4 avril 2015
Il y a une semaine environ, s’est terminé le 33e Festival international du film sur l’art (FIFA). Comme à l’habitude, de nombreuses œuvres sur des sujets diversifiés étaient offertes au bon gré des spectateurs avides de découvertes. Des circonstances indépendantes de ma volonté m’ont empêché d’en voir autant que d’habitude et ce même en compétition. Ainsi je n’ai pu assister à la présentation de Before the Last Curtain Falls de Thomas Wallner, grand gagnant qui, par le biais de plusieurs portraits, décrit la présentation de spectacles par des travestis âgés encore capables de donner un spectacle diablement émouvant. Le sujet et ce grand prix détonnent par rapport à ceux habituels de ces manifestations plutôt portées sur les grands opus anciens et reconnus.

Concrete Love

Affirmons-le d’emblée: Manoel de Oliveira est la personnalité la plus importante du cinéma portugais et l’un des plus grands metteurs en scène de notre époque. Sa filmographie, qui s’échelonne sur plus de six décennies d’activité, comporte une trentaine de réalisations (courts et longs métrages confondus). Si Oliveira n’a pu réaliser une oeuvre plus abondante, c’est principalement en raison de la situation socio-politique qui a longtemps prévalu dans son pays. La dictature d’Antonio de Oliveira Salazar, qui a sévi au Portugal pendant plus de sept lustres, a jugulé l’activité artistique nationale, d’où la médiocrité relative du cinéma portugais. En dépit de son évolution formelle, l’oeuvre de Oliveira, comme celle des plus grands, tient en un seul bloc. Elle se distingue par son originalité stylistique et la profondeur de son propos. Elle comprend plusieurs films solides comme Le Mystère du printemps, Le Passé et le Présent, Mon cas et La Divine Comédie ainsi que des chefs-d’oeuvre tels que Amour de perdition, Francisca, Le Soulier de satin et Le Val Abraham. En raison d’un problème de distribution, les films de Oliveira demeurent largement méconnus des cinéphiles nord-américains. Par conséquent, il reste à souhaiter que dans un avenir rapproché, la Cinémathèque québécoise présentera une rétrospective consacrée à l’oeuvre intégrale de cet artiste, dont le style oscille entre un classicisme intransigeant et un romantisme modéré. Sa vision du monde très personnelle lui a valu d’être comparé à Ingmar Bergman, Carl Theodor Dreyer et Yasujiro Ozu. C’est dire toute l’importance du cinéma de Manoel de Oliveira!




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2 avril 2015

S’ouvrir aux autres, et plus particulièrement aux personnes atteintes d’un « trouble du spectre de l’autisme (TSA) » et à leurs familles en adaptant l’expérience Grand Écran aux spectateurs pourvus de ces sensibilités sensorielles, voilà une des autres initiatives sociales de Cineplex Divertissement. Les mots de Daniel Séguin, vice-président à l’exploitation, Est du Canada sont bien clairs à ce sujet : « Nous avons comme objectif de rendre les sorties au cinéma accessibles au plus grand nombre de Canadiens et de Canadiennes possibles… ».
En s’alliant à Autism Speaks, des films familiaux parmi les plus récents pourront être vus dans un espace tout confort, et à un prix réduit. Pour inciter cette nouvelle clientèle, des critères tout à fait appropriés : présentation des films en 2D, éclairage adapté, intensité des haut-parleurs moins élevée, possibilité de pause pendant la projection. Finalement, les familles auront la possibilité d’apporter de la nourriture de l’extérieur, question de respecter les habitudes restrictives alimentaires de ces invités.
La première de ces projections innovantes, Cendrillon (Cinderella), la très belle adaptation de l’éclectique Kenneth Branagh du célèbre conte de Charles Perrault.
Pour info. : cineplex.com/Cinemas/SensibilitesSensorielles

Cinderella (Cendrillon) de Kenneth Branagh
27 mars 2015
La rencontre entre deux hommes de classes sociales différentes, dont l’un est atteint de tétraplégie, provoque une série d’événements aussi cocasses que dramatiques qui se solderont pas la naissance d’une solide amitié.
Sans rien enlever à la qualité indéniable d’Intouchables, le film du duo Éric Toledano-Olivier Nakache, il était évident qu’entre les mains de René Richard Cyr, l’adaptation théârale prendrait une tournure toute autre. En étroite collaboration avec Emmanuel Reichenbach, la réalité française se transforme ici en une dynamique sociale québécoise qui, consciemment, célèbre la langue d’ici avec un amour qui se conjugue au plus-que-parfait. Et bien encore, nous avons droit à des situations qui reproduisent la réalité québécoise dans toutes ses transformations, ses ambiguïtés, ses nuances, se faux-pas et ultimement, sa grande diversité d’esprit. Mais surtout, son éternelle et franche humanité.

Michelle Labonté, Luc Guérin et Antoine Bertrand (PHOTO : © François Laplante-Delagrave)
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