26 juillet 2018
Premier long métrage du Belge Samuel Tilman, signataire de quelques courts, Une part d’ombre bénéficie d’une mise en scène d’une simplicité cartésienne, selon la logique du thriller psychologique et de l’étude de personnages prisonniers de situations qui les dépassent. Les évènements sont présentés avec un sens aigu de la litote, mêlant les pistes, remettant la logique du spectateur en constant repositionnement.
La vérité, le mensonge, la culpabilité sont autant de thèmes humains présentés avec une honnêteté quasi clinique et à la limite, prenant ses distances avec le pathos, prenant le meurtre dont il est question comme un simple fait divers.
Mais l’amitié, la vraie, est-elle constante, ou meurt-elle au simple soupçon non fondé? La peur, l’égoïsme, la déception de ne plus reconnaître quelqu’un aussi proche de nous; ensuite le rejet, l’exclusion, l’éloignement. Des impulsions humaines.
Et un paysage, les Vosges, montagneux, parfois même inquiétant, filmé par Frédéric Noirhomme (7 jours pas plus, en salle bientôt) dans des verts-gris étonnants, avec autant d’insistance que de retenue, filmant les visages pour exprimer des sentiments intérieurs, des choses non dites; et une fin magnifique qui permet au plan de manifester son emprise la plus rayonnante.
Un acteur, Fabrizio Rongione, formidable, présent, charismatique dans sa détresse, emporté par un désir de vérité, mais en même temps exerçant une emprise chez le spectateur, comme pour le manipuler jusqu’à la dernière seconde. Telle est l’essence même du cinéma, art du temps, de l’espace et du spectacle.
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Genre
Suspense
Origine
Belgique
France
Suisse
Année : 2017 – Durée : 1 h 30
Distributeur
Axia Films
Horaires & info.
@ Cinéma Beaubien
Classement
Tous publics
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MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]
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22 juillet 2018
Un savant fou kidnappe les enfants d’une région rurale japonaise en les attirant dans un faux parc d’attractions,Violent Voyager. Victime d’expériences atroces un des jeunes capturés va tenter de s’en sortir et de se venger.
L’animateur japonais Ujicha a créé son œuvre à partir de papiers découpés déplacés dans l’image auquel il ajoute fréquemment des liquides gluants. Cette approche simple est rehaussée par sa maîtrise et une imagination particulièrement tordue.
C’est que ces récits centrés sur des enfants tiennent de l’horreur fantastique la plus viscérale ; torture, transformation grotesque, mort atroce, tout y passe. Dans son genre, c’est un vrai Cronenberg de l’animé. Fantasia avait déjà présenté son premier film en 2013 Burning Buddha Man qui avait susciter une forte impression. Suite
Exterminatrice de vermines de jour, tueuse à gages pour la police la nuit, Rita prend sous son aile un jeune orphelin des rues, Toto. Elle cherche même à l’initier à son travail nocturne. Cela ne peut mener qu’à la tragédie.
Alliant polar et réalisme social, Neoanilla a été tournée dans les rues de Manille avec des caméras sur épaules. La cinématographie ténébreuse et le rythme lent et posé du film mettent en valeur les personnalités troubles et vulnérables des personnages malgré leurs activités meurtrières.
On pourrait reprocher au film une ou deux facilités narratives un peu trop évidentes, mais à part cela, il s’agit d’une tragédie des rues des plus sombres et poignantes. Un petit chef-d’œuvre en son genre.
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