En salle

Amazonia

15 mai 2014

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★★

Un jeune singe capucin, survivant d’un accident d’avion, explore la forêt amazonienne où vivent ses semblables. Cette saga initiatique, sous la forme d’un documentaire animalier, a donc été scénarisée par cinq auteurs dont le réalisateur Thierry Ragobert ainsi que Johanne Bernard, Luiz Bolognesi, Louis-Paul Desanges et Luc Marescot. Le singe rencontre divers dangers, les surmonte et croise de nombreux insectes, reptiles et autres animaux de cette forêt luxuriante où la pluie arrive très souvent.

La cinématographie en stéréoscopie de cette coproduction franco-brésilienne rend bien la variété des lieux et couleurs de cette jungle même si l’on sent à plusieurs reprises que les plans peuvent avoir été tournés dans un environnement restreint plus contrôlé. Le message écologique est intégré assez subtilement dans ce long métrage où l’absence de narration est bienvenue. Toutefois, la musique de Bruno Coulais annonce de manière tonitruante certains épisodes et écrase aussi la cacophonie nécessaire des bruits de tous types que cet environnement suscite.

Sortie : vendredi 16 mai 2014
V.o. : français

[ AVENTURES ANIMALIÈRES ]
Origine : France / Brésil – Année : 2013 – Durée : 1 h 23 – Réal. : Thierry Ragobert – Dist. / Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement :  Beaubien Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Belle

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote :  ★★★

Une petite fille arrive des Antilles dans la propriété des Mansfield, parents de son père, célèbre capitaine. Belle est le nom de cette mulâtre à laquelle on assure une éducation et une instruction similaire à celle d’Emily, sa cousine aristocratique. Leur beauté et leur richesse seront donc l’objet de convoitise pour des courtisans plus ou moins bien intentionnés. Le racisme ordinaire pointera son nez dans cette comédie dramatique historique où la richesse des décors et des costumes sert d’écrin à une exploration de la place de l’esclavage dans la société britannique de la fin du XVIIIe siècle. Car c’est à une histoire inspirée de la vie de Dido Elizabeth Belle et de celle de la famille du juge en chef Lord Mansfield qui nous est ici racontée dans un scénario de Misan Sagay.

La mise en scène de la réalisatrice britannique Amma Asante épouse les codes des productions Merchant-Ivory ou des téléséries dramatiques présentées à Masterpiece Theatre telles Downton Abbey qui font les choux gras de ce réseau public. L’histoire a quelque peu été modifiée pour les besoins dramatiques. Toutefois l’interprétation de Gugu Mbatha-Raw dans le rôle de Belle et de Sarah Gadon dans celui de la cousine Emily insuffle un certain allant à cette atmosphère empesée à laquelle Tom Wilkinson, dans le rôle du juge strict et paternel, apporte une gravité nécessaire.

Cet arrière-plan de l’esclavage, dans la construction de certaines fortunes européennes, avait été auparavant mis en évidence dans Mansfield Park de Patricia Rozema d’après Jane Austen ainsi que dans la variation sur Jane Eyre de Charlotte Brontë, Wide Sargasso Sea de Jean Rhys, adapté inégalement par John Duigan. À l’époque de l’histoire de Dido Belle, le chevalier de St-Georges, musicien et compositeur, et le général Alexandre Dumas, père du romancier, sont deux mulâtres français qui réussissent à imposer leur talent dans une société tout aussi esclavagiste.

