6 mars 2015
Genre : Drame romantique – Origine : Philippines– Année : 2015 – Durée : 1 h 42 – Réal. : Ma Czarina Cruz – Int. : Daniel Padilla, Kathryn Bernardo, Lorna Tolentino, Gabby Concepcion, Inigo Dominic Pascuel, Dante Ponce – Dist. / Contact : n.d.
Horaires : Cineplex
CLASSIFICATION
En attente de classement
Afin de parvenir à partager l’odyssée de Gelsomina, jeune italienne vivant à la campagne avec ses sœurs, sa mère attentive et son père apiculteur, le spectateur aura dû traverser avec elle les lentes afflictions de sa jeunesse maladroite. Dans ce voyage initiatique contemplatif, plusieurs longueurs verront inévitablement le jour, car le regard de la cinéaste flâne sur les choses, les gestes et les gens, et prend le temps qu’il faut pour nous faire partager le quotidien difficile de cette enfant déjà trop adulte.
En marge de la vie de Gelsomina, la caméra à l’épaule accompagne les moments les plus simples de la dure vie de cette famille totalement anormale, vivant au rythme des saisons dans un ghetto créé de force par le père afin de protéger les siens des assauts du monde moderne. Gelsomina, au centre de cette vision naturaliste d’une cellule aux portes closes, vit un peu à l’écart. Bien que les vacances soient synonyme d’entraide et de travail et que les récoltes de miel marquent le temps qui passe, elle se sent tiraillée par le rêve et l’envie d’émancipation. Un concours de téléréalité lui offrira une opportunité idéale.
Le film est vieux d’une heure. Les images sont limpides, les couleurs éclatantes sont baignées du soleil estival. Le film est beau. Lent mais beau. Et il manque certaines clés (le jeune Allemand, d’où vient-il ?). Mais, une fois son environnement mieux cerné, une fois montrée la résistance d’une forme d’agriculture humaine luttant contre les risques de la globalisation, Les Merveilles se tourne vers une exploration douce et touchante d’un monde irréel que Gelsomina se créé, à l’abri du monde adulte.
Le film devient onirique, oublie le quotidien et sa dureté pour verser dans un monde improbable fait de disparitions mystérieuses, d’îles du plaisir, de célébrations païennes et de rêves, étranges, vrais ou faux, peu importe. Les images se sont assombries, les atours mordorés des costumes alertent sur de possibles miroirs aux alouettes. Pour notre plus grand bonheur, la cinéaste a choisi la poésie, donnant à son titre toute sa signification.
À l’image de ces ombres produites par la jeune fille sur les murs d’une caverne profonde, Les Merveilles nous offre alors un reflet du monde dans lequel l’irrationnel et l’incongru côtoient le concret, jouant sur des frontières de plus en plus floues. Un irrationnel qui prendra le dessus dans d’ultimes images de la ferme familiale, suffisamment fortes pour laisser s’immiscer en nous une part du rêve véhiculé tout au long de cet été merveilleux. Une conclusion fantomatique parfaitement amenée marque ainsi la fin de cette œuvre atypique, délicate et sensible.
Genre : Drame – Origine : Italie / Suisse / Allemagne– Année : 2014 – Durée : 1 h 50 – Réal. : Alice Rochwacher – Int. : Sam Louwyck, Maria Alexandra Lungu, Alba Rochwacher, Agnese Graziani, Sabina Timoteo, Monica Bellucci – Dist. / Contact : FilmsWeLike.
Horaires : Beaubien – Cinéma du Parc
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En attente de classement
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Comme dans The Secret of Kells, son précédent film (2010) aussi en lice pour l’Oscar du long métrage d’animation, le réalisateur irlandais Tomm Moore s’est inspiré de l’histoire et de l’art de son pays pour créer une œuvre séduisante. L’animation est volontairement en deux dimensions offrant de nombreuses similitudes avec des peintures ou des dessins mais qui bougent en tout ou en partie. Comme dans plusieurs autres contes pour enfants, c’est la perte d’un parent qui déclenche le drame et un périple devient aussi un voyage intérieur pour certains des membres de cette famille.
