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Ma

30 mai 2019

| PRIMEUR. Semaine 22 |
Du 31 mai au 6 juin 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
L’hospitalité de Ma envers des adolescents va virer à l’obsession. Le sous-sol au départ si accueillant pour ces jeunes va devenir le pire endroit sur Terre.

< BRÈVE >
Élie Castiel
★★ ½

La vengeance d’une femme

Sans Octavia Spencer, Ma n’est qu’un suspense parmi d’autres, de ceux qui pullulent sur nos écrans. Mais aucun rôle ne lui fait peur; elle assure une corporalité (à prendre du bon côté) charismatique qui pousse le spectateur à tout lui pardonner, même si le premier scénario de Scotty Landes pour le grand écran affiche de nombreux clichés et n’évite pas les invraisemblances. Spencer s’impose. La mise en scène de Tate Taylor, dont on avait bien apprécié The Help / La couleur des sentiments (2011), opte cette fois-ci pour le regard satirique posé sur les petites bourgades des États-Unis et la démonstration du monde clos des lycées américains, où certains exercent du harcèlement sur leurs camarades, en principe les plus timides. Pour des raisons qui nous échappent, on pense vaguement à Whatever Happened to Baby Jane? / Qu’est-il arrivé à Baby Jane? (1963) le classique de Robert Aldrich, mais là s’arrête la comparaison; car ici, de nombreuses séquences demeurent prévisibles, et voir même risibles. Bien que le message final laisse un goût amer lorsqu’on s’aperçoit que ces erreurs de jeunesse sont pardonnées, comme si l’intimidation faisait partie des faux pas de l’adolescence qu’on doit vite oublier.

Sans Octavia Spencer, Ma n’est qu’un suspense parmi d’autres, de ceux qui pullulent sur nos écrans. Mais aucun rôle ne lui fait peur…

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 31 mai 2019

Réal.
Tate Taylor

Genre(s)
Suspense

Origine(s)
États-Unis

Année : 2019 – Durée : 1 h 39

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Ma

Dist. @
Universal Pictures

En salle(s) @
Cineplex

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Peterloo

| PRIMEUR. Semaine 22 |
Du 31 mai au 6 juin 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Une représentation épique des événements entourant l’infâme massacre de Peterloo en 1819, où un rassemblement pacifique pro-démocratie à St Peter’s Field, à Manchester, s’est transformé en l’un des épisodes les plus sanglants et les plus célèbres de l’histoire britannique.

< CRITIQUE >
Luc Chaput
3

MARCHE LENTE VERS UNE TRAGÉDIE

Joseph, un soldat, revient traumatisé de la bataille de Waterloo1, le 18 juin 1815. Il rentre à pied à Manchester où sa famille travaille à très petit salaire dans les filatures. Dans ce Royaume-Uni où peu de personnes ont le droit de vote et où existent les « bourgs pourris », comtés avec peu d’électeurs alors que les grandes villes sont sous-représentés, Mike Leigh raconte les événements menant à la manifestation du 16 août 1819 sur le terrain de St Peter.

Filmée dans des teintes sombres par le directeur photo Dick Pope, la vie de la famille de Joseph, d’où ressort l’interprétation de sa mère Nellie par Maxine Peake, se déroule dans un contexte de nombreuses discussions, palabres, assemblées dont les tenants et aboutissants peuvent apparaître peu compréhensibles à plusieurs spectateurs. Pourtant, les épisodes judiciaires et la suppression de l’Habeas Corpus en 1817 offrent des parallèles avec la situation actuelle. Le grand nombre d’intervenants de tous types entrave la bonne marche de l’entreprise filmique même si des épisodes plus satiriques relèvent l’intérêt.

La peur de la Révolution française dans les classes mieux nanties est aiguillée par l’utilisation du symbole du bonnet phrygien par les organisations de défense des travailleurs ou en faveur du droit de vote pour tous. L’emploi de l’armée et de la milice pour la répression de ces manifestations devient donc une option trop facile2.

Les scènes bucoliques de rassemblements des participants dans les pâturages à l’extérieur de Manchester permettent de rajouter un allant aux préambules de la manifestation. Celle-ci est filmée dans un espace restreint où les coups de sabre pleuvent. Une panique s’en suit et dix-huit morts et de nombreux blessés tombent en ce lieu du centre-ville où cet événement est devenu Peterloo par contraction de Peter et de Waterloo. Mike Leigh, après ses grands films biographiques Turner et Topsy Turvy, n’a malheureusement pas réussi le projet de rendre complètement justice ce moment important de l’histoire de sa ville natale.

