Articles récents

The Front Runner

22 novembre 2018

| PRIMEUR |
Semaine 47
Du 23 au 29 novembre 2018

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1988, le sénateur américain Gary Hart est le gagnant pressenti de l’investiture démocrate en vue de l’élection présidentielle. Charismatique, intelligent et expérimenté, il a une grande avance sur son plus proche rival. Toutefois, suite à une dénonciation anonyme, des journalistes du Miami Herald enquêtent sur une infidélité présumée du candidat vedette.

CRITIQUE
| Élie Castiel |

★★★ ½

EN POLITIQUE…
TU NE COMMETTRAS POINT D’ADULTÈRE

Le plus fréquent plan-séquence n’a jamais été aussi bien servi que dans ce film politique grand public. Et dans The Front Runner, c’est d’autant plus éclatant, se mêlant si près à une meute de journalistes en délire qu’on croit à un révolte médiatique. Mais on s’aperçoit que ça fait partie des toutes les époques depuis que le journalisme est devenu un énième pouvoir : Insensible, sans pitié, calculateur, indiscret.

Les candidats mâles à former un nouveau gouvernement, non seulement aux États-Unis, mais partout dans le monde (même si certains pays ont l’art de bien cacher certaines indiscrétions) doivent montrer l’exemple en affichant une vie privée affranchie de tout scandale qui pourrait nuire à la crédibilité de l’État.

L’auteur du charmant Juno a construit une œuvre nostalgique d’une époque (les années 1980) du cinéma américain avec un savoir-faire impeccable : astucieuses directives dans les mouvements de caméra, lieux de tournage méticuleusement signalés, éclairages appropriés, notamment toutes ces scènes dans des salles de conférence de grands journaux de l’heure où l’imprimé régnait en maître, mais lieux aussi où se planifiaient souvent le destin d’un pays et la vie d’une famille potentiellement présidentielle.

Mais le quatrième pouvoir est là, hypocrite, en quête de
lecteurs avides de sensations fortes. Alors que dans le privé,
si on devait arrêter ou poursuivre des individus coupables de faux
pas, un haut pourcentage de la population en ferait partie.

Effectivement, pas de vie privée. Le sexe ne paie pas. Est-ce un crime de Dame Nature? Lorsqu’il s’agit de guerres, de conflits armés, de génocides un peu partout dans la planète, rien n’arrête les infaillibles erreurs humaines même si des groupes qui croient encore en l’humanisme s’y opposent. Mais lorsque le sexe public entre par la grande porte, le puritanisme judéo-chrétien rappelle ses commandements, quitte à briser des vies.

Mais le quatrième pouvoir est là, hypocrite, en quête de lecteurs avides de sensations fortes. Alors que dans le privé, si on devait arrêter ou poursuivre des individus coupables de faux pas, un haut pourcentage de la population en ferait partie.

En bon (im)moraliste, Reitman n’y va pas de main morte, accordant à l’approche naturaliste une qualité irréprochable, comme ces juxtapositions entre les documents d’archives et la fiction qui se déroule à l’écran, pour certains spectateurs, témoins d’un temps qui passe à une allure effrénée mais aussi d’une époque actuelle où les choses n’ont pas vraiment changé. Peut-être même empiré.

Distribution exceptionnelle de la part de tous les comédiens, rôles secondaires compris. Mais particulièrement de la part de Vera Farmiga, impeccable, et de Hugh Jackman, dans une de ses meilleures prestations. Physique approprié, gouaille, affichant un contrôle de soi maîtrisé et un charisme stupéfiant. Mais les droits de femmes subissent encore, à cette époque-là, des réverbérations. D’où les allusions aux éclats licencieux actuels. Une question de pouvoir selon Jason Reitman, né à Montréal, aux origines juives et québécoises (catholiques). La mixité peut faire fureur favorablement.

Sortie
Vendredi 23 novembre 2018

Langue(s)
V.o. : anglais


Réal.
Jason Reitman

Genre : Chronique politique – Origine : États-Unis
 Année : 2018 – Durée : 1 h 53
Dist.
Columbia Pictures

Info. @
Cineplex

Classement
Tous publics

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. Mauvais. 0 Nul
½ [Entre-deux-cotes]

 

Marc Bisaillon – L’amour

18 novembre 2018

[ RENCONTRE ]
propos recueillis et retranscrits
par Élie Castiel

« EN GRANDE PARTIE, CE QUI RESSORT
LE PLUS, C’EST L’ÉMOTION. »

Nous avons rendez-vous avec Marc Bisaillon dans le foyer du Cinéma du Musée (nouvelle salle de cinéma). Quelques minutes avant qu’il aille rejoindre les caméras de télévision. L’homme est accueillant. Le réalisateur certain de son projet quelle que soit la réaction que le public aura ce soir de Première. Nous l’écoutons.

© Filmoption International

En somme, La lâcheté, La vérité et maintenant L’amour ; trois films dont le titre est composé d’un article et d’un mot. Un cycle sans doute ?
Effectivement. Chaque film est d’ailleurs inspiré d’une histoire vraie et présente un point de vue différent sur le silence coupable, à partir d’un personnage principal. Dans La lâcheté et La vérité, celui d’un homme témoin d’un crime et qui garde le silence, dans La vérité, celui d’un homme victime d’un crime et qui garde aussi le silence. Suite

Bilan

17 novembre 2018

CRITIQUE
| SCÈNE |

Élie Castiel

★★★★ ½

LE CHARME IMPUDENT DE LA BOURGEOISIE

L’œuvre de Marcel Dubé demeure-t-elle encore actuelle? Se poser la question est déjà une réponse; réplique d’autant plus éclairée que nous sommes, aujourd’hui, à une époque inventée de toutes pièces où la nouvelle bourgeoisie englobe encore plus d’individus, attirant en elle des parvenus de toutes les classes sociales, des enrichis d’un nouveau monde, en partie peuplé de ceux qui côtoient artificiellement les divers courants de la vie sociale, politique et culturelle sans savoir vraiment ou du moins saisir le sens de ce que ces manifestations représentent. Suite

2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.