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Un petit boulot

29 septembre 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Depuis la fermeture de l’usine, Jacques Scoran peine à se trouver du travail. Étant prêt à accepter n’importe quoi pour se sentir utile, ce dernier n’hésite pas une seconde lorsque son ami Gardot lui propose de tuer sa femme en échange d’une somme d’argent.

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EN QUELQUES MOTS
★★★
Texte : Charles-Henri Ramond

Faisant de l’humour noir et du drame social ses principales armes de bataille, Un petit boulot, quatrième long métrage du regretté Pascal Chaumeil (L’arnacoeur, 2010), décline sur un thème connu (la classe sociale défavorisée trouvant dans le crime les moyens de s’en sortir) et avec un bonheur inégal un mélange de styles et de genres déjà largement exploité par le cinéma british ou non. Scénarisé par Michel Blanc à partir du roman Since the Layoffs de Iain Levison (2003), le film repose en grande partie sur un humour caustique alimenté par des dialogues taillés au couteau, des personnages un brin stéréotypés mais attachants, et un sens certain du rythme dans le développement de ses rebondissements.

Hommage direct au film noir, Un petit boulot se laisse donc apprivoiser de bon cœur, même s’il aurait indéniablement gagné à explorer plus en profondeur les drames multiples de ses personnages (la détresse amoureuse, le chômage, l’emprise d’une multinationale sur ses employés entre autres). L’usine du roman a été remplacée par une petite station service, rappelant directement le célèbre The Postman Always Rings Twice (Le Facteur sonne toujours deux fois).

Mais à l’inverse de cet illustre prédécesseur, le film de Chaumeil manque de la nécessaire touche de noirceur qui aurait pimenté le récit. Tout se passe comme sur des roulettes, les tartines retombent trop facilement du bon côté et la finale à l’eau de rose déçoit par sa trop évidente naïveté.

Sortie : vendredi 30 septembre 2016
V.o. : français ; s.-t.a.
Odd Job

Genre :  COMÉDIE NOIRE  – Origine : France / Belgique  –  Année :  2016 – Durée :  1 h 40  – Réal. :  Pascal Chaumeil – Int. : Romain Duris, Michel Blanc, Alice Belaïdi, Gustave Kervern, Alex Lutz, Kevin Van Doorslaer  – Dist. / Contact :  A-Z Films.
Horaires : @  Cinéma BeaubienCineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Waseskun

RÉSUMÉ SUCCINCT
Waseskun est un des huit établissements canadiens de réinsertion pour hommes autochtones au passé criminel. Considéré comme centre de guérison, il offre aux détenus la possibilité de réfléchir sur leur vie et de se préparer pour un nouveau départ dans la société.

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LE FILM DE LA SEMAINE
★★★ ½
Texte : Charles-Henri Ramond

L’ÉVEIL APRÈS LA SOUFFRANCE

La sobriété et la justesse de ton sont de rigueur dans Waseskun de Steve Patry, qui nous propose une rare immersion dans ce centre de guérison pour délinquants autochtones au nom porteur d’espoir. Durant un an, le réalisateur a suivi de près l’éveil et la réadaptation progressive de plusieurs personnes internées pour de graves méfaits et a documenté avec une caméra pudique le cheminement vers la dignité et le droit de revivre de ces cas lourds et complexes. Spiritualité, introspection, réappropriation de la culture autochtone, totem métaphorique et autres aspects de l’encrage du lieu dans les traditions ancestrales permettent aux détenus de reconnecter au sens des valeurs humaines, tout en leur redonnant conscience de l’importance des actes commis sur autrui.

Le tout est mis au service d’un sujet inédit, offrant
au spectateur une expérience aussi instructive que
cinématographique, gardée à l’abri de
grands discours ou de statistiques alarmantes.

Comme on avait pu le constater avec son précédent long métrage De prisons en prisons (2014), la réalisateur laisse le soin à ses images d’illustrer comment ces hommes blessés et ayant blessé à leur tour retrouvent l’espoir par le biais de séances de thérapie, d’exercice physique et de travaux manuels créatifs. De fait, on retrouve ici la clarté de sa mise en scène et de ses images, sublimées par le rythme lent des saisons, ainsi que la précision du montage de Natalie Lamoureux, évitant soigneusement toute digression superflue.

Le tout est mis au service d’un sujet inédit, offrant au spectateur une expérience aussi instructive que cinématographique, gardée à l’abri de grands discours ou de statistiques alarmantes. Ce n’est pas les seuls attraits de ce travail important de documentariste qui va au-delà de son message optimiste pour nous renseigner sur la face cachée de la détresse vécue par les autochtones et décoder nombre de causes profondes de leur criminalité, même si le sujet central n’est pas là. Captivant du début à la fin, Waseskun est un témoignage nécessaire qui appelle à un débat tout aussi indispensable sur la condition autochtone actuelle.

Sortie : vendredi 30 septembre 2016
V.o. : multilingue ; s.-t.f.

Genre :  DOCUMENTAIRE SOCIAL  – Origine : Canada [Québec]  –  Année :  2016 – Durée :  1 h 21  – Réal. :  Steve Patry – Dist. / Contact :  ONF.
Horaires : Cinémathèque québécoise

CLASSEMENT
Tout public

(MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Séquences_Web

Semaine du 23 au 29 septembre 2016

22 septembre 2016

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LE FILM DE LA SEMAINE
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THE AGE OF SHADOWS
[ Thriller ]

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