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Skyscraper

12 juillet 2018

| PRIMEUR |
Semaine 28
Du 13 au 19 juillet 2018

 

RÉSUMÉ SUCCINCT
Ancien chef de l’équipe de libération d’otages du FBI, Will Sawyer est aujourd’hui responsable de la sécurité des gratte-ciels. Affecté en Chine, on l’accuse d’avoir mis le feu dans un important bâtiment.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★

LA TOUR PREND FEU

Tout ou presque semble invraisemblable, dialogues pauvres, décors incompréhensibles, aucun sens de la répartie, mais une parodie fort agréable sur le film de genre catastrophe empruntant aussi et maladroitement à des films comme Die Hard ou d’autres productions d’action.

Et pourtant, on reste assis confortablement, se demandant comment finira cette histoire maintes fois racontée. Mais il y a heureusement Dwayne “The Rock” Johnson, plus habile de d’habitude, conscient qu’il s’agit d’un film grand public, défenseur de la famille et qui, temps présents obligent, compte sur sa femme pour survivre à cette tour de feu.

On promet de l’action, et il y en a. On promet des
scènes catastrophes, et elles sont nombreuses.

Justement, il y a aussi Neve Campbell, qui n’a pas pris une ride. Elle se joint au projet avec toute l’assurance du monde, ne laissant échapper aucune tension. C’est manichéen, autrement le film n’aurait pas sa raison d’être; mais c’est estival, donc plus divertissant. On promet de l’action, et il y en a. On promet des scènes catastrophes, et elles sont nombreuses. Mais il y a aussi derrière tout ce monumental effort hollywoodien de cinéma de masse, mercantile et gratuitement emporté, un regard d’autodérision d’un certain genre fort agréable et franc de la part de Rawson Marshall Pour cela, chose rare dans le cinéma grand public, il mérite notre accolade.

Regard d’autodérision d’un certain genre

Sortie
Vendredi 13 juillet 2018

v.o.
anglais / Version française
Gratte-ciel

Réalisation
Rawson Marshall Thurber

Genre
Suspense

Origine
États-Unis

Année
2018

Durée
1 h 43

Distributeur
Universal Pictures

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Tous publics
Déconseillé aux jeunes enfants

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]

Soorma

| PRIMEUR |
Semaine 28
Du 13 au 19 juillet 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après un incident malheureux, un jeune homme est déterminé à réaliser son rêve de devenir joueur de hockey sur gazon et représenté son pays, l’Inde.

CRITIQUE
Sans commentaires

Sortie
Vendredi 13 juillet 2018

v.o.
hindi; s.-t.a.
Warrior

Réalisation
Shaad Ali

Genre
Drame biographique

Origine
Inde

Année
2018

Durée
2 h 11

Distributeur
Columbia Pictures

Horaires & info.
@ Cineplex

Classement
Tous publics

 

 

Sorry to Bother You

| PRIMEUR |
Semaine 28
Du 13 au 19 juillet 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Représentant dans une boîte de publicité, un jeune afro-américain peu débrouillard découvre la clé qui pourrait lui garantir le succès.

LE FILM DE LA SEMAINE
| Élie Castiel |

★★★★

THINK WHITE

C’est indéniable, Lakeith Stanfield, principal protagoniste de cette satire politique qui tombe à point nommé, est le noble représentant d’une nouvelle génération d’Afro-américains encore plus que leurs prédécesseurs, conscients de leur devenir, leur présent qu’on tente d’effacer, face à un retour en force de la puissance blanche, voire aryenne, inquiète de sa disparition en raison de toutes ces ethnies venues d’ailleurs, faussement menaçantes et qui s’incrustent dans une réalité blanche dominante pour imposer leurs cultures; alors qu’en fait, ces étrangers n’essaient que s’intégrer totalement à ce rêve américain qui n’a jamais existé. L’ère Trump n’a jamais cessé de nous étonner.

Mais le monde, et pas seulement l’Amérique, est divisé. En fractions, en groupuscules, en micro-nationalismes inquiétants, en orientations sexuelles qui, chacune à sa façon, veut imposer sa marque de commerce. En religions aussi. Qui a raison? Moïse? Le Bouddha? Mahomet? Jésus? Le monde est devenu fou.

La couleur de la peau, toujours une question d’héritage non partagé

Sorry To Bother You, titre on ne peut plus discursif car d’une ironie sans précédent, est en fait une incursion dans le terrain glissant de la folie, de l’incompréhension, du doute, du n’importe quoi, de la déconnade, juste pour le simple plaisir de déconner. D’où une mise en scène du rapper Boots Riley surmenée, pleine de bruit et de fureur, de sueurs, d’exaltations et de brefs, très brefs moments de plénitude affective. Mais surtout, et comme il se doit, de militantisme pacifique. Et puis la couleur de la peau, toujours une question d’héritage non partagé. Pas seulement pour les Afro-américains, mais les Asiatiques aussi, les Hispaniques, les autres venus d’horizons lointains.

Sorry to Bother You est une surprise qui confirme que
la pensée n’est pas estropiée comme on le pense souvent…
et que le débat est non seulement salutaire, mais essentiel.

Oui, « l’enfer c’est les autres », comme disait un personnage dans Huis clos, de ce fameux philosophe-dramaturge-essayiste français que je n’ai pas besoin de nommer. Il y a de tout cela dans Sorry to Bother You, sans doute l’un des films les plus politiquement et socialement engagés de l’année. On ne peut le nier : le cinéma américain, quand il se donne la peine, peut faire trembler l’opinion publique, l’inciter à la réflexion, la soustraire à regarder en témoin un monde en perdition, atteint de trou de mémoire. C’est la raison pour laquelle tous, malgré les apparences, aiment le cinéma de ce vaste pays; pour sa liberté d’expression, pour sa candeur imaginative, sa réflexion universaliste et plus que tout au monde, pour la prise de conscience que l’Amérique est faite de plusieurs talents venus de partout qui s’expriment non seulement à  travers le cinéma, mais dans tous les aspects de la vie : comme dans les médias, la politique, la société en général.

Et peut-être bien qu’affaire SLĀV à l’appui, et dont personne, quel que soit le côté, n’a osé révéler les vrais enjeux, se perdant dans des tribunes parfois cocasses et même partisanes, nous devrions apprendre quelque chose de cette indispensable leçon de morale et d’humanité. Sorry to Bother You est une surprise qui confirme que la pensée n’est pas estropiée comme on le pense souvent… et que le débat est non seulement salutaire, mais essentiel.

 

Sortie
Vendredi 13 juillet 2018

v.o.
anglais

Réalisation
Boots Riley

Genre
Satire sociale

Origine
États-Unis

Année
2018

Durée
1 h 51

Distributeur
Les Films Séville

Horaires & info.
@ Cinéma du Parc

Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans
Langage vulgaire

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]

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