En salle

Floride

26 novembre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
À l’approche de son 82e anniversaire, Claude Lherminier devient de plus en plus désorienté alors que sa mémoire le fuit tranquillement. Sa fille Carole, occupée à la gestion de l’entreprise familiale, peine à veiller sur ce père qui a jusqu’à oublié que son autre fille qui vivait en Floride est décédée depuis neuf ans.

Floride

CRITIQUE
★★★

JEUX DE MIROIRS
Texte : Luc Chaput

Un homme âgé part en voyage en Floride comme beaucoup de nos compatriotes à l’orée de cet hiver. Claude est un bourgeois français bien mis de sa personne et qui aime les blagues un peu salaces mais qui garde encore son quant-à-soi. Philippe Le Guay et son coscénariste Jérôme Tonnerre (Le Château de ma mère, Les Femmes du 6e étage) adaptent une pièce de Florian Zeller, Le Père, en l’aérant.

La décision de placer l’intrigue dans le cadre enchanteur des Alpes de Haute-Savoie permet de tamiser joliment le propos plus médical. La lente dégradation de la mémoire de Claude apparaît tout d’abord comme un jeu mais devient de plus en plus évidente par les sautes d’humeur de cet homme qui garde malgré tout des moyens de faire contre mauvaise fortune belle figure. Jean Rochefort emploie toutes les ressources de son énorme talent pour rendre encore plus sympathique cet homme qui n’a pas toujours bien traité la seule fille qui lui reste.

Tonnerre et Le Guay émaillent leur construction dramatique
de parcelles de miroirs qui se répondent, jouant sur les
divers sens du mot Floride et sur les effluves du passé.

Sandrine Kiberlain rend très crédible son personnage de femme d’affaires obligée d’être au four et au moulin à papier et d’affronter ainsi les tuiles que la vie lui assène. Le reste de la distribution apporte un soutien varié et sérieux dans ce film qui abuse quelque peu des flashbacks et beaucoup d’une musique sirupeuse. Tonnerre et Le Guay émaillent leur construction dramatique de parcelles de miroirs qui se répondent, jouant sur les divers sens du mot Floride et sur les effluves du passé. Après Alceste à bicyclette (au Québec, Molière à bicyclette), Le Guay a ainsi donné à d’autres grands acteurs français la possibilité de briller.

revuesequences.org

Sortie : vendredi 27 novembre 2015
Version originale : français
S.-t.a. > Florida

Genre : COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : France – Année : 2015 – Durée : 1 h 49 – Réal. : Philippe Le Guay – Int. : Jean Rochefort, Sandrine Kiberlain, Laurent Lucas, Anamaria Marinca, Coline Beal, Clément Métayer – Dist. / Contact : Métropole.
Horaires : @  Beaubien Cineplex Suite

Love

RÉSUMÉ SUCCINCT
Murphy, un étudiant en cinéma, reçoit un appel de la mère d’Electra, son ex-compagne, qui s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles de sa fille. Il tente de la trouver, mais sans succès. Lorsqu’il se retrouve seul dans son appartement, il devient nostalgique et se remémore sa plus grande histoire d’amour avec Electra, une relation intense, passionnelle et houleuse.

Love

CRITIQUE
★★★

L’ÉROTISME ENVAHISSANT
Texte :
François D. Prud’homme

Cinq minutes de sexe réel en 3D introduisent le dernier film de Gaspar Noé. Un jeune couple dissipe le malaise d’emblée en nous offrant ses jouissances en gros plan et prépare du même coup le spectateur à recevoir tout cet érotisme qui ponctue le récit.