Gardien de phare, Conor a perdu sa femme lors de la naissance de sa fille Saoirse. Ben, le frère aîné, s’entend mal avec celle-ci et écoute souvent les sons du coquillage que sa mère lui a légué. Saoirse, muette, commence à jouer de cet instrument marin et en tire des sons envoûtants. La musique de Bruno Coulais et Kilar participe donc intrinsèquement à la création de cet univers. L’arrivée des deux enfants, à Dublin chez leur grand-mère, pour la période scolaire est mal perçue par ceux-ci et en compagnie de leur gros chien berger, ils décident d’entreprendre un retour à pied vers leur île éloignée de la capitale.
Le scénario de Will Collins et Moore intègre divers personnages mythiques des contes celtiques comme le vieux barbu dont chaque élément de sa longue chevelure est le dépositaire d’une histoire ou Macha, la vieille sorcière à face de hibou. Les enfants découvrent que Saoirse est une selkie comme sa mère. Les tribulations par monts et par vaux contiennent assez d’éléments intéressants présentés avec art pour que le parcours initiatique charme petits et grands. Certains trouveront d’ailleurs un point de rencontre avec Les Loups de Sophie Deraspe, aussi ancré dans une culture insulaire.
Genre : Animation – Origine : Irlande / Danemark / Belgique / Luxembourg – Année : 2014 – Durée : 1 h 34 – Réal. : Tomm Moore – Int. : David Rawle, Bendan Gleeson, Fionnula Flanagan, Lisa Hannigan, John Kenny, Lucy O’Connell – Dist. / Contact : WestEndFilms.
Horaires : Beaubien (V.f. – dès le 13 mars 2015) – Cinéma du Parc (dès le 9 mars 2015)
CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Un film au titre similaire, mettant en vedette des grands et âgés acteurs britanniques incarnant des retraités obligés de vivre à Jaipur en Inde pour profiter du coût de la vie plus bas, avait connu un succès étonnant en 2012. Cette adaptation du roman These Foolish Things de Deborah Moggach était un mélange d »exotisme de bon aloi, de personnages assez différenciés et d’intrigues relativement faciles à suivre.
Le réalisateur John Madden (Shakespeare in Love) et le scénariste Ol Parker reprennent les mêmes personnages et les amènent dans d’autres intrigues où les caractères déjà bien définis n’ont que peu de marge de manœuvre. Sonny, le jeune gérant et propriétaire de l’hôtel essaie de mener à bien l’expansion de sa chaîne tout en jonglant avec les préparatifs de son mariage aux nombreux invités.
Certains des clients de l’hôtel sont plus intégrés à la vie ambiante du Rajasthan, ce qui permet de diversifier les approches sur cette société et de confronter gentiment les points de vue sur certains sujets. Les Maggie Smith, Judy Dench et autres Bill Nighy croquent dans les dialogues avec bonheur, ce qui permettra à plusieurs de passer, avec ces compagnons de voyage, un court périple malgré tout très balisé.
Genre : Comédie dramatique – Origine : États-Unis– Année : 2015 – Durée : 2 h 02 – Réal. : John Madden – Int. : Dev Patel, Maggie Smith, Judi Dench, Bill Nighy, Ronald Pickup, Richard Gere – Dist. / Contact : Fox Searchlight.
Horaires : Cineplex
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Visa GÉNÉRAL
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Qu’est-il arrivé à notre Québécois Ken Scott ? Scénariste du très efficace La Grande Séduction (2003), il s’était pourtant assez bien défendu devant la caméra avec le sensible Starbuck (2011). Son remake américain, Delivery Man (2013), nous a paru rempli de clichés et véritablement sans âme.
Ayant pris le risque de refaire confiance à Vince Vaughn, vu dans Delivery Man et depuis des années cantonné dans des comédies absurdes, le plus souvent à l’humour bas de la ceinture, il signe encore une fois une comédie totalement insignifiante, sorte d’ovni cinématographique sans queue ni tête.
