8 septembre 2016
Depuis Il n’y a pas d’oubli (1975), dans lequel la documentariste Marilú Mallet expose la dure réalité des ressortissants chiliens vivant au Québec, à La cueca sola (1996) dans lequel elle illustre la résilience de femmes, veuves depuis le coup d’État, bien déterminées à ne pas sombrer en gardant intacte la pratique de leur passion de la danse, l’exil forcé de son pays d’origine, le Chili, a marqué tout le parcours de la cinéaste. Au-delà des visages et des histoires individuelles, l’oeuvre de Marilú Mallet est nourrie de questionnements, intimes ou collectifs, faisant sans cesse appel à la mémoire de ceux que l’on a quittés à regret et projetant sur l’ailleurs rêvé la notion d’identité, faisant preuve parfois d’un propos plus amer, comme dans Journal inachevé (1982), le plus connu de sa carrière. Suite
Genre : ANIMATION – Origine : France / Belgique – Année : 2016 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Vincent Kesteloot, Ben Stassen – Voix : Mattias Schweighörfer, David Howard, Jay Jones, Ron Allen, George Babbit, Laila Berzins – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
Après, entre autres, l’iconoclaste Louise Michel (2008) et l’inédit au Québec Near Death Experience (NDE, 2014), Benoît Delépine et Gustave Kervern semblent plus calmes que dans leurs films précédents. Cette sagesse d’esprit est principalement due à une prise de conscience voulant que la vie passe comme par enchantement et que seuls restent le pouvoir de la tendresse et de l’amour.
C’est ce qui explique également le double sens du film : référence à une marque de vin (mais qui s’écrit Saint-Amour) dont une bouteille est consommée dans une séquence ; aussi, un rapport aux liens affectifs (et sacrés) qui unissent les humains les uns aux autres. Et comme d’habitude, l’hospitalité française en région qui n’a point de pareille dans le monde. Les paysans, les agriculteurs, les odeurs des fermes, la vie au grand air, c’est ainsi que se présente ce road-movie en forme de fable sur la vie, la solitude et l’envie de tout recommencer. Comme si au cinéma, tout était possible.
D’où cette séquence finale d’une rare émotion, rappelant que Delépine et Kervern sont les enfants de Bertrand Blier dans ses meilleurs années. Esprit belge et français se distinguent ainsi pour produire un film sobre, serein par moments, et dont les auteurs semblent avoir négocié avec la vie pour parvenir à un compromis où le cynisme (parfois gratuit) d’antan laisse la place à un horizon d’espoir.
Les brèves apparitions de Michel Houellebecq et Andréa Ferréol demeurent parmi les moments les plus étincelants du film. Une fois de plus, les deux cinéastes prouvent qu’au cinéma, la vie se déroule dans un lieu où la fable et le rêve sont des notions fugitives qui peuvent néanmoins changer notre existence. Le film se déroule comme un conte et nous procure une rare sensation de bien-être.
Genre : COMÉDIE DRAMATIQUE – Origine : France / Belgique – Année : 2015 – Durée : 1 h 41 – Réal. : Benoît Delépine, Gustave Kervern – Int. : Gérard Depardieu, Benoît Poelvoorde, Vincent Lacoste, Céline Sallette, Gustave Kervern, Andréa Ferréol – Dist. / Contact : Funfilm.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Connu pour ses penchants républicains, Clint Eastwood croit en une Amérique mythique, faite d’hommes et de femmes héroïques, retrouvant en quelque sorte les bâtisseurs de ce pays où l’utopie côtoie souvent la réalité. Mais au fond, l’Amérique peut aussi grandement décevoir pour ses prises de décision politiques empreintes d’une démagogie maintes fois outrageante.
Avec Sully, son très beau film, le cinéaste prouve qu’à l’âge avancé de 86 ans, il est encore robuste et peut continuer à tourner sans montrer de rides à son corpus cinématographique. L’homme est resté jeune, lucide, conscient de son potentiel en matière de réalisation.
La mise en scène, d’une simplicité étonnante, s’organise entre le présent et des retours en arrière, séquences aussi étonnantes qu’émouvantes qui permettent aussi de comprendre les différents points de vue sur cette affaire réelle. Au fond, Eastwood est un grand humaniste et ce n’est par hasard si ses personnages, plus grands que nature, sont exposés à des événements et des situations qui les dépassent mais qu’ils arrivent quand même à contrôler. Sur ce point les séquences dans la salle d’audience sont les plus réussies. Elles exposent la conscience américaine faite autant d’intransigeance et d’individualisme que de justice et de reconnaissance.
Échappant aux nombreux poncifs du film