Love propose pour ainsi dire 134 minutes de flashbacks dans les amours à corps perdu d’un étudiant américain à Paris. Murphy (Karl Glusman) rencontre Electra (Aomi Muyock) lors d’une fête dans un parc. Ils tombent instantanément l’un pour l’autre et entament aussitôt une relation sulfureuse et tendre, libre et possessive à la fois. Ils invitent un jour une voisine blonde aux yeux bleus à se joindre à leurs ébats. Omi (Klara Kristin), 16 ans, devient l’amante de Murphy, tombe enceinte, ce qui fait fuir Électra. Quelques années plus tard, dans le temps présent de l’histoire, la mère d’Electra qui cherche désespérément sa fille donne un coup de fil à Murphy. Cette prémisse amène le jeune américain à se remémorer son passé avec une fille dont il est encore éperdument amoureux. Une histoire simple − parfois un peu lassante dans la durée −, une jeunesse passionnément embourbée dans le drame et les jalousies, la drogue et le sexe, toujours le sexe. Omniprésent tant au niveau narratif qu’au niveau visuel, le sexe envahit le spectateur par le biais des lunettes qui simulent les trois dimensions.

Les plans sont magnifiques, il faut l’avouer. Benoit Debie
offre des tableaux érotiques d’une photographie exemplaire.
On est loin du site de pornographie ou même des films du même
genre érotico-sensuel comme Boogie Nights (1997) de
P.T. Anderson ou Buffalo 66 (1996) de Vincent Gallo.

Les plans sont magnifiques, il faut l’avouer. Benoit Debie offre des tableaux érotiques d’une photographie exemplaire. On est loin du site de pornographie ou même des films du même genre érotico-sensuel comme Boogie Nights (1997) de P.T. Anderson ou Buffalo 66 (1996) de Vincent Gallo. Noé, fidèle à son habitude, nous offre de la beauté exagérément : des compositions réfléchies jusque dans les moindres détails – comme ce filtre rouge qui plonge la première scène dans une espèce de surtemps, extérieur au récit − nous font oublier que l’on regarde une fellation, un cunnilingus, ou un phallus qui va et vient à l’intérieur de ce que l’on imagine être vulve et qui éjacule en plein visage du spectateur, rappelant ainsi les dernières scènes de Enter the Void (2009).

D’ailleurs, le film entier est habité par la personne de Gaspar Noé, depuis le nom de la galerie d’art de l’ex-copain d’Electra – caméo du réalisateur affublé d’une perruque poivre et sel un peu ridicule ! −, en passant par la petite maquette de l’hôtel en néons d’Enter the Void que l’on peut apercevoir dans la chambre de Murphy et Omi, jusqu’à leur enfant qu’ils nomment Gaspar. À l’instar de Lars Von Trier avec Nymphomaniac, le réalisateur profite aussi des conversations qu’il écrit pour ses deux jeunes protagonistes afin de communiquer ses propres réflexions sur l’art et le cinéma, comme ce désir qu’il vient de réaliser en montrant du sexe réel au grand écran. Tout l’intérêt du film réside en ceci, le reste de l’histoire d’amour entre deux jeunes artistes étant un peu longue et manquant un peu d’originalité.

Le reste n’est qu’une question de point de vue. Qui aime assez la pornographie pour souhaiter en faire l’expérience en 3D pendant plus de deux heures, en gros plan ?

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Sortie : vendredi 27 novembre 2015
Version originale : anglais, français
S.-t.a.  / S.-t.f.  > Love

Genre : DRAME – Origine : France / Belgique – Année : 2015 – Durée : 2 h 15 – Réal. : Gaspar Noé – Int. : Karl Glusman, Aomi Muyock, Klara Kristin, Juan Saavedra, Aron Pages, Vincent Maraval – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @  Beaubien Cinéma du Parc

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 18 ans
(Érotisme)

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Mukhtiar Chadha

RÉSUMÉ SUCCINCT
Mukhtiar Chadha est issu d’une famille de la classe moyenne de Delhi. Mais il n’a qu’un rêve : réussir dans la vie.

