En salle

Saheb Biwi Aur Gangster 3

26 juillet 2018

| PRIMEUR |
Semaine 30
Du 27 juillet au 2 août 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans cette saga familiale royale, chacun des membres ne pense qu’à soi, qu’importent les conséquences et le prix à payer.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★ ½

ROULETTE RUSSE À L’INDIENNE

L’acteur indien Sanjay Dutt n’a pas tourné régulièrement ces dernières années comme auparavant. Des démêlés avec la justice de son pays l’ont éloigné de Bollywood (voir Sanju). Retour en force dans cette troisième partie d’une saga royale où les personnages sont pris entre le désir du pouvoir et le revers de la trahison. Tous sont aussi coupables qu’innocents, jouant à un jeu d’échecs où tous les pions nourrissent des idées de vengeance, de sourdes intentions et d’un mélange de vice et de fausse vertu.

Mais ce qui retient l’attention dans le film de Tigmanshu Dhulia, c’est l’équilibre de Dutt, sans doute ayant appris ces derniers temps à tenir ses distances avec le vedettariat. Son rôle n’est pas le principal, et tant mieux. Il est ici, contrairement à ses films précédents, avant le scandale, plus humble, redonnant aux autres comédiens leurs droits.

Si Tigmanshu observe les commandements de l’industrie
bollywoodienne (chants, danses), il le fait avec un sens inné
de la rigueur et particulièrement de la modération.

Et la femme, issue de la royauté peut être aussi courageuse que cruelle que les hommes. Devant une classe sociale qui disparaît comme peau de chagrin et que le réalisateur présente dans ses ultimes soubresauts, le spectateur devient également le témoin d’un genre rarement évoqué dans le cinéma d’aujourd’hui et qui sombrera probablement dans l’oubli.

Si Tigmanshu observe les commandements de l’industrie bollywoodienne (chants, danses), il le fait avec un sens inné de la rigueur et particulièrement de la modération. La direction photo de Amalendu Chaudhary sculpte les corps (autant masculins que féminins) avec une extase contagieuse. Pour un film indien grand public, c’est plutôt osé. Mais c’est dans les diverses atmosphères d’une intrigue parfois tarabiscotée que Chaudhary exerce sa plus grande influence, transformant toutes ces charges d’émotion en atmosphères glauques, tantôt clinquantes et souvent destructrices. Jimmy Sheirgill se dépasse dans un rôle ambigu, face à Dutt, d’une humilité lumineuse comme jamais antérieurement.

Sortie
vendredi 27 juillet 2018

Version originale
hindi; s.-t.a.
The Master, the Wife and the Gangster 3

Réalisation
Tigmanshu Dhulia

Genre
Drame criminel

Origine
Inde

Année : 2018 – Durée : 2 h 20

Distributeur
Imtiaz Mastan

Horaires & info.
@ Cineplex

Interdit aux moins de 13 ans
Violence

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

 

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.