25 avril 2019
Semaine 17
Du 26 avril au 2 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Diane vit seule dans sa maison du Massachusetts rural. Avec Brian, son fils trentenaire qui habite non loin d’elle, la relation est tendue, parce qu’il a un tempérament agressif et qu’il peine à surmonter ses problèmes de toxicomanie. Diane est une femme généreuse et dévouée qui se préoccupe sans cesse du bien-être des gens de son entourage. Un jour, elle cède sous la pression, et de vieux souvenirs enfouis refont surface.
Quel beau film triste et chaleureux que Diane. Le prénom d’une héroïne faisant partie des gens ordinaires, de ceux pour qui chaque instant de vie est un miracle. De ceux qui profitent des moments de l’existence car elle est souvent empreinte d’écueils, d’obstacles, de décès et de ces tendres et rares moments qu’elle nous offre. C’est aussi le premier long métrage de fiction de Kent Jones, totalement investi dans ce projet qui, du fait de la singularité de la mise en scène, dégage une sensation de mélancolie qui nous frappe, nous serre le cœur, et cette nostalgie aussi du temps qui passe sans nous avertir. C’est ainsi, et on n’y peut rien.
C’est aussi un exemple magnifique de cinéma indépendant made in U.S.A., probablement avec un micro budget, mais peu importe puisque dans l’ensemble, on assiste à la complexité de la vie, aux tourments du cœur, aux valeurs familiales, à leur déclin et à cette envie inexplicable de les maintenir vives.
Diane est surtout l’affirmation que le cinéma indépendant a de vrais trésors à nous offrir et que filmer les gens simples est un acte courageux… dans un sens, un geste intelligemment politique.
Et au tournant des jours, on s’aperçoit de la disparition de proches ou d’amis qui ont fait partie de notre parcours. D’une simplicité à fleur de peau, la réalisation évite les poncifs du drame, force ses énergies sur des comédiens de grand talent, comme la présence magnifique de Mary Kay Place, actrice un peu rare au grand écran ces derniers temps – on se souviendra cependant de sa présence dans le merveilleux et inoubliable The Big Chill (1983) de Lawrence Kasdan – ici dans un rôle de composition qui lui va comme un gant.
On s’aime, on se dispute; les affaires de famille se partagent comme si le sentiment collectif était une denrée rare, aussi comme si la marginalité d’un fils qui a peut-être de bonnes raisons de s’exiler socialement était l’affaire de tous ceux qui habitent dans cette petite communauté qui se respecte la majeure partie du temps.
Diane est surtout l’affirmation que le cinéma indépendant a de vrais trésors à nous offrir et que filmer les gens simples est un acte courageux… dans un sens, un geste intelligemment politique.

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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 26 avril 2019
Réal.
Kent Jones
Origine(s)
États-Unis
Année : 2018 – Durée : 1 h 36
Genre(s)
Drame
Langue(s)
V.o. : anglais
Diane
Dist. @
MK2 / Mile End
—
Classement
Interdit aux moins de 13 ans
En salle(s) @
Cinéma du Parc
Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
Semaine 17
Du 26 avril au 2 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Une relation improbable entre une artiste québécoise de renom dans la soixantaine et un jeune acteur d’origine libanaise de Toronto s’épanouit dans les confins d’une maison isolée au bord d’un lac jusqu’à ce que les réalités personnelles et sociétales du monde extérieur viennent mettre cette amitié naissante à l’épreuve.
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FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 26 avril 2019
Réal.
David Findlay
Origine(s)
Canada
Année : 2018 – Durée : 1 h 26
Genre(s)
Drame
Langue(s)
V.o. : anglais
Everything Outside
Dist. @
La Distributrice de Films
—
Classement
En attente
En salle(s) @
Cinéma du Parc
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul.
