En salle

A Ghost Story

4 août 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après son décès dans un accident de voiture, un jeune musicien se transforme en fantôme. Il retourne à la maison et accompagne sa femme dans la douleur qui l’accable.

CRITIQUE

★★★1/2

RETOUR AUX SOURCES

Texte: Charles-Henri Ramond

Avec son ouverture d’un vert « malickien », ses silences et ses longs plans-séquences, A Ghost Story est sans nul doute l’un des dignes représentants de l’esprit qui anime la section Camera Lucida du festival Fantasia [1]. Pour David Lowery, qui avait signé l’an dernier Pete’s Dragon pour Disney (lire notre critique), c’est un retour marqué à une narration minimaliste, un retour aux sources évoquant celle de Ain’t Them Body Saints, sa première fiction qui mettait déjà en vedette le duo Mara/Affleck. Utilisant pour mieux les détourner les codes d’un genre très balisé, Lowery livre une subtile réflexion sur le temps qui passe, filmée dans un format 4:3 à coins arrondis, qui a tendance à enfermer les personnages dans un cadre strict, avec peu d’espace de liberté, rompant ainsi avec le caractère éthéré, presque lunaire, du récit.

Utilisant pour mieux les détourner
les codes d’un genre très balisé,
Lowery livre une subtile réflexion
sur le temps qui passe…

Là où le film surprend, c’est dans sa capacité à évoluer sur divers registres à partir d’une idée de départ plutôt ténue. On rit avec cet épouvantail au linceul trop grand et sa rencontre avec un de ses congénères, on s’émeut du deuil vécu par sa conjointe, avec entre autres le moment où « M » dévore une tarte assise sur le sol de la cuisine, incidemment l’une des plus belles scènes qu’il m’ait été donné de voir dans le cinéma américain récent, et on s’interroge sur le mystérieux message qu’elle adresse à son conjoint sur un papier caché dans un encadrement de porte. Du rire aux larmes, des questions émergent, des réflexions aussi. Loin d’être aussi anodin qu’il y paraît, A Ghost Story est une métaphore sur la vie et sur l’au-delà, sur ce qu’il reste de nous après la mort. Le surnaturel s’insère tout en finesse, de manière presque naturelle, tout en laissant l’émotion surnager, tandis que la trame sonore participe également à établir le mystère de la relation vivant/mort. Et tant mieux si le contenu du petit mot sera gardé secret jusqu’à la fin.

[1] Le film a d’ailleurs remporté le prix de l’AQCC (Association québécoise des critiques de cinéma).

Sortie : vendredi 4 août 2017
V.o. : anglais / anglais s.-t. français
Une histoire de fantôme

Genre : Fantastique – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 1 h 32 – Réal. : David Lowery – Avec : Casey Affleck, Rooney Mara, Sonia Acevedo, Carlos Bermudez – Dist. : Métropole Films Distribution.

Horaires
@
Cinéma du Parc

Classement
En attente

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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