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L’amour

15 novembre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 46
Du 16 au 22 novembre 2018

SYNOPSIS SUCCINCT
Alex, un garçon sensible et timide, part en secret visiter son père qui vit dans le Maine. Les retrouvailles père-fils, amicales de prime abord, prennent une tournure plus inquiétante après un échange stérile. Alex, irrité, quitte l’appartement avec des armes à feu et se met à tirer sur des hommes choisis.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★ ½

LE SILENCE

Il y a, chez Marc Bisaillon, une façon appliquée de traiter du mutisme, ce refus, voire même impuissance à parler, quelque chose du domaine de la peur, de l’effroi de dévoiler une plaie inguérissable qui git dans le for intérieur de l’individu depuis longtemps.

Jusqu’à l’effondrement de l’âme qui permet toutefois de réagir, mais souvent par des moyens tragiquement irréversibles. Après les remarqués La lâcheté et La vérité, deux premiers longs métrages sur la culpabilité, les deux séparés de deux ans, il aura fallu au cinéaste sept ans pour compléter L’amour, victime sans doute, comme plusieurs, de l’effet-relève démesuré.

Titre d’autant plus affectueux que, curieusement, il propose une vision psychanalytique de ce sentiment qui peut parfois prendre des tournures impossibles à imaginer chez des individus normalement constituer.

Une famille normale d’aujourd’hui, mère séparée (ou divorcée), peu importe. Le fils, jeune homme en apparence doux et pas compliqué, sa sœur et son beau-père. Et puis, une visite qu’il rend à son géniteur, un pervers qui voue un amour fou aux armes à feu. Pour Bisaillon, un sujet en or qu’il traite selon les codes du cinéma minimaliste, évitant les scènes (ou séquences) redondantes, s’en allant vers l’essentiel, ne montrant pas l’acte ou les actes dont il est question, respectant l’intelligence du spectateur comme d’un être consentant à suivre ce récit troublant sur des sujets tabous (inutile de gâcher la surprise).

Film sur la durée, L’amour amoncèle joutes psychologiques dans un espace de temps restreint ; délibérément, comme si tourner un film était un acte de contrition, d’aveu, où à un certain moment, tous les personnages ou presque sont obligés de se confesser, d’une manière ou d’une autre, quelles que soient les conséquences.

Il y a peut-être là une métaphore difficile à déchiffrer. Celle d’un Québec défavorisé qui, lentement, se rend compte d’avoir été victime de spoliation et risque l’action irrévocable pour finalement se libérer.

Fanny Mallette et Paul Doucet toute la crédibilité à leurs personnages, tandis que Pierre-Luc Lafontaine est un naturel, un pro du métier, respectant à la lettre les protocoles psychologiques des deux personnalités opposées qu’il incarne avec brio.

Film sur la durée, L’amour amoncèle joutes psychologiques dans
un espace de temps restreint ; délibérément, comme si tourner
était un acte de contrition, d’aveu, où à un certain moment,
tous les personnages ou presque sont obligés de se confesser,
d’une manière ou d’une autre, quelles que soient les conséquences.

[ Voir Entrevue ici.]

Sortie
Vendredi 16 novembre 2018

Langue(s)
V.o. : français ; s.-t.a.
With Love

Réal.
Marc Bisaillon

Genre : Drame – Origine : Québec [Canada]
Année : 2018 – Durée : 1 h 26
Dist.
Filmoption International

Info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

Mademoiselle de Joncquières

| PRIMEUR |
Semaine 46
Du 16 au 22 novembre 2018

SYNOPSIS SUCCINCT
Infatigable coureur de jupons, le marquis d’Arcis courtise avec assiduité la jeune veuve Madame de la Pommeraye. Séduite par son charme et ses propos, elle tombe amoureuse de lui. Leur relation est cependant de courte durée puisque le marquis part bientôt à la recherche de nouvelles conquêtes.


LE FILM DE LA SEMAINE
| Élie Castiel |

★★★★

LES LIAISONS PRÉCIEUSES

Dans un monde idéal, cette adaptation libre du roman Jacques le fataliste et son maître de Denis Diderot aurait dû être tournée par Mouret avant ses films précédents, confirmant ainsi une idée constante du dialogue, son rythme et son affectation. Cela étant dit, Mademoiselle de Joncquières est d’une beauté radieuse (autant le personnage que le film), baignée d’une lumière ensoleillée qui, même dans les quelques moments sérieux, ne cesse de rayonner.

Nul doute que Mouret demeure un des fils spirituels du grand Rohmer, pour ses réparties, sa création d’une carte du Tendre comme principal appui au cadre amoureux. Il aime les femmes et il les projette avec une caméra aussi affectueuse que libertine. Laurent Desmet s’occupe de ce détail fort loin d’être négligeable avec autant d’ardeur que d’assiduité.

Edouard Baer est plus habitué aux rôles modernes, actuels, urbains. Parfois, on sent des efforts, vite effacés par la majestuosité des dialogues et des situations. Cécile de France, par contre, brille par son charisme légendaire, sa féminité parfois féroce, mais amadouée, et plus que tout par son habilité à vêtir divers personnages, toutes époques confondues.

Impossible de ne pas penser au merveilleux Valmont du regretté
Milos Forman. Laclos et Diderot entretiennent ici un dialogue étrange
et savoureux autour de l’amour, des femmes, de l’indolence,
mais aussi d’une fausse innocence car teintée uniquement
par l’appât de la chair, le libertinage et la séduction
.

En fin de compte, la charmante Mademoiselle de Joncquières n’apparaît que vers la moitié du film, mais elle marque son empreinte de façon si ingénue que nous sommes prêts à dire que nous l’avions ainsi fantasmée avant sa première apparition.

Même si dans cet étrange chasse à cour, les deux sexes tiennent à leur propre pouvoir, le plan final (à découvrir) nous déçoit car le cinéaste aurait pu profiter des temps présents pour détourner l’œuvre adaptée. Après tout, transposer veut également dire s’inspirer librement et non pas suivre à la lettre.

Qu’importe. Mademoiselle de Joncquières force l’admiration et rejoint les sens.

Sortie
Vendredi 16 novembre 2018

Langue(s)
V.o. : français

Réal.
Emmanuel Mouret

Genre : Comédie de mœurs – Origine : France
Année : 2018 – Durée : 1 h 51
Dist.
K-Films Amérique

Info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

Ralph Breaks the Internet

| PRIMEUR |
Semaine 46
Du 16 au 22 novembre 2018

SYNOPSIS SUCCINCT
Le mauvais garçon des jeux vidéo, Ralph et sa compagne mésadaptée Vanellope von Schweetz, devront tout risquer en voyageant dans le vaste monde de la toile à la recherche d’une pièce de rechange pour le jeu vidéo de Vanellope, Sugar Rush.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie
Mercredi 21 novembre 2018

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Ralph brise l’Internet

Réal.
Steven Caple Jr.

Genre : Animation – Origine : États-Unis
Année : 2018 – Durée : 1 h 54
Dist.
Buena Vista

Info. @
Cineplex

Classement
Tous publics

 

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