Sortie : vendredi 16 mai 2014
V.o. : anglais

[ DRAME ]
Origine :Grande-Bretagne – Année : 2013 – Durée : 1 h 44 – Réal. : Amma Asante – Int. : Tom Wilkinson, Emily Watson, Gugu Mbatha-Raw, Miranda Richardson, Tom Felton, Tony Eccles, Sarah Gadon, Matthew Goode, Alex Jennings – Dist./Contact : Fox Searchlight | Horaires/Versions /Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Foxfire: Confessions of a Girl Gang

LE FILM DE LA SEMAINE

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★★  1/2

Comme dans le roman de Joyce Carol Oates publié en 1993, l’action du film se déroule dans les années 50 dans une petite ville industrielle du nord de l’état de New-York. Laurent Cantet s’intéresse donc encore, comme dans Entre les murs et Vers le Sud, à l’interaction entre l’individu et le groupe. Ici les jeunes filles pauvres vont à l’école publique et sont soumises à de l’intimidation. Une d’entre elles, la plus délurée, Legs qui vient de revenir après une fugue, incite des consœurs à s’unir pour contrecarrer cette attitude méprisante des jeunes hommes et de certains professeurs. La narration a tout d’abord un caractère nostalgique puisque Maddy, qui est la meilleure amie d’enfance de Legs, se souvient, ayant été chroniqueuse des actions de ce groupe où les individualités se découvrent au fil des événements. La photographie de Pierre Milon, en plans larges, intègre le plus souvent plusieurs membres du groupe et un arrière-plan où il ne semble pas y avoir des erreurs de reconstitution historique.

Le groupe secret de Foxfire se forme, dirigé par Legs, jouée avec force par Raven Adamson, même si certaines utilisations de son symbole sont par trop évidentes dans cette petite ville où tout le monde risque de se connaître. Cantet a réussi à créer dans ce groupe de non-professionnelles une émulation et un esprit d’entraide qui propulse bien l’histoire vers des actions qui deviennent plus incontrôlées ou plutôt mal définies. Seul Legs, ayant connu un ex prêtre devenu communiste, a une idée du contexte du maccartisme et de l’ère Eisenhower dans laquelle se meut son groupe.

La rencontre d’une famille de propriétaires et d’industriels donne l’occasion à Cantet de faire entendre, de la bouche du pater familias, un discours rétrograde mais représentatif du temps.. Le groupe en s’agrandissant retrouve plusieurs des conflits inhérents à cette évolution. Les jeunes femmes sont donc confrontées aussi au racisme et à la vie en communauté très règlementée. Cantet et son coscénariste Robin Campillo naviguent assez bien cette dérive du groupe qui mène à son éclatement vers des lendemains qui déchantent et une fin ultime qui rebondit au loin. Cette chronique de Cantet, tournée dans le nord de l’Ontario, nous aura aussi permis de croiser de jeunes très bonnes interprètes dont l’une, Katie Coseni dans le rôle de Maddy, a gagné le prix de meilleure actrice à San Sebastian en 2012. On doit d’ailleurs se demander pourquoi cette coproduction franco-canadienne nous arrive seize mois après sa sortie en salles en France.

Sortie : vendredi 16 mai 2014
V.o. : anglais
S.-t.f. – Foxfire : Confessions d’un gang de filles

[ DRAME ]
Origine : France – Année : 2012 – Durée : 2 h 23 – Réal. : Laurent Cantet – Int. : Raven Adamson, Katie Coseni, Madeleine Bisson, Claire Mazerolle, Paige Moyles, Rachael Nyhuus – Dist. / Contact :Séville | Horaires / Versions / Classement :  Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Godzilla

En quelques mots

Texte : Jean-Marie Lanlo
Cote : ★★  1/2

Quelques années après Fukushima, ce nouveau Godzilla reste fidèle à ses origines en nous rappelant le danger du nucléaire et la relation parfois difficile qu’entretient l’homme avec la nature. Il est également pour Gareth Edwards l’occasion de réaliser son premier film avec un budget conséquent (il occupait plusieurs postes de l’équipe technique à lui tout seul sur son précédent film, Monsters).

