19 novembre 2015
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : États-Unis / Norvège / Pakistan – Année : 2014 – Durée : 1 h 18 – Réal. : Tonje Hessen Schei – Dist. / Contact : Filmoption.
Horaires : @ Dollar Cinema
CLASSEMENT
Tout public
Étreint dans un duel à finir contre ses principes ou résolument engagé dans une lutte sans merci contre la nature, pour le cinéaste Sacha Snow, l’être humain est indéniablement porteur de combat. Grant Hadwin est employé d’une compagnie forestière pour laquelle il déniche des emplacements de coupe rentables et faciles d’accès. Il vit donc de la surexploitation de la forêt et constate avec désarroi les coupes à blanc de la forêt pluviale de Colombie-Britannique. Mais Hadwin est aussi un environnementaliste convaincu, amoureux de ces arbres gigantesques, symboles marquants des croyances sacrées des tribus Haïda. Cette torture psychologique mine progressivement Hadwin (incarné par l’acteur Doug Chapman) jusqu’à l’emmurer dans un dilemme qui lui sera fatal.
Déjà, dans ses précédentes œuvres, dont l’inoubliable Conflict Tiger, qui relate – non sans une certaine fascination – la traque acharnée au tigre mangeur d’homme de Sibérie, le réalisateur britannique montrait les complexes relations entre l’homme et son environnement. Sa filmographie ne compte que trois longs métrages mais elle constitue un corpus fortement évocateur d’œuvres dans lesquelles les codes de la fiction s’entremêlent au documentaire engagé. Snow nous rappelle que la disparition des forêts de l’île d’Haïda Gwaii est certes une catastrophe écologique majeure, mais qu’elle est aussi synonyme de l’extinction progressive de l’âme des Premières Nations qui chérissent cette terre qui est leur depuis des temps immémoriaux.
Basé sur l’ouvrage réputé The Golden Spruce de l’écrivain John Vaillant, Hadwin’s Judgement ne déroge pas à la règle. Toutes les qualités des œuvres précédentes de Snow s’y retrouvent. Envoûtement envers un sujet plus grand que nature et non dénué de mystère, mise en scène travaillée, trame sonore et photographie de premier ordre, marquent cette création. Hadwin’s Judgement est un donc réquisitoire environnemental magistral, en plus d’être une œuvre cinématographique d’une pure beauté. À ne pas manquer, du 23 novembre au 3 décembre au Cinéma du Parc.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada – Année : 2015 – Durée : 1 h 27 – Réal. : Sasha Snow – Dist. / Contact : ONF.
Horaires : @ Cinéma du Parc
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Anne Émond livre une oeuvre qui respire, qui sent bon l’air du large, en traitant un sujet simple, mais surtout pas simpliste : la vie de famille. Tout comme David avec ses marionnettes à fils qui tient son clan, tisse des liens forts et s’entoure de son petit monde, la scénariste et réalisatrice crée une métaphore belle et éloquente, conférant à chaque élément une place préponderante dans l’organisation des tableaux.
Ici, les pantins ne représentent pas la manipulation, mais bien le contrôle d’un homme sur son destin, la félicité ludique du gagnepain, la promiscuité avec le foyer et même le sauvetage du frère qu’il ne peut contrôler, tout comme le personnage sculpté à son effigie. Par un montage chronologique et elliptique, on voyage de la fin des années 1970 au début du 21e siècle sans rupture de ton, en observant les marmots se développer, en suivant la mode vestimentaire et capillaire, en assistant à des rituels relationnels.
La distribution, sobre et sans faire-valoir, contribue à la veracité de la mise en scène et à la livraison des textes sans prétention. Les enfants, pour leur part, offrent un spectacle fort divertissant. Comme la trame se déroule tout en douceur, on se demande pourquoi avoir passé le relais du récit après le geste irrémediable de David. En fait, l’errance de Laurence nous permet d’entrer dans le deuxième point de vue de l’histoire, celle des survivants, car après une si grande émotivité, il fallait aussi panser les plaies et montrer la démarche du deuil. Cette partie peut sembler longue, mais elle s’avère pourtant nécessaire parce que se remettre d’une telle affliction nécessite du temps et ça, la cineaste l’a bien saisi.
On peut donc affirmer qu’avec Les Êtres chers, Anne Émond ouvre les vannes du sentiment avec une oeuvre touchante, vibrante, de l’émotion paternelle, de l’amour filial, et ce, avec une justesse prégnante. Sans cri et presque sans crise, ce deuxième long métrage prend le pouls des cycles qui s’écoulent au gré des vagues du fleuve, des saisons qui passent et des enfants qui grandissent.
