28 mars 2019
Semaine 13
Du 29 mars au 4 avril 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
À Paris, le sapeur-pompier Franck Pasquier subit de graves brûlures en combattant un incendie. Après un coma de deux mois, il entame un long processus de rééducation.
Lorsque dans le cinéma grand public, l’émotion se permet de prendre les distances voulues, le résultat ne peut être que plus convaincant. Et lorsque ces forts sentiments de désarroi sont incarnés par des comédiens et des comédiennes de talent, cela produit un drame humain qui respecte l’intelligence des spectateurs. Le deuxième long métrage de Frédéric Tellier, après L’affaire SK1, que nous avions bien aimé, organise le récit autour d’un grave accident de parcours pour créer une deuxième partie, encore plus prenante, l’adaptation à la vie sociale et intime : s’habituer à vivre avec un handicap, ne plus exercer un métier prometteur, s’assurer que les relations familiales resteront les mêmes et plus que tout, vivre une nouvelle vie alors que tout rappelle l’ancienne et qu’on n’y a plus droit.
D’une part, un premier chapitre classique, le récit d’un jeune mari qui adore sa femme et tous deux attendent la naissance d’un enfant. Sapeur-pompier discipliné, droit, comme au bon vieux temps, responsable, fier de lui (ça aide dans le métier) et une promotion. Et puis l’incendie suivi d’un long séjour aux soins intensifs, entre la vie et la mort.
Cette partie du film suit une narration classique, conforme aux codes établis par le genre, mais sans trop pousser. L’émotion est vive et plus porté sur l’injustice du hasard. Franck ne meurt pas, mais sort avec des séquelles, sujettes à une deuxième partie où le psychologique l’emporte sur tout autre chose. Une lutte acharnée entre les attentes des autres et les siennes propres. Faire face aussi à un monde incompréhensif qui ne carbure que sur l’idée qu’on se fait majoritairement de la normalité. Crise de nerfs, éclats conjugaux, séparation pour finalement convaincre le spectateur (et c’est fait avec une grâce étonnante et une subtilité à fleur de peau) que le sacrifice n’est pas une chose dépassée ou « mélodramatique ». Qu’au contraire, il peut être source de renaissance, d’une nouveau regard sur la vie et le monde, sur la mort même.
Un drame humain qui respecte l’intelligence des spectateurs.
Et c’est fait sans larmoiements. Les larmes ne sont pas ces quelques gouttes liquides qui jaillissent des yeux, mais internes, senties, plus véridiques. Lorsqu’on entend Franck Pasquier (excellent Pierre Niney) dire quelque chose comme « avec la naissance de mes filles, je savais que je n’avais plus le droit de mourir… », on ressent ces sentiments aujourd’hui de plus en plus enfouis dans le temps comme la tendresse, l’amour inconditionnel, le partage, la famille, comme porteuse de valeurs (et qu’elle soit hétéro ou homosexuelle) et de soutien moral.
Avec Sauver ou périr, Frédéric Tellier signe une œuvre sincère qui redonne au grand public le droit au sentiment. En fin de compte, le titre se transforme comme par enchantement en Sauver et vivre. Un léger bémol : dommage que l’affiche fasse roman-rose. Cela étant dit, Anaïs Demoustier, Vincent Rottiers (pas assez vu ces derniers temps), Sami Bouajila et Chloé Stefani s’avèrent remarquables, tout en retenue.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 29 mars 2019
Réal.
Frédéric Tellier
Origine(s)
France
Année : 2018 – Durée : 1 h 57
Genre(s)
Drame
Langue(s)
V.o. : français
Dist. @
A-Z Films
—
Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]
Info. @
Cinéma Beaubien
Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
Semaine 13
Du 29 mars au 4 avril 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1945, cinq mois après la victoire des Alliés, Rachael Morgan est accueillie à Hambourg par son mari Lewis, un colonel de l’armée britannique qui participe aux efforts de reconstruction. La ville ravagée par les bombardements est un terrain propice aux tensions politiques nourries par un climat de paranoïa et le ressentiment qui divise les populations allemande et britannique.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 29 mars 2019
Réal.
James Kent
Origine(s)
Grande-Bretagne
États-Unis
Allemagne
Année : 2018 – Durée : 1 h 48
Genre(s)
Drame
Langue(s)
V.o. : anglais
The Aftermath
Dist. @
Fox Searchlight
—
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
Info. @
Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
Semaine 13
Du 29 mars au 4 avril 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Riche héritier, le poète surnommé « Moondog » passe le plus clair de son temps à boire et à faire la fête avec tous les marginaux qui croisent son chemin. Adepte des chemises hawaïennes et des drogues hallucinogènes, ce séducteur volage accumule les aventures d’un soir et les mésaventures incroyables, toujours avec le sourire.
Les influences esthétiques et partiellement narratives de John Cassavetes, Jean-Luc Godard et surtout Alan Clark se font sentir dans ce film de 2017. Caméra subjective qui correspond aux personnages et surtout au principal, sur qui elle s’attarde jusqu’à susciter chez certains une certaine fatigue. Le film semble d’une autre époque, particulièrement si on tient compte des résultats atteints par les divers mouvements #MeToo qui, heureusement, ne se sont uniquement limité aux aggressions sexuelles. La femme est ici objet de plaisir qui n’a rien à dire et tout à montrer. Aujourd’hui, c’est vraiment très gênant. Moondog, clown terrestre plutôt que lunaire, poète de la trashitude qui, parfois, clame des phrases émouvantes, mais sans conséquences s’affiche sans complexes. Le film est également le portrait d’une Amérique insouciante qui remet les problèmes politiques aux calendes grecques. Comme cette réponse de Moondog à l’un de ses interlocuteurs passée inaperçue, quelque chose comme « Since when did you become Liberal ? » (Depuis quand tu es libéral?). Et puis? Comme d’habitude, Matthew McConaughey s’en tire admirablement bien puisque son jeu consiste à totalement absorber un personnage hédoniste, hors des sentiers battus, et cela il le fait avec la plus ludique facilité. Pour les inconditionnels de Harmony Korine, parmi les rares cinéastes américains iconoclastes qui tournent comme bon leur semble.
Pour les inconditionnels de Harmony Korine, parmi les rares cinéastes américains iconoclastes qui tournent comme bon leur semble.
FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 29 mars 2019
Réal.
Harmony Korine
Origine(s)
Suisse
Grande-Bretagne
France
États-Unis
Année : 2017 – Durée : 1 h 35
Genre(s)
Comédie
Langue(s)
V.o. : anglais / s.-t.f.
Débauche à Miami
Dist. @
V V S
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
[ Érotisme / Langage vulgaire ]
Info. @
Cinéma du Parc
Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
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