24 janvier 2014
21 janvier 2014
Le 20e anniversaire de la mort de Federico Fellini, le 31 octobre 1993, nous interpelle. Non pas parce qu’il s’agit d’un des plus illustres poètes du cinéma mondial, mais surtout parce que tout au long de sa carrière, Fellini a su maintenir une approche formelle tout en s’adaptant à chaque décennie. En presque vingt pages, il nous semble peu prudent de nous pencher exhaustivement sur le cinéma de ce rêveur et magicien de l’image en mouvement. Nous avons donc décidé d’aborder quelques thèmes récurrents et évidents dans ses films : la jeunesse, la famille, la guerre, le déclin de la société, le cinéma et le côté tentaculaire de la télévision. Et comment oublier ce charme ludique qui le décrivait, merveilleusement animé par sa passion pour la bande dessinée et le cirque, une façon comme une autre de raconter le spectacle de la vie, ses acrobaties, ses mutations, ses hautes voltiges.
18 janvier 2014
Au début, il y a un statisme persistant, presque dérangeant, dans la mise en scène de Claude Poissant, laissant ses comédiens simplement réciter leurs textes. Ce n’est que lorsque le personnage de Marie Tudor entre en scène que ce drame romantique commence à prendre son envol, permettant aux spectateurs de suivre l’action avec plus d’intérêt. Julie Le Breton donne à cette reine, déchirée entre son devoir de femme d’état et ses tourments intimement affectifs, une force d’évocation, voire même une sensualité contenue, une verve à la fois puissante et décontractée. Le Breton habite l’espace théâtral, magnifiquement composé, avec autant de sensibilité que de prouesse dans l’art de l’interprétation. Pour son temps, femme libre, elle incarne une certaine forme de féminisme avant l’heure.
De la Grèce, le théâtre occidental ne semble s’intéresser qu’à ses mythes, ses légendes, ses tragédies, oubliant parfois que malgré la grave crise économique, social et politique, les Grecs d’aujourd’hui ont un sens aigu de la créativité et semblent pourtant oubliés, sauf dans de rares cas.
Ceci dit, aborder le mythe d’Icare pour le transposer sur scène est un pari phénoménal qui risque de se briser les os. Entre les mains des deux metteurs en scène, Michel Lemieux et Victor Pilon, Icare se présente comme une apologie des nouvelles technologies et plus encore de ces mêmes technologies appliquées au théâtre. Sur ce point, le spetacle fonctionne à merveille. Nous sommes conviés à un étrange et fascinant voyage aux confins de l’univers. Icare, celui qui voulait voler plus haut que son ombre, celui qui n’a su écouter son père Dédale devient finalement la victime de ses propres illusions.
Le premier texte de la trilogie de Jennifer Tremblay, La Liste (également transposé sur scène), nous avait échappé. Le deuxième, Le Carrousel, propose une écriture d’une profonde érudition. Mots simples, de tous les jours, ceux qui se transmettent de mères en filles, une écriture au féminin, mais là où les hommes sont également présents, là où les contraires se mélangent plus pour le meilleur que pour le pire. Les protagonistes ont pour noms ici Florence, Marie et Constance, mais toutes incarnées par une seule et même personne, Sylvie Drapeau, qui réussit le coup de ne pas se laisser ensevelir par une immense décor d’un rideau magnifiquement brodé datant d’une autre époque, provoquant un écrin de nostalgie chez certains spectateurs.
11 janvier 2014
Malgré tout ce qui a été proféré sur l’état du cinéma québécois en matière de cinéma, 2013 fut une année tout de même féconde et intéressante pour le film dit « d’auteur ». Aux vétérans mais toujours jeunes d’esprit et pourvus de talent Robert Morin, Denis Côté et François Delisle, se sont ajoutés, entre autres, les nouveaux visages qui ont pour noms Chloé Robichaud, Éric Morin et Sébastien Pilote qui, pour sa part, continue à tracer son chemin de façon subtile, humaniste et judicieuse avec un deuxième long métrage presque aussi abouti que son premier. Nous avons invité les rédacteurs de la revue à participer à ce jeu ludique. Certains films se retrouvent chez chacun d’eux. D’autres ont préféré voter pour des films non consensuels mais qui se sont tout de même démarqués au cours de l’année.
26 décembre 2013
Ce très grand artiste nous a quittés juste avant Noël. D’origine alsacienne, venu au Québec après la Guerre, il s’y était installé avec amour et aussi passion pour son métier d’illustrateur et de graphiste. À la télé naissante de Radio-Canada, il fut décorateur, responsable entre autres des maquettes pour la célèbre télésérie D’Iberville. Un studio d’animation fut créé dans cet organisme public et son acharnement et la justesse de son trait et la poésie de ses images, en peinture sur verre entre autres médias, séduisirent un public toujours avide de beauté dans un univers par ailleurs attaqué par les pollutions de tous types. Frédéric Back associa tout au long de son art la louange de la nature qu’il défendit de manière subtile et toujours constante par des affiches, des lettres et une participation à des associations écologiques. Back suscitait depuis longtemps des havres de beauté et des arbres de connaissance quand il créa son chef d’œuvre L’homme qui plantait des arbres.
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