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Premières armes

17 janvier 2019

| PRIMEUR |
Semaine 03
Du 18 au 24 janvier 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Lancés dans une formation intensive de 12 semaines, de jeunes civils se voient progressivement transformés en soldats des Forces armées canadiennes. Novice et disparate, cette cohorte d’hommes et de femmes s’adapte tant bien que mal à la rigidité d’un monde régi par ses propres règles et valeurs.


CRITIQUE
| Sophie Leclair-Tremblay |

★★★★

LES YEUX IMPRÉGNÉS DU DRAPEAU

Jean-François Caissy, quatre ans après la touchante incursion à travers les tourments de l’adolescence dans La marche à suivre, revient avec fougue en nous présentant la réalité que vivent les soldats enrôlés dans les Forces armées canadiennes avec le documentaire Premières armes. Le cinéaste nous ouvre les portes d’une base militaire où nous assistons aux péripéties que vivent ces recrues alors qu’ils sont confinés à une routine stricte qui, néanmoins, ne laisse aucune place à la perte de motivation.

Au travers diverses péripéties de leur quotidien, le réalisateur filme les regards complexes de ces jeunes où s’installe, petit à petit, le point invisible qu’ils semblent tous fixer, qui est celui de leur mission : défendre leur pays. Là où ils se trouvent, c’est le Canada qui passe avant eux-mêmes. La mise en scène de Caissy s’appuie fortement sur l’idée du sens collectif, ayant souvent recours au hors-champ, là où résonne l’écho des ordres et des règles que ces soldats doivent respecter, alors que le cadre nous propose une forte contemplation de leurs regards.

Force est de souligner que ces plans suggèrent aussi l’idée selon laquelle le point commun de leur démarche, qu’ils ne doivent jamais perdre de vue, est de faire partie de tout ce qui se passe autour d’eux.

L’humanité cachée derrière les soldats ainsi que les instructeurs se veut camouflée, la personnalité étant reléguée au second plan. Néanmoins, ce conflit intérieur lié à l’identité, celui où tous ces êtres délaissent leur propre au profit de celle collective, est illustré de façon adroite et subtile tout le long du film. Lors de brefs moments où les soldats vont manifester un laissez-aller, ils se font rappeler à l’ordre, confirmant que de joindre les Forces armées canadiennes signifie également tirer une croix sur de nombreux moments et de nombreuses étapes importantes de l’existence.

L’humanité cachée derrière les soldats ainsi que les instructeurs se veut camouflée, la personnalité étant reléguée au second plan. Néanmoins, ce conflit intérieur lié à l’identité, celui où tous ces êtres délaissent leur propre au profit de celle collective, est illustré de façon adroite et subtile…

Sortie
Vendredi 18 janvier 2019

FICHE TECHNIQUE

Réal.
JEAN-FRANÇOIS CAISSY

Origine(s)
Canada

Année : 2018 – Durée : 1 h 46

Genre(s)
Documentaire

Langue(s)
V.o. : français
Premières armes

Dist. @
ONF

Classement
Tous publics

Info. @
Cinémathèque québécoise


MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★
Moyen.   Mauvais. 0 Nul.
½
[Entre-deux-cotes]

Stan & Ollie

| PRIMEUR |
Semaine 03
Du 18 au 24 janvier 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après avoir atteint le sommet de la gloire au cinéma dans les années 1930, le duo comique Laurel et Hardy (Stan Laurel et Oliver Hardy) entreprend en 1957 une tournée sur les planches en Angleterre, en Écosse et en Irlande. Alors supplanté, au grand écran, par les performances burlesques d’Abbott et Costello, le duo est délaissé par les studios hollywoodiens.


EN BREF
| Élie Castiel |

★★★

Les clowns sont tristes

Une tristesse bercée de mélancolie anime le troisième long métrage de l’Écossais Jon S. Baird. Tendre hommage à deux maîtres de la comédie au temps du muet, Stan Laurel et Oliver Hardy, mieux connus comme Laurel & Hardy, génies du comique de situations absurdes, d’incidents plus grands que nature, de métaphores de la vie, de l’ironie des évènements qui nous dépassent. Et une vie privée derrière ces masque de clowns; plusieurs mariages, les gestes qu’il faut poser même lorsqu’on n’a pas envie de jouer, mais surtout une amitié qui ressemble à celle d’un couple amoureux en situation platonique. Baird les montre vieillissants, à un moment précis où les masques du superflu doivent tomber pour laisser la place à la dure réalité. Mais c’est aussi un film sur l’indifférence du public, le je-m’en-foutisme d’un milieu du cinéma des géants de la production qui ne pensent qu’en deniers. Ce qui prouve que pour rester dans le milieu (comme c’est aussi le cas de certains critiques), il faut absolument quasi idolâtrer son métier. C’est ce que, dans un cas ou dans l’autre, émotionnellement et intellectuellement, de façon métaphorique, laisse en vie. Les deux comédiens, Steven Googan et John C. Reilly entrent totalement dans la peau de deux personnages d’exception qui ont réussi à colorer la vie de leur contemporains, ces individus d’une époque, en apparence, insouciante. C’est simple, subtil, bien rodé, sans séquences inutiles et sans larmoiements. Les films du duo Laurel et Hardy ont fait le tour du monde et certains cinéastes s’en sont adroitement inspirés.