Filmée dans des teintes sombres par le directeur photo Dick Pope, la vie de la famille de Joseph, d’où ressort l’interprétation de sa mère Nellie par Maxine Peake, se déroule dans un contexte de nombreuses discussions, palabres, assemblées dont les tenants et aboutissants peuvent apparaître peu compréhensibles à plusieurs spectateurs.

1 Le duc de Wellington, pour cette victoire, reçoit du Parlement, une hénaurme bourse de £750,000 soit aujourd’hui l’équivalent de 133 M$ CAN. L’inflation gruge en plus les maigres revenus des travailleurs de cette ère.

2 Le commandant pour le Nord de l’Angleterre est le général Byng. Il sera absent de Manchester en ce fatal jour d’août. Il est le grand-père du général Byng of Vimy, gouverneur-général du Canada après la Première Guerre mondiale.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 31 mai 2019

Réal.
Mike Leigh

Genre(s)
Drame historique
Origine(s)
Grande-Bretagne

Année : 2018 – Durée : 2 h 34

Langue(s)
V.o. : anglais

Dist. @
Métropole Films

En salle(s) @
Cineplex

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeune enfants ]

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

Rocketman

| PRIMEUR. Semaine 22 |
Du 31 mai au 6 juin 2019

RÉSUMÉ SUCCINCT
Le film suit le parcours du jeune et timide pianiste prodige Reginald Dwight, qui se transforme en Elton John, vedette d’envergure internationale.

< LE FILM de la semaine >
Élie Castiel
★★★★

HOMMAGE ÉTINCELANT

Quatrième long métrage ludiquement brillant de Dexter Fletcher, après Eddie the Eagle (2015), et plus d’une centaine de prestations comme acteur, télé et grand écran confondus, Rocketman n’échappe malheureusement pas à la comparaison avec Bohemian Rhapsody de Bryan Singer, même si tout le milieu cinéphile sait très bien que Dexter a complété le tournage du Singer, après le renvoi-scandale de ce dernier. Évitons donc ce piège et prenons cette biographie musicale sur l’incontournable Elton John comme une réussite dans le genre, sans mesurer le pour ou le contre.

Ici, l’originalité dans la démarche réside dans la tentation de déconstruction de la mise en scène traditionnelle au profit d’un amalgame assez adroit entre le présent et les retours en arrière, d’où ressortent des épisodes oscillant entre les traits d’humour et le drame intime.

C’est l’histoire d’un homme timide qui se retrouve dans le milieu de la chanson, atteint, comme il se doit, par l’appât immédiat du gain. De cette aventure, le couple platonique John-Taupin (son parolier) demeure le noyau central du film. À partir de là, on est en mesure d’évaluer la prestation des deux vedettes.

John Elton est campé par Taron Egerton, remarquable, sincère, conscient que l’icône pop en question est encore vivante (et se porte bien), ne reculant devant aucun obstacle possible pour rendre le personnage le plus près de la biographie telle que scénarisée, donc, en quelque sorte, imaginée par Lee Hall (Billy Elliot / 2000).

Il s’agit bel et bien d’une comédie musicale, et si l’on voit de près, on s’aperçoit que les facteurs que sont les danses et les chansons évoquent le style Bollywood, mais ici des airs bien précis et archi-connus partiellement chantés, comme s’il s’agissait d’accélérer la continuité du récit, contrairement au genre évoqué, qui souvent s’éternise.

Pour certains, certaines des chansons comme Don’t Go Breaking My Heart, qui sont encore reprises de nos jours, procurent au film un côté nostalgique et nous font prendre conscience que sans musique, l’existence perd une partie de son sens.

Ici, l’originalité dans la démarche réside dans la tentation de déconstruction de la mise en scène traditionnelle au profit d’un amalgame assez adroit entre le présent et les retours en arrière, d’où ressortent des épisodes oscillant entre les traits d’humour et le drame intime.

FICHE TECHNIQUE
Sortie
Vendredi 31 mai 2019

Réal.
Dexter Fletcher

Genre(s)
Drame musical

Origine(s)
Grande-Bretagne

États-Unis

Année : 2019 – Durée : 2 h 01

Langue(s)
V.o. : anglais / Version française
Rocketman

Dist. @
Paramount Pictures

En salle(s) @
Cineplex

Classement
Tous publics
[ Déconseillé aux jeunes enfants ]

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel.  ★★★★ Très Bon.  ★★★ Bon.
★★ Moyen.  Mauvais. 0 Nul.
½ [ Entre-deux-cotes ]

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