique. C’est le principal regret du film. Malgré tout, lnch’Allah est un film ambitieux et prenant. Il puise sa force de conviction dans une construction en crescendo rondement menée et évoque des situations et des personnages parfaitement dessinés, rendus crédibles par une interprétation habilement dirigée. Grâce à eux, ce drame intimiste illustrant une forte turbulence intérieure n’en est que plus intense encore. >> Charles-Henri Ramond

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

AUTRES SORTIES EN SALLE … Suite

Invisible Atom

22 septembre 2012

La 2b theatre company

L’auteur : Anthony Black. L’interprète : Anthony Black. La mise en scène : Ann-Marie Kerr. Le personnage : Atom. L’intrigue : Atom a tout ce que tout homme de son âge désire, c’est-à-dire une petite amie magnifique, une carrière florissante dans l’univers de la finance et un nouvel enfant. Mais lorsque le vent se met à tourner dans la mauvaise direction, les choses se compliquent, son univers commence à s’effondrer et il va devoir composer avec ces nouvelles donnes qui transforment sa vie en une fraction de seconde. Comment faire face à l’inattendu ?

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Les Belles-Sœurs

FEMMES ENTRE ELLES

Des femmes se réunissent dans la cuisine d’une de leurs proches pour l’aider à  coller des timbres « gagnants » qui lui permettront de se procurer de nombreux articles ménagers. Mais cette rencontre qui débute dans la bonne humeur, le rire et le partage se transforme petit à petit en règlements de comptes et en d’autres sortes de vacheries humaines et mesquines… sans compter sur l’arrivée inopinée d’un personnage qui dévoile la face cachée de ces prétendues amies.

>> Élie Castiel

Reprendre Les Belles-Sœurs dans le genre délicat et aventureux qu’est la comédie musicale était une gageure, d’autant plus audacieuse qu’elle risquait de donner gain de cause aux détracteurs de Michel Tremblay. Pari totalement gagné en faveur de l’auteur grâce au génie de René Richard-Cyr, un des metteurs en scène québécois parmi les plus brillants, et de Daniel Bélanger, passant d’un registre musical à l’autre avec un dextérité palpable et sophistiquée.

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Festival international Film Black Montréal

REVISITER L’HISTOIRE

La venue à Montréal du chanteur, acteur et  activiste Harry Belafonte pour y recevoir un prix humanitaire de ce festival permet  de mettre en lumière  l’évolution de cette communauté multiforme par le biais de documentaires importants.

>> Luc Chaput

Même si le documentaire biographique Sing Your Song sur la vie d’Harry Belafonte, produit entre autres par sa fille Gina, escamote certaines zones d’ombre de son long parcours, il permet de montrer l‘impact de ce chanteur dans l’évolution des mentalités  et de mesurer le chemin parcouru depuis les années 50 dans le domaine du racisme institutionnel ou ordinaire. Les extraits des films où Harry Belafonte joua sont très courts, la réalisatrice Susanne Rostock préférant avec raison montrer le travail de Belafonte à la télévision américaine et les  embûches qu’il a dû y affronter. L’acteur-chanteur utilisa cette visibilité et cette popularité grandissante dans son implication dans la lutte non-violente pour les droits civiques aux États-Unis et ailleurs et ce encore aujourd’hui.

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Semaine du 21 au 27 septembre 2012

20 septembre 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Faust

DRAME | Origine : Russie – Année : 2011 – Durée : 2 h 20 – Réal. : Alexandre Sokourov – Int. : Johannes Zeiler, Hanna Schygulla, Anton Adasinsky, Georg Friedrich, Antje Lewald – Dist. / Contact : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc – Excentris

Résumé
Penseur et rebelle, Faust est également un homme attiré par la luxure, la cupidité et les incontrôlables impulsions. D’après l’œuvre de Goethe.