Dans un premier temps, il semble éprouver des difficultés à s’adapter aux contraintes de ce genre de production. La mise en place, qui représente à peu près la moitié du film, est interminable et multiplie les éléments destinés à servir de fil narratif, dont l’intérêt est plus que limité. Par la suite, les choses s’améliorent par intermittence, même si le scénario continue à montrer de gros signes de faiblesse en multipliant les éléments ineptes, inhérents à ce genre de production.

Par contre, le spectateur patient aura la chance de découvrir vingt dernières minutes franchement réussies. Lorsque Godzilla (fier, digne et charismatique) se bat contre deux monstres (plutôt ridicules) dans les rues de San Francisco et que le héros laisse de côté son habillage psychologique simpliste et caricatural pour devenir un soldat n’ayant d’yeux que pour sa mission, le film prend une tout autre ampleur. Gareth Edwards semble enfin libre et se permet de s’éloigner du cahier des charges du bon petit blockbuster qui ne doit surtout pas déstabiliser les spectateurs. Il prend alors des risques formels en poussant certains plans vers une forme d’abstraction graphique, nous entraîne dans une atmosphère parfois proche du cauchemar, s’autorise des changements de rythme et fait un usage intelligent de la musique d’Alexandre Desplat, qui joue avec les codes de manière magistrale.

Au final, après de trop nombreuses dizaines de minutes d’ennui, ce Godzilla finit par nous offrir une vingtaine de minutes très réussies… à l’exception de la toute fin, à la fois convenue et ridicule, donc parfaitement inutile! Même s’il ne comporte que 20 (très) bonnes minutes, le film nous aura donc confirmé une chose: Gareth Edwards est talentueux. Nous avons très hâte de le revoir à la tête d’un nouveau film… en espérant qu’il jouisse cette fois d’une plus grande liberté!

Sortie : vendredi 16 mai 2014
V.o. : anglais ; V.f.

[ AVENTURES DE SCIENCE-FICTION ]
Origine : États-Unis / Japon – Année : 2014 – Durée : 2 h 02 – Réal. : Gareth Edwards– Int. Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Elizabeth Olsen, Juliette Binoche, Ken Watanabe, David Strathairn – Dist. / Contact :Warner | Horaires / Versions / Classement :  Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-cotes) — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Les Discrètes

En quelques mots

Texte : Charles-Henri Ramond
Cote : ★★★

À l’instar de Fermières sorti il y a moins d’un mois, Les Discrètes de Hélène Choquette nous plonge au cœur d’une communauté de femmes actives et dévouées : les sœurs de la Providence. Comme Annie St-Pierre, la cinéaste nous fait ainsi partager un pan méconnu, pour ne pas dire oublié, en tout cas très peu médiatisé, de la société québécoise. Volant au secours des pauvres et des démunis, ces « bonnes sœurs » continuent inlassablement leur œuvre charitable en dispensant leur trop plein de bonté et de réconfort envers les exclus, les femmes détenues ou les toxicomanes de Montréal.

Filmé sur la pointe des pieds avec une simplicité qui sied bien au sujet, Les discrètes, se révèle être une piqûre de rappel qui va bien au-delà du portrait de gentilles religieuses centenaires perpétuant la mémoire d’Émilie Gamelin.

Par leur témoignage empreint d’humilité et leurs actes bénévoles remplis d’abnégation et de chaleur, ces discrètes (un titre parfaitement adapté à leur condition) forcent indéniablement un affrontement direct avec notre propre engagement (ou manque de, c’est selon) face aux moins bien lotis que nous. Malgré plusieurs scènes émouvantes (remarquable rencontre avec les détenues du centre de détention Tanguay, entre autres), le témoignage de ces femmes dévouées n’est pas sans humour et est traité avec suffisamment de délicatesse pour ne pas forcer le mélodrame. On regrettera toutefois que la durée de la version « longue » soit limitée à 68 minutes et que la réalisation suive d’un peu trop près les standards imposés par la télévision.