Une tristesse bercée de mélancolie anime le troisième long métrage de l’Écossais Jon S. Baird… C’est simple, subtil, bien rodé, sans séquences inutiles et sans larmoiements. Les films du duo Laurel et Hardy ont fait le tour du monde et certains cinéastes s’en sont adroitement inspirés. 

Sortie
Vendredi 18 janvier 2019

FICHE TECHNIQUE

Réal.
JON S. BAIRD

Origine(s)
Grande-Bretagne
Canada
États-Unis

Année : 2018 – Durée : 1 h 37

Genre(s)
Drame biographique

Langue(s)
V.o. : anglais
Stan & Ollie

 Dist. @
Les Films Séville

Classement
Tous publics

 Info. @
Cineplex

 
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½
[Entre-deux-cotes]

Un peuple et son roi

| PRIMEUR |
Semaine 03
Du 18 au 24 janvier 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1789, en France, on croise les destins d’hommes et de femmes du peuple, et de figures historiques. Leur lieu de rencontre est la toute jeune Assemblée nationale. Au coeur de l’histoire, il y a le sort du Roi et le surgissement de la République, jusqu’à nos jours, la forme de gouvernement en France, maintenant guidée, depuis octobre 1958, par les lois constitutionnelles de la Cinquième République.


LE FILM DE LA SEMAINE
| Élie Castiel |
★★★

LES MURS DE LA RÉPUBLIQUE

En 2008, Versailles et en 2011, L’exercice de l’état, laissaient transparaître un réalisateur en possession de ses moyens. Ici, dans Un peuple et son roi, qui en passant, brille par sa perspicacité à s’approcher de l’actualité dans l’Hexagone, les moyens de production ne manquent pas à l’appel (direction artistique, décors, costumes, jeux de caméras et autres ingrédients propices aux grands films populaires).

Deux mondes, le majoritaire, ceux qui crèvent de faim, « ces gens de peu » comme s’exprime un sénateur aux premiers débats d’une jeune Assemblée constitutionnelle, formation gouvernementale où Schoeller n’hésite pas à montrer les grands de l’Histoire de France de l’époque (Saint-Juste, Robespierre… Marat, porté par un Denis Lavant effervescent, et tout aussi convaincant)… et l’autre, la cour du Roi et ses sujets (des propriétaires terriens, fonctionnaires, des sans-scrupules qui s’arrangent pour réussir, une petite humanité qui s’en fiche du petit peuple. Et une Europe en plein délire. Dans un sens, l’Histoire pour jeunes étudiants qui ne connaissent pas vraiment leur Histoire.

Les quelques contre-plongées sans doute empruntées
au Wajda de Danton fonctionnent efficacement et
donnent un ton solennel au film et de la grandeur à ces
Hommes importants de l’histoire d’Europe.

En revanche, l’approche et la forme fonctionnent admirablement dans Un peuple et son roi, même si les deux récits ne cohabitent pas nécessairement (histoire d’amour pas si nécessaire, idem pour certains détails de la vie quotidienne du peuple). Les quelques contre-plongées sans doute empruntées au Wajda de Danton fonctionnent efficacement et donnent un ton solennel au film et de la grandeur à ces Hommes importants de l’histoire d’Europe. C’est assumé et nous ne sommes que plus contents.

Quoi qu’il en soit, un gros plan (frontal) restera gravé dans notre mémoire, celle du visage de Louis XVI, très digne Laurent Lafitte, faisant couler subtilement une larme de l’œil droit au moment où il doit signer un document important sur la constitution. Image qui vaut mille mots et soulignent que la France, malgré ses nombreuses erreurs à travers les siècles, incluant notre présent, demeure le berceau du discours cartésien politique et social. De ceux qui à moyen ou long terme, peuvent changer le cours de l’Humanité, en général du bon côté. On ne peut que demeurer confiant. Les fondations de la République ne sont pas toujours solides. Il faut toujours les reconstruire.

Sortie
Vendredi 18 janvier 2019

FICHE TECHNIQUE

Réal.
PIERRE SCHOELLER

Origine(s)
France
Belgique

Année : 2018 – Durée : 2 h 01

Genre(s)
Drame historique

Langue(s)
V.o. : français
Un peuple et son roi

Dist. @
MK2 | Mile End

Classement
Interdit aux moins de 13 ans

 Info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex


MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½
[Entre-deux-cotes]

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