½ [Entre-deux-cotes]
Semaine 17
Du 26 avril au 2 mai 2019
RÉSUMÉ SUCCINCT
Après de longues années d’absence et à la suite de l’AVC de son père, Eugenia retourne à La Quietud, le domaine familial situé près de Buenos Aires, où elle retrouve sa mère et sa soeur. Les trois femmes doivent faire face aux traumatismes émotionnels laissés par les sombres secrets de leur passé, enfouis depuis la fin de la dictature militaire.
Devrions-nous demeurer coincés avec le magnifique premier long métrage de Pablo Trapero, Mundo grúa (1998), un film jeune, innovateur, replaçant le cinéma latino-américain parmi les plus ambitieux du monde et donnant au cinéma argentin un souffle nouveau qui n’a cessé de croître.
Cette fois-ci, une histoire dans la haute bourgeoisie de la finance où les différentes générations, les parents, les deux sœurs, leurs maris ou prétendants racontent en filigrane, sans qu’ils s’en rendent compte, l’Histoire d’un pays, d’une dictature, à travers le passé et le présent.
En quelque sorte, le parcours d’une Amérique latine contrôlée, comme toujours, par les grandes puissances mondiales, notamment les États-Unis d’Amérique. Mais la mise en scène, sans doute incomprise par une certaine critique opte pour un drame intime à l’intérieur d’une famille tout à fait normale. Et pourtant !
Chaque membre issu de ce clan cache quelque chose qui a à voir sans doute avec la roue du destin, les changements sociaux et politiques impossibles à gérer et tous les coups qu’on est capable de faire pour « mieux vivre », les arrangements qu’on se crée, les silences qui détruisent, les coups bas qui blessent sans qu’on s’en rende compte, les amours interdites, voire même incestueuses qui inventent des mise en scènes ressemblant à des fantaisies de cinéastes (mâles, bien sûr).
C’est cela la « Quietud », tout d’abord cet immense domaine laissé à la famille par le paternel dans le coma et qui finit par mourir, mais aussi la signification d’un mot espagnol traduit en français par le calme, le silence, la quiétude, notions qui n’existent dans le film que lorsqu’il s’agit de ces quelques rares moments de nostalgie, de montrer passagèrement un paysage serein en collision avec ce qui se passe vraiment chez les individus et surtout lorsque le destin s’occupe des êtres, sans compromis.
Indignes ou pas, les deux sœurs dont il est question nous ouvrent grand les portes de la psychanalyse évolutive, c’est-à-dire, de renouer d’autres façons avec les sens et les envies en prenant en compte des changements politiques et surtout comportementaux dans la société.
Choisir, ne pas choisir. Prendre des décisions ou pas. Croire en la famille ou, contrairement, la déclarer « je vous hais » comme si Gide intervenait. Et une histoire d’amours interdites que Trapero prend le courage de montrer avec une liberté d’action et de mouvements époustouflantes, particulièrement à la toute fin, démoralisante à souhait, mais propice à un nouveau cinéma de tous les possibles.
Martina Gusman (Mía), qui partage sa vie avec Trapero, et Bérénice Bejo (Eugenia) – conjointe de Michel Hazanavicius – forment un duo d’actrices magnifiques, totalement investies dans des rôles déterminées par la grâce de la liberté de mouvement, de pensée et de sexualité. D’où cette touche sensuelle, érotique d’où puise le cinéaste dans certaines séquences. L’acte sexuel n’est plus une simple convention biologique, mais une expérience où sexualité, désir, domination, engouement, amour, perversion, fétichisme, jalousie et faux-semblant, voire même angoisse, se donnent rendez-vous pour finalement libérer le corps… ou pas.
Indignes ou pas, les deux sœurs dont il est question nous ouvrent grand les portes de la psychanalyse évolutive, c’est-à-dire, de renouer d’autres façons avec les sens et les envies en prenant en compte des changements politiques et surtout comportementaux dans la société. Et comment ne pas oublier la présence merveilleuse d’une des grandes Dames du cinéma argentin, Graciela Borges, passant du cinéma grand public (Los viciosos, d’Henrique Carreras) à celui d’auteur (La Ciénaga, de Lucrecia Martel) avec un raffinement de tous les instants.

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