Sortie : vendredi 16 mai 2014
V.o. : français

[ DOCUMENTAIRE ]
Origine : Canada [Québec] – Année : 2013 – Durée : 1 h 08 – Réal. : Hélène Choquette – Dist. / Contact :Toxa Inc. | Horaires / Versions / Classement : Excentris

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) -— LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Les États inventés d’Amérique

En quelques mots

Texte : Charles-Henri Ramond
Cote : ★★  1/2

S’appuyant sur quelques extraits de films documentaires des années 60 montrant les rêves futuristes d’une Amérique alors en plein boom économique, le film illustre les contrastes de la société américaine des années récentes. Ne formant ni un documentaire réaliste, ni une œuvre purement abstraite, les collages hétéroclites de Pierre Guimond, réalisés à partir de photographies prises au cours de ses voyages chez l’Oncle Sam, donnent à voir ce que souvent nous ne regardons plus et inventent ainsi une réalité teintée d’un étonnant surréalisme. Portraits anonymes perdus dans des villes chaotiques, campagnes verdoyantes survolées par des hélicoptères ou banlieues anonymes et préfabriquées sont autant de tableaux faisant ressortir les aberrations de la surpuissance économique et culturelle américaine en juxtaposant dans la même image les facettes d’une réalité contrastée.

Cependant, le film d’une durée de presque une heure trente, manque de rythme et tombe souvent dans les redites. La banalité de certaines entrevues n’aide pas, de même qu’une voix off au texte pontifiant par moments et contenant plusieurs lieux communs. De plus, le film ne fait qu’une trop brève allusion au travail d’artiste de Pierre Guimond et élude ainsi tout rapprochement entre l’œuvre, l’auteur et le sujet. De cet essai documentaire coloré, on ne retient donc que les quelques passages qui parviennent à illustrer avec force la jungle urbaine, ses tours d’habitations dégradées, ses murs tagués et ses visages de citoyens rejetés, laissés pour compte d’une société qui semble avoir définitivement mis au rencart une part de ses idéaux d’après guerre.

Sortie : vendredi 16 mai 2014
V.o. : français

[ DOCUMENTAIRE ]
Origine : Canada [Québec] – Année : 2014 – Durée : 1 h 26 – Réal. : Alberta Nokes – Narr. : Guy Nadon – Dist. / Contact :Multi-Monde | Horaires / Versions / Classement :  Cinéma du Parc

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Million Dollar Arm

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★  1/2

Un agent sportif, en mal de clients, décide d’organiser en Inde un concours pour que des joueurs de cricket aient une possibilité d’avoir un contrat comme lanceurs au baseball dans les ligues majeures. Le scénariste Tom McCarthy (Win Win) fignole un peu la structure habituelle du parcours initiatique dans cette variation pas très éloignée de l’histoire véridique dont elle s’inspire. D’ailleurs, la photo qui illustre ce point de vue montre les deux vrais lanceurs de l’organisation des Pirates avec John Hamm qui interprète l’agent JB Bernstein.

Les deux Indiens dans le film deviennent pourtant des personnages secondaires dans leur histoire recentrée sur la rééducation sentimentale d’un homme trop imbu de son ego. Le périple est parsemé de gags, de personnages pittoresques dont un recruteur à la retraite joué par Alan Arkin mais inclut une femme de tête à qui Lake Bell donne une aura intéressante. Le plat final manque d’épices, affadi par l’américanisation de certains pans de la culture indienne immigrée aux États-Unis.

Sortie : vendredi 16 mai 2014
V.o. : anglais
V.f. – Un lancer à un million de dollars

[ DRAME SPORTIF]
Origine : États-Unis – Année : 2014 – Durée : 2 h 04 – Réal. : Craig Gillespie – Int. : Jon Hamm, Lake Bell, Bill Paxton, Bar Paly, Aasif Mandvi, Suraj Sharma, Alan Arkin– Dist. / Contact :Buena Vista | Horaires / Versions / Classement :  Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes)  — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.