Mukhtiar ChadhaSANS
COMMENTAIRES

Sortie : vendredi 27 novembre 2015
Version originale : hindi
S.-t.a. > Mukhtiar Chadha

Genre : COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : Inde – Année : 2015 – Durée : 2 h – Réal. : Gifty – Int. : Diljit Dosangh, Yashpal Sharma, Kiran Jumeja, Oshin Sai, Abhi Rai, Vikash Khyali – Dist. / Contact : n.d.
Horaires : Cineplex

CLASSEMENT
En attente

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Police Académie

RÉSUMÉ SUCCINCT
Le parcours de Lou, Pascal et Claudie, alors qu’ils complètent leur formation pour devenir policiers. Depuis leur dernière année d’étude au Cégep, aux enseignements pratiques de l’École nationale de police du Québec, jusqu’au moment où ils effectuent leurs premières patrouilles, nous assistons à leur formation professionnelle et à l’évolution de leur mentalité en cours d’apprentissage.

Police Académie

EN QUELQUES MOTS
★★★

Texte : Charles-Henri Ramond

Pendant plusieurs mois, Mélissa Beaudet a suivi le quotidien de trois jeunes qui ont décidé de consacrer leur vie au corps policier. Pascal, Claudie et Lou se livrent avec candeur face à la caméra, décrivent leurs rêves de justice et d’égalité et font état de leurs appréhensions face à un métier difficile. Police académie – pied de nez à la trop célèbre franchise américaine ? – suit leur parcours scolaire et leurs entraînements qui ne ressemblent encore qu’à des jeux d’ados, on mesure à quel point ces jeunes, sur le point d’intégrer une profession aussi complexe et souvent décriée, devront faire preuve de force et de courage pour réussir.

Ce sujet, intéressant, car inédit, est structuré en trois phases distinctes (le CEGEP, Nicollet, la vie active) qui permettent de montrer l’évolution de la perte de l’innocence de ces jeunes, confrontant leur naïveté et leur foi en l’être humain aux turpitudes d’une réalité bien différente. Bénéficiant d’un montage sans temps morts alternant entre entrevues statiques et scènes en caméra portée, le film montre bien à quel point cette vraie vie n’a plus rien à voir avec les cours théoriques ou les exercices, aussi poussés soient-ils. Grâce à cette construction adroite, Mélissa Beaudet réussit à communiquer l’écart qui existe entre une société idéalisée dans un imaginaire adolescent et le monde extérieur beaucoup moins reluisant. Cette forme de « coming of age » documentaire sied parfaitement au propos.

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Sortie : vendredi 27 novembre 2015
Version originale  : français

Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2015 – Durée : 1 h 27 – Réal. : Mélissa Beaudet –   Dist. / Contact : Les Productions Flow Inc.
Horaires : @  Beaubien

CLASSEMENT
Exempté

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

Trumbo

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dalton Trumbo est un des scénaristes les plus populaires d’Hollywood. À la fin des années 40, le Congrès américain effectue une chasse aux sorcières pour débusquer des communistes. Trumbo et neuf de ses camarades sont accusés et envoyés en prison.

LE FILM DE LA SEMAINE

Trumbo_En salle

CRITIQUE
★★★★

BRYAN CRANSTON
ILLUMINE L’ÉCRAN

Texte : Élie Castiel

Du scénariste Dalton Trumbo, auteur de très beaux comme de moins bons films hollywoodiens, on retiendra sa remarquable et unique réalisation, Johnny Got His Gun (Johnny s’en va-t-en guerre), d’après son propre livre, ainsi que ses deux Oscars bien mérités, The Brave One (Les clameurs se sont tues) et Roman Holiday (Vacances romaines). Une biographie filmée était donc de mise. En adaptant l’ouvrage de Bruce Cook, Jay Roach, de la série des Austin Powers, prend le risque que présente le genre. Comment éviter les clichés, quels moments de la vie de Trumbo choisir pour mettre en évidence un des scénaristes parmi les plus réputés de l’industrie hollywoodienne ? Comment ne pas succomber aux codes poussifs de la démonstration.