Genre : DRAME – Origine : Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 42 – Réal. : Anne Émond – Int. : Maxim Gaudette, Karelle Tremblay, Valérie Cadieux, Mikael Gouin, Simon Landry-Desy, Louise Turcot – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Beaubien – Cineplex – Excentris
CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Genre : COMÉDIE SENTIMENTALE – Origine : Grande-Bretagne – Année : 2014 – Durée : 1 h 28 – Réal. : Ben Palmer – Int. : Lake Bell, Simon Pegg, Rory Kinnear, Olivia Williams, Ophelia Lovibond, Henry Lloyd-Hughes – Dist. / Contact : Métropole.
Horaires : @ Dollar Cinema
CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
Genre : COMÉDIE ROMANTIQUE – Origine : Taïwan – Année : 2015 – Durée : 2 h 12 – Réal. : Frankie Chen – Int. : Darren Wang, Dewi Chien, Dino Lee, Vivian Sung – Dist. / Contact : Eye Steel Inc.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
Une voix quelque peu affaiblie mais encore forte nous parle. C’est Marguerite dite Peggy Guggenheim interviewée à la fin de sa vie par sa biographe Jacqueline Bograd Weld. Ces enregistrements égarés ont été retrouvés par la réalisatrice Lisa Immordino Vreeland qui en fait bon usage. Une recherche importante d’archives lui permet aussi d’illustrer par des films d’actualité, des fictions connues de Cocteau entre autres, des photos et des cartons d’invitation, la vie mouvementée de cette femme. Peggy trouva dans l’art moderne un moyen de connaissance et d’éducation du goût et de survivre aussi aux vicissitudes de la vie.
Vreeland a aussi la bonne idée d’employer les bas de vignette de photos et même des textes sur fond noir pour varier le dispositif de mise en images de sa biographie. Cela lui permet, par les témoignages quelquefois très succincts de nombreux experts ou relations, de redonner à Peggy sa place dans la diffusion de l’art moderne à New York pendant la Seconde Guerre mondiale et après. Cette diffusion s’opère à la fois par sa galerie Art of This Century mais aussi par l’aide financière à des artistes dont Jackson Pollock qui leur permettent de tenter des expériences inédites.
Vreeland, bien entendu, porte un regard sur la vie amoureuse trépidante de Peggy que celle-ci avait d’ailleurs décrite dans ses mémoires Out of This Century: Confessions of an Art Addict. La cinéaste passe un peu rapidement sur les conflits entre les diverses branches des Guggenheim. Cela s’est pourtant bien terminé puisque maintenant c’est le musée Solomon Guggenheim de New York qui s’occupe du musée-palais de Peggy à Venise. En redonnant à cette femme sa place dans l’histoire de l’art moderne, la réalisatrice de ce portrait, également présenté aux RIDM, montre aussi l’importance des réseaux amicaux dans les changements de mentalités.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 36 – Réal. : Lisa Immordino Vreeland – Dist. / Contact : FilmsWeLike.
Horaires : @ Cinéma du Parc
CLASSEMENT
Exempté
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Le cinéaste de Breach (2007) s’est inspiré fidèlement de l’Oscar du meilleur film étranger en 2010, El secreto de sus ojos (Dans ses yeux), de Juan José Campanella qui, bizarrement, se trouve parmi les producteurs exécutifs dans Secret in Their Eyes.
Mais là où l’intrigue s’avérait beaucoup plus claire dans le film argentin, ici, par contre, les retours en arrière désorganisent l’action et rendent le tout perméablement confus et désordonné. Le jeu sensible et surprenant de Chiwetel Ejiofor impressionne cependant mais son attirance physique envers le personnage de la procureur (toujours belle Nicole Kidman) ne convainc guère, notamment en ce qui la concerne.
La mise en scène est tantôt paisible, tantôt nerveuse, même si parfois des hésitations se présentent par-ci, par-là, nous laissant dans le brouillard. Un petit film sans ambition qui ne fera absolument pas oublier le tout de force de Campanella. L’avant-dictature en Argentine est remplacé ici par les événements du 11 sepembre 2001, mais cela n’enlève rien au propos initial du film. Nous le répétons, le scénario d’origine est respecté, mais il y manque une semblant d’âme. On soulignera la présence d’une Julia Roberts, d’une humilité déconcertante.
Genre : SUSPENSE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 52 – Réal. : Billy Ray – Int. : Chiwetel Eijofor, Nicole Kidman, Julia Roberts, Alfred Molina, Dean Norris, Zoe Graham – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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