En salle

La Bataille de Solférino

5 juin 2014

En quelques mots

Texte : Charles-Henri Ramond
Cote : ★★★  1/2

Déjà en 2008, Justine Triet avait profité de la soirée électorale française pour mettre en images les rassemblements populaires de la rue de Solférino à Paris où siège le fief du parti socialiste. Ce moyen métrage documentaire, sobrement intitulé Solférino, lui a sans doute servi de base pour réaliser quatre ans plus tard cette Bataille de Solférino, un premier long faisant preuve de qualités documentaires dans le filmage de ses scènes collectives. Sorti en France l’an dernier en pleine rentrée scolaire dans un minuscule circuit de salles, ce film prometteur n’a pas eu l’occasion de rencontrer son public, mais a su s’attirer les faveurs de la critique.

Il faut dire que dans cette cacophonie populaire où la liesse se termine inévitablement en passage à tabac, Triet fait montre d’une acuité hors norme dans ce portrait sociétal qui ne peut laisser indifférent. Enchâssé dans un enjeu collectif d’envergure, le drame personnel que vivent Laetitia, son ex Vincent et leurs deux petites filles a de quoi faire réfléchir. Impossible de se comprendre, utilisant les avocats pour faire valoir leurs droits, la journée du 6 mai 2012 sera pour eux l’occasion de remettre les choses à plat. Comme le peuple français qui a fait élire François Hollande, évinçant ainsi du pouvoir un gouvernement de droite fortement éclaboussé par les scandales.

Au fond, ce que dit Triet de nous-mêmes c’est que nous évoluons dans une société où on sait de moins en moins se parler. Les lettres des juges, les rapports de police, les annonceurs à la télé ou même nos cellulaires nous invitent en permanence à nous comporter de telle ou telle façon, à consommer telle ou telle chose, à voter tel ou tel parti. Comment réagir alors face à ces innombrables diktats quotidiens, devant lesquels nous perdons peu à peu notre liberté ? Comment Vincent peut-il faire pour voir ses filles et comment Laetitia peut-elle ne pas se sentir harcelée par son ex ? Entre épanouissement personnel et impératif de société la réalisatrice livre ce constat amer et pourtant si juste. La cinéaste évite même de nous laisser imaginer le happy end dans une finale qui laisse pourtant planer la réconciliation. Incarnés par des comédiens peu connus, les personnages portent en eux une véracité époustouflante confèrant à La Bataille de Solférino une vision froidement lucide. Et très certainement inédite. Le regard de Justine Triet est l’un de ceux que l’on suivra très attentivement.

Sortie : Vendredi 6 juin 2014
V.o. : français

[ COMÉDIE DRAMATIQUE ]
Origine : France – Année : 2013 – Durée : 1 h 34 – Réal. : Justine Triet – Int. : Laetitia Dosch, Vincent Macaigne, Arthur Harari, Virgil Vernier, Marc-Antoine Vaugeois, Jean Ara-Bellanger – Dist. / Contact : FunFilm | Horaires / Versions / Classement : Excentris

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Maybe This Time

Sortie : Vendredi 6 juin 2014
V.o. : anglais, filipino ; S.-t.a.

[ COMÉDIE ROMANTIQUE ]
Origine : Philippines – Année : 2013 – Durée : 1 h 53 – Réal. : Jerry Lopez Sineneng – Int. : Sarah Geronimo, Coco Martin, Ruffa Gutierrez, Dennis Padilla, Buboy Carovillo, Ogie Diaz – Dist. / Contact : n.d.| Horaires / Versions / Classement : Cineplex

En quelques mots
SANS COMMENTAIRES / Film non vu.

Palo Alto

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★

Petite fille de Francis Ford Coppola et fille de feu Gian-Carlo Coppola, producteur, Gia Coppola signe un premier long métrage qui confirme qu’elle a appris beaucoup sur le métier de sa tante Sofia Coppola. Adapté de nouvelles de James Franco, qui semble avoir une prédilection pour les jeunes protagonistes, Palo Alto a ceci de particulier qu’il concentre le récit sur un même lieu, apportant à la mise en scène un caractère singulier.

Suite

The Fault in Our Stars

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote : ★★★

Après Stuck in Love (2012) un premier long métrage satisfaisant sur les complexités du sentiment amoureux, Josh Boone poursuit sa démarche thématique avec un mélodrame adapté du roman à succès de John Green. Les ingrédients : jeune fille belle et adorable, jeune homme charismatique et attirant, hasards du destin, discours moral, tiraillements familiaux. Mais les deux tourtereaux sont atteints d’un cancer incurable et ils éprouvent un amour incommensurable l’un envers l’autre. Ces codes narratifs trouvent toujours preneurs parmi les spectateurs et la critique se laisse avoir, parfois avec une délectation coupable.