On se demande ce que fait là Tom Wilkinson, qui a déjà prouvé que c’est un acteur compétent. Il y a aussi Dave Franco, le frère de l’autre, totalement perdu en puceau attardé. Et puis, Vaughn, toujours le même, à la réplique télégraphique mais sans grand intérêt, déblatérant ad nauseam des conneries de toutes sortes.
Le scénario de Steve Conrad se veut une satire/critique du monde du travail, mais le résultat est plutôt une pochade mal assaisonnée qu’on oubliera le plus rapidement possible. Car les intentions se perdent dès les premières minutes, la caméra toujours concentrée sur Vaughn, pris entre son engagement professionnel et sa légendaire décontraction qui fait mal.
Le titre du film, autant l’anglais que celui de la version française, n’a rien à voir avec ce non-récit totalement tarabiscoté. Un ratage sur tous les plans.
Genre : Comédie – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 31 – Réal. : Ken Scott – Int. : Vince Vaughn, Dave Franco, Tom Wilkinson, Sienna Miller, James Marsden, Nick Frost – Dist. / Contact : Fox.
Horaires : Cineplex
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Interdit aux moins de 13 ans
(Érotisme / Langage vulgaire)
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). ★ (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
26 février 2015
Genre : Comédie sentimentale – Origine : Canada [Québec]– Année : 2014 – Durée : 1 h 42 – Réal. : Sean Garrity – Int. : Portia Doubleday, Marc-André Grondin, Chris North, Lauren Holly, Anna Hopkins, Natalie Krill – Dist. / Contact : TVA.
Horaires : Cineplex
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Visa GÉNÉRAL
L’affiche du film nous pose la question évidente, à savoir si à l’instar de l’héroïne, nous aurions accueilli le sans-abri dont il est question. Réponse que Micheline Lanctôt donne par le biais d’un regard sur l’altruisme dans une société actuelle qui a perdu ses repères. Lanctôt, qui a toujours eu une prédilection pour les sujets sociaux – pensons récemment au mystico-religieux Pour l’amour de Dieu et ultérieurement à l’injustement froidement accueilli Suzie – n’a pas encore atteint la poésie urbaine de Sonatine, qui bénéficiait dans le même temps de la présence d’une Pascale Bussières annonçant déjà sa brillante carrière et une Marcia Pilote d’un naturel rafraîchissant.
Autrui, titre christique, évoquant la notion du partage, de soutien aux plus démunis, d’amour du prochain ; titre prophétique d’une fiction qu’il faut, pour l’apprécier, la voir comme une métaphore du Bien et de son impossibilité dans la société actuelle. Sur ce point, la réalisatrice soulève un discours sur les notions d’entraide dans le monde contemporain et tout particulièrement dans la société occidentale telle qu’elle a évolué dans les dernières décennies.
Des faiblesses, on les sent. Notamment dans l’hésitation à traiter du sujet avec plus de fracas, d’agressivité. Au contraire, le parti pris de Lanctôt la mène vers une démarche humaniste plutôt que clinique du sujet.
Sur ce point, Brigitte Pogonat, éthérée dans l’iconoclaste Le Météore de François Delisle, montre jusqu’à quel point l’art d’interprétation relève de mille et une transformations selon les sujets traités. Parfois, elle nous laisse perplexes, pour aussitôt donner à son personnage un niveau plus crédible. Mais il y a aussi Robin Aubert, pour qui le cinéma ne semble pas un univers secret. Sa transformation s’organise selon une approche rationnelle de l’art du comédien. Il s’inscruste dans son personnage jusqu’à lui octroyer une aura extra-sensorielle.
Sans doute qu’avec Autrui la réalisatrice n’est pas parvenue à totalement aboutir sa proposition, comme par exemple cette question du rapport à l’autre, plutôt furtivement abordée, mais force est de souligner son entêtement salutaire à se démarquer de la norme, quel que soit le prix à payer.
Genre : Drame psychologique – Origine : Canada [Québec] – Année : 2014 – Durée : 1 h 40 – Réal. : Micheline Lanctôt – Int. : Robin Aubert, Brigitte Pogonat, Gabriel Océciuk, Frédéric Blanchette – Dist. / Contact : Métropole.
Horaires : Beaubien – Excentris
CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) ★ (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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