Pari presque gagné même si le scénario de John McNamara, adapté du livre de Bruce Cook, Dalton Trumbo, tente de montrer trop de facettes de la vie du personnage. Le réalisateur a donc misé sur un des éléments souvent mis de côté dans l’acte critique : le niveau d’interprétation. Car la présence de Bryan Cranston, surtout connu pour la télésérie Breaking Bad, mais également remarqué, entre autres, dans Drive, de Nicolas Winding Refn, est en soi ce qui rend Trumbo aussi séduisant que jouissif.

Dans un univers particulier de l’après-guerre où
la corruption, l’opportunisme et les idéologies politiques
sont confrontés à la chasse aux sorcières d’un Hollywood
obsédé par le danger du communisme,Trumbo joue la carte
de la séduction et s’avère un excellent stratège… Plus
qu’une biographie, Trumbo est un grand film d’acteurs.

Dans un univers particulier de l’après-guerre où la corruption, l’opportunisme et les idéologies politiques sont confrontés à la chasse aux sorcières d’un Hollywood obsédé par le danger du communisme, Trumbo joue la carte de la séduction et s’avère un excellent stratège pour contourner les obstacles.

Il n’évite pas néanmoins le séjour en prison, mais cela lui donne des forces de se préparer pour l’avenir. Il aura raison. Pour les nostalgiques, on verra ceux qui incarnent John Wayne, Edward G. Robinson, Kirk Douglas, Otto Preminger… Des documents d’archives nous feront revivre de courts moments de Roman Holiday, de William Wyler, et de Spartacus, de Stanley Kubrick. C’est évident que Trumbo est un film à plusieurs niveaux qui s’interposent les uns aux autres et les uns avec les autres. Mais les comédiens, le plus souvent surmenés, sont si attachants et convaincants, que nous nous laissons apprivoiser par un film qui aurait pu être meilleur, sans doute dans d’autres mains.

Mais Dalton Trumbo n’était pas un individu aussi limpide. Roach évite pourtant de se pencher sur les zones d’ombre du personnage, affichant plutôt un parti pris conciliateur. Par ailleurs, on aurait voulu que les brèves séquences consacrées au Comité sur les activités anti-américaines soient plus appronfondies, quitte à réduire l’aspect familial, sans doute trop long et parfois répétitif.

C’est donc à une très bonne biographie grand public que nous avons droit avec Trumbo, d’où une tendance du réalisateur à agencer humour, satire bien dosée et une douce folie qu’on ne retrouverait pas dans un film plus sérieux.

Plus qu’une biographie, Trumbo est un grand film d’acteurs.

revuesequences.org

Sortie : vendredi 27 novembre 2015
Version originale : anglais
S.-t.f. > Trumbo

Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 04 – Réal. : Jay Roach – Int. : Bryan Cranston, Diane Lane, Helen Mirren, Louis C. K., Elle Fanning, John Goodman – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @  Cinéma du ParcCineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

By the Sea

19 novembre 2015

RÉSUMÉ SUCCINCT
Un couple d’Américains installé pendant quelque temps dans un hôtel sur les côtes françaises vit des moments difficiles. Distant l’un de l’autre, chacun s’occupe de son côté en égrenant les heures. Et sans qu’ils s’y attendent, un jeune couple en voyage de noces vient chambouler leur quotidien.

By the Sea

JE T’AIME, MOI NON PLUS

Élie Castiel
CRITIQUE
★★

Il s’agit là d’un film personnel porté par une étrange vision du cinéma. Les références cinéphiliques à un certain cinéma français des années 70, mâtinés d’un goût prononcé pour les tubes qu’ont été, entre autres, Jane B., de Serge Gainsbourg, interprété bien entendu par Jane Birkin, se diluent dans un ensemble plutôt mal structuré. Suite

Creed

RÉSUMÉ SUCCINCT
Après quelques victoires faciles sur le ring de boxe, Adonis, fils du grand champion Apollo Creed, tente de se tailler une place parmi les professionnels. Il quitte Los Angeles et se rend à Philadelphie pour rencontrer Rocky Balboa, vieux rival et ami de son père.

Creed

SANS
COMMENTAIRES

Suite

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