Bien que The Fault in Our Stars est du genre qu’on appelle communément en anglais « a girly picture », soit un film pour jeunes femmes qui affectionnent en particulier les comédies et les drames romantiques, on peut se laisser tenter ici par la mise en scène vive, prévisible certes, mais qui évite tout excès de sensationnalisme, prouvant ainsi qu’il est toujours possible d’aborder certains genres risqués tout en échappant au pire. Avouons également que Boone bénéficie de la présence de Shailene Woodley, impeccable, et de Ansel Elgort, d’un charisme déjà accompli. Ensemble, ils forment un jeune couple amoureux faisant face à la mort avec une maturité exemplaire. C’est bien cela de gagné!

Sortie : Vendredi 6 juin 2014
V.o. : anglais
V.-f. – Nos étoiles contraires

[ MÉLODRAME ]
Origine : États-Unis – Année : 2014 – Durée : 2 h 06 – Réal. : Josh Boone – Int. : Shailene Woodley, Ansel Elgort, Willem Dafoe, Natt Wolff, Laura Dern, Lotte Verbeek, Mike Bitbiglia, Sam Trammel – Dist. / Contact : Fox | Horaires / Versions / Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

The Love Punch

En quelques mots

Texte : Patricia Robin
Cote : ★★

Tout comme une limonade, The Love Punch se déguste sans arrière-pensée. Et comme pour certaines boissons estivales, on déplore une sucrosité trop évidente. Mais comme une citronnade, ça demeure rafraîchissant. Le scénariste et réalisateur Joel Hopkins a su tirer profit des ingrédients de base avec une bonne distribution, des décors de rêves touristiques, une photographie lumineuse, un contexte de départ prometteur, des dialogues efficaces, une mise en scène alerte, des situations loufoques, une collégialité indéfectible, mais comme tout semble cousu de fil blanc, on adhère difficilement à cette comédie romantique gériatrique.

Le fait de traiter avec une certaine légèreté le drame des gens bafoués par des bandits à cravate partis avec les économies de toute une vie peut paraître, à titre d’excuse, thérapeutique pour venger par procuration les victimes. Certes, le film est ambitieux dans sa facture et sans conséquences fâcheuses pour les protagonistes, mais on a l’impression que la pensée magique anime la trame de ce scénario. Heureusement, l’ex James Bond Pierce Brosnan tire son épingle du jeu dans le registre de la comédie et forme avec la dynamique Emma Thompson, plus belle que jamais, un couple de divorcés fort sympathique partageant l’écran et leurs aventures avec leurs vieux voisins (Timothy Spall et Célia Imrie). The Love Punch, un film à siroter les jours de pluie.

Sortie : Vendredi 6 juin 2014
V.o. : anglais

[ COMÉDIE ]
Origine : France – Année : 2013 – Durée : 1 h 34 – Réal. : Joel Hopkins – Int. : Pierce Brosnan, Emma Thompson, Tuppence Middleton, Timothy Spall, Celia Imrie, Marisa Berenson, Louise Bourgoin, Laurent Lafite – Dist. / Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Tracks

En quelques mots

Texte : Luc Chaput
Cote : ★★★

L’immensité continentale et la diversité géographique et climatique de l’Australie servent de toile de fond magnifiquement photographiée par Mandy Walker (Lantana, Australia) dans cette randonnée pédestre de plus de 2 000 kilomètres qu’entreprend en 1977 l’Australienne Robyn Davidson. Mia Wasikowska (Only Lovers Left Alive) incarne avec grâce et aplomb cette compatriote volontaire qui doit apprendre à apprivoiser les chameaux et à reconnaître les pistes ancestrales utilisées par les aborigènes. Son empathie naturelle pour ces populations alors méprisées lui permet d’établir avec certains d’entre eux, dont le fameux Eddie (Rolley Mintuma), des relations amicales qui lui seront de grand secours.

Le scénario de la nouvelle venue Marion Nelson, adaptant le livre éponyme, utilise le personnage du photographe Rick Smolan comme autre interlocuteur important à certaines étapes de ce périple risqué et éminemment solitaire. John Curran et son équipe ont donc réussi un beau portrait d’une femme qui depuis est devenue une écrivaine et une défenderesse reconnue des peuples nomades.

Sortie : Vendredi 6 juin 2014
V.o. : anglais

[ CHRONIQUE BIOGRAPHIQUE ]
Origine : Australie – Année : 2013 – Durée : 1 h 53 – Réal. : John Curran – Int. : Mia Waskikowska, Adam Driver, Emma Booth, Jessica Tovery, Rainer Bock, Melanie Zanetti – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cineplex

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) (Mauvais) 1/2 (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

A Million Ways to Die in the West

29 mai 2014

En quelques mots

Texte : Élie Castiel
Cote : 1/2

Après l’attendrissant succès public Ted (2012), Seth MacFarlane ne réussit ce deuxième long métrage que pour les paysages grandioses adaptés des westerns de l’âge d’or. Le générique lui-même est un vibrant hommage à ces chefs-d’œuvre du genre signés Howard Hawkes, Fred Zinnemann, George Stevens ou encore John Ford. Suite

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