En quelques mots
★★★★
Lion d’or au Festival de Venise 2011, le nouveau film-d’œuvre d’Alexandre Sokourov est en soi un pari intellectuel pour la simple raison qu’il ne s’agit pas pour le cinéaste d’établir uniquement un dialogue avec les fondements artistiques, littéraires et politiques du siècle précédent, mais au contraire, d’intégrer ces mêmes préoccupations existentielles dans un univers purement cinématographique géré par les lois rigides et complexes de la forme et de la narration. Car tout dans Faust est question de mise en scène. Après Moloch (1999), Taurus (2000) et Le Soleil (2004), premiers trois volets d’une tétralogie, ceux-ci consacrés aux grands dictateurs du XXe siècle, en l’occurrence Hitler, Lénine/Staline et l’empereur Hiro-Hito, Sokourov choisit ici l’angle du mythe, de l’anti-héros littéraire tel qu’imaginé par Goethe. Contrairement aux premiers films de la série, Faust convoque l’idée de l’allégorie plutôt que de l’Histoire, fable qui rejoint le comportement de l’homme lorsque ce dernier est confronté au chaos d’une perte de quelque chose qu’il ne peut saisir, qui lui échappe ; en d’autres mots, son âme. Au nom de quoi ? Au nom de qui ? Au profit sans doute d’une rétribution terrestre, une sorte de damnation infernale ; et si l’on se fie aux images, on est en droit de se demander s’il ne s’agit pas d’un châtiment dantesque qui ressemble aux supplices de l’enfer. D’où la caméra de Bruno Delbonnel (directeur photo, entre autres dans Harry Potter and the Half-Blood Prince et Dark Shadows) qui se faufile partout et illumine les espaces d’un XIXe siècle aux tons brumeux rappelant la peinture allemande (et flamande) qui a donné naissance à l’art romantique. Ce dialogue entre le cinéma et l’iconographie n’est sans doute pas nouveau dans la pensée sokourovienne. Mais ici il ne fait que s’affirmer davantage pour produire une œuvre généreusement ingénieuse, austère et brillante. Intentionnellement, Sokourov déroute le spectateur, le poussant à décortiquer une intrigue abstraite puisqu’il s’agit de faire évoluer l’âme, de la situer au milieu des humains, de la rendre concrète. Ce n’est donc pas par hasard si Faust commence par l’autopsie d’un cadavre, comme si cet acte nous prévenait que le film n’est après tout que la confrontation entre le corps et la pensée, entre la matérialité et l’intellect, entre la séduction et l’abandon et, finalement, sur le rapport de l’homme à l’univers. De cette aventure, Sokourov projette des images déformées, révèle des comportements excessifs et parfois grotesques. Et finalement, l’homme, objet imparfait manipulé par la puissance et l’attrait compulsif de ses faiblesses, finit par succomber à ses pulsions. En quelque sorte, Alexandre Sokourov nous parle tout simplement de la condition humaine. Mais il le fait avec une intelligence qui tient de la pure magie parce qu’il s’agit d’une interrogation, chose sur laquelle repose tout acte cinématographique. >> Élie Castiel

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

AUTRES SORTIES EN SALLE … Suite

Semaine du 14 au 20 septembre 2012

18 septembre 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Bullhead
(Rundskop)

DRAME | Origine : Belgique  – Année : 2011 – Durée : 2 h 04  – Réal. : Michael R. Roskam – Int. : Matthias Schoenaerts, Jeroen Perceval, Jeanne Demday, Barbara Sarafian – Dist. / Contact : FilmsWeLike | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc

Résumé
Impliqué dans une affaire douteuse avec un commerçant de bœuf, un jeune agriculture est confronté avec un secret de son propre passé qui brouille les événements.

En quelques mots
★★★★
Le premier long métrage du scénariste et réalisateur belge Michaël R. Roskam est essentiellement une rencontre admirable. Un rendez-vous perspicace, inventif et viscéral entre la caméra et le corps, entre la fiction et sa représentation, entre une envie folle de faire du cinéma et une idée claire et précise de ce que peuvent être les images en mouvement.  À partir de ces propositions purement intellectuelles,  Roskam façonne un polar inusité en lui attribuant une mise en scène magnifiquement impressionnante qui utilise les divers facettes de l’expérience cinématographique avec doigté et un sens presque parfait du rythme, de la retenue et de la syntaxe. Il y a un milieu, le paysan, peu propice au genre ; et une langue, forte, âpre, à laquelle nous ne sommes pas habitués. Et puis, une mise en situation qui flirte avec l’espace et le temps avec une telle liberté qu’elle remet en question les préceptes rigides de la durée. Comme toile de fond, un trafic d’hormones destiné au bétail qui a lieu dans cet environnement particulier, rural, loin de tout. Le trafiquant, c’est Jacky, petit éleveur qui se livre à ce jeu instinctivement, comme si le futur n’existait pas. Lui-même ne cache-t-il pas un secret qui remet en question sa masculinité ? Nous ne révélerons pas l’importance de cet enjeu car c’est sa particularité qui justifie le comportement du principal intéressé. À partir de retours en arrière puissants et parfois même insoutenables, nous serons les témoins d’un drame humain qui transforme ce polar glauque et  intentionnellement corrompu en une chronique intime d’une grande force d’évocation. Mais Bullhead, c’est aussi le possible tête-à-tête avec un acteur monumental en voie de devenir l’une des nouvelles sensations du cinéma européen et que nous verrons bientôt dans De rouille et d’os ; c’est Matthias Schoenaerts, terriblement physique, nourri aux testostérones, efficace, totalement habité. Comme dans un tour de magie, il incarne avec autant de robustesse que d’énergie ces expériences et tribulations de la condition humaine que sont la sexualité, le désir, la violence, l’effroi et la culpabilité. Entre lui et les bêtes, une symbiose, une masse de chair qui se métamorphose, se déploie et se concrétise en énergie vitale. Avec Bullhead, Michaël R. Roskam nous prouve avec tact, détermination et avant tout, passion, que le cinéma a un grand avenir devant lui. Un grand cinéaste est né. >> Élie Castiel

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

AUTRES SORTIES EN SALLE … Suite

La traviata

16 septembre 2012

MYRTÒ PAPATANASIU … EXCEPTIONNELLE

>> Élie Castiel

Courtisane réputée et femme libre, Violetta aime Alfredo, jeune homme de bonne famille, d’un amour sincère. Mais pour sauver l’honneur de la famille, le père d’Alfredo réussit à convaincre la jeune femme de renoncer à cet amour. Prise de désespoir et consumée par la maladie, Violetta en mourra.

Myrtò Papatanasiu (PHOTO : © Yves Renaud)

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