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L’incroyable histoire du facteur Cheval

4 juillet 2019

PRIMEUR
| Semaine 27 |
Du 5 au 11 juillet 2019
 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Fin XIXe, Joseph Ferdinand Cheval est un simple facteur qui parcourt chaque jour la Drôme, de village en village. Solitaire, il est bouleversé quand il rencontre la femme de sa vie, Philomène. De leur union naît Alice. Pour cette enfant qu’il aime plus que tout, Cheval se jette alors dans un pari fou.

< LE FILM
DE LA SEMAINE >
Élie Castiel

★★★★

LES TRAVAUX ET LES JOURS

De son père, l’incontournable Bertrand Tavernier, Nils Tavernier conserve l’engouement pour les plans harmonieux, le cadre intermittent et l’image laconique qui émet néanmoins mille et une sensations. Troisième long métrage après deux fictions un peu moins abouties, Aurore (2006) et De toutes nos forces (2013), L’incroyable histoire du facteur Cheval a ceci de particulier qu’il appuie le scénario sur un fait vécu, d’où l’éventualité du probable.

Une œuvre de foi, l’érection, au jour le jour, d’un château rêvé, imaginé; un travail colossal de l’art naïf, pensé, construit de pierres, d’éléments de la nature, d’amour, inconditionnellement, hors du temps. Et un homme, le chef de l’œuvre, totalement asocial, cachant ses sentiments, veuf trop tôt, ayant pourtant trouvé seconde épouse malgré son éloignement des gens.

L’originalité du film de Tavernier fils réside principalement dans son approche classique, linéaire, propre à la fiction biographique. Mais c’est, en autres, dans le traitement de l’image, des petits et parfois grands tableaux cinématographiques misant sur leurs propres mises en scènes d’où émergent des gestes, des mouvements, des fixations et des choix chromatiques lumineux que réside la griffe de ce beau film.

Du fait des événements, le cinéaste filme la tristesse, la douleur, la mélancolie et le temps qui passe avec une farouche retenue, évitant le pathos larmoyant au profit de l’affection attendrissante. Les séquences sont plutôt de courte durée, permettant plus de détails sur cette longue vie de labeur à la fois gigantesque et insensé.

Avec L’incroyable histoire du facteur Cheval, Nils Tavernier déconstruit certains mythes de la fiction cinématographique hexagonale en lui accordant des codes sans doute issus de la littérature occidentale d’un autre siècle, pas si éloignée de la britannique, notamment lorsqu’il est question du roman de la terre.

L’originalité du film de Tavernier fils réside principalement dans son approche classique, linéaire, propre à la fiction biographique.

Laetia Casta donne à son personnage de Philomène grâce, énergie, amour conjugal et plus que tout, jeu exceptionnel. Mais c’est Jacques Gamblin, dans un rôle inhabituel, le grand gagnant. Extraordinairement discret, subtilement émouvant, montrant ses sentiments à travers un geste épars des yeux, totalement absorbé dans son jeu, magistral. Un héros antique solitaire.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 5 juillet 2019

Réal.
Niels Tavernier

Genre(s)
Drame biographique

Origine(s)
France – Belgique

Année : 2017 – Durée : 1 h 45

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

The Ideal Palace

Dist. @
A-Z Films

Classement
Tous publics

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Menteur

PRIMEUR
| Semaine 27 |
Du 5 au 11 juillet 2019

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Simon est un menteur compulsif. À sa grande surprise, sa famille, ses amis et ses collègues lui lancent un ultimatum collectif : il doit apprendre à dire la vérité. Mais Simon vit dans le déni et finit par raconter un mensonge de trop, provoquant une situation exceptionnelle.

< BRÈVE >
Luc Chaput

★★

Une fantaisie qui bat de l’aile

Catherine Chabot s’en tire avec les honneurs de la guerre alors que Louis-José Houde et Antoine Bertrand s’escriment à donner sens à des élucubrations de plus en plus bizarroïdes et où les effets spéciaux sont faiblards dans une évocation d’une fin du monde.

Simon est cadre dans une entreprise de construction aéronautique. Son frère jumeau, Phil, d’apparence physique très différente, est le président du syndicat de la compagnie. L’un ment, l’autre attire sur lui, comme un aimant les petits malheurs. Simon est un menteur compulsif et de moins en moins de personnes trouvent ses mensonges amusants. À partir de ce canevas, Émile Gaudreault et ses deux coscénaristes Sébastien Ravary et Eric K. Boulianne (De père en flic 2). ont concocté une comédie qui se veut fantaisiste mais qui réussit rarement à nous faire rire ou même sourire spécialement dans les passages sur la patronne alcoolique. L’annonce des possibles univers parallèles suscités par des moines tibétains aurait pu être placée plus tard par le moyen de biscuits chinois (fortune cookie) annonçant le premier à Simon que « S’il ne change pas le monde le changera! », ce qu’il ne croira évidemment pas. Un 2e arrivé un plus tard déclencherait le processus expliqué à l’aide de références filmiques par Chloé, l’interprète férue de Tolstoï. Dans ce rôle, l’actrice et auteure de théâtre Catherine Chabot s’en tire avec les honneurs de la guerre alors que Louis-José Houde et Antoine Bertrand s’escriment à donner sens à des élucubrations de plus en plus bizarroïdes et où les effets spéciaux sont faiblards dans une évocation d’une fin du monde.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Mercredi 10 juillet 2019

Réal.
Émile Gaudreault

Genre(s)
Comédie

Origine(s)
Québec [ Canada ]

Année : 2019 – Durée : 1 h 51

Langue(s)
V.o. : français; s.-t.a.

Compulsive Liar

Dist. @
Les Films Séville

Classement
ND

En salle(s) @
Cinéma Beaubien
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Midsommar

PRIMEUR
| Semaine 27 |
Du 5 au 11 juillet 2019
 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dani et Christian forment un jeune couple dont la relation bat de l’aile. Suite à une tragédie familiale qui les rapprochent, Dani décide d’accompagner Christian et ses amis lors d’un voyage unique au festival Midsommar dans un village éloigné de Suède. Ce qui commence par des vacances d’été sans tracas prend une tournure sinistre.

 < BRÈVE >
Élie Castiel

★★★
Un méchant conte de fées

Nul doute que le réalisateur de Hereditary (2018) a trouvé son public comme le confirme parfois avec insistance Midsommar. L’originalité, qu’on soit adepte ou non du genre abordé, réside avant tout dans la proposition d’Ari Aster : déconstruire le film d’épouvante en lui attribuant des codes, jusque-là, non utilisés. Le film a lieu en pleine compagne, en plein jour (ensoleillé), situant l’horreur plus graphiquement et la rendant encore plus saisissante. Une secte païenne dont les origines se perdent probablement dans la nuit des temps procède à ses rites annuels. La modernité (la bande de jeunes étrangers) se heurte à un ancien monde totalement inventé pour la circonstance. Le cinéaste cède parfois aux effets associés aux genre d’horreur. Certains plans sont vraiment troublants1 – on ne vous dira rien – laissant une sensation de profond malaise. Nous avons également droit à un étude psychologique des personnages qui place les rapports contemporains dans une sphère de total égocentrisme et d’apathie envers l’autre. Le jeu des comédiens, et plus particulièrement celui de Florence Pugh et de Jack Reynor, s’avère assez adroit.

1 Par curiosité, j’ai consulté le classement par catégories de spectateurs des provinces canadiennes comparé à celui du Québec : toutes affichent le film « interdit aux moins de 18 ans ». Le Québec seulement indique « interdit aux moins de 16 ans ». La raison? Localement, une ouverture d’esprit plus alerte à l’air du temps ou simplement… pour des raisons purement économiques (accès à un plus grand nombre de spectateurs)?

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 5 juillet 2019

Réal.
Ari Aster

Genre(s)
Suspense d’horreur

Origine(s)
États-Unis – Suède

Année : 2019 – Durée : 2 h 09

Langue(s)
V.o. : anglais, suédois; s.-t.a. /

français, suédois; s.-t.f.
Solstice d’été

Dist. @
Entract Films

Classement
Interdit aux moins de 16 ans

En salle(s) @
Cinéma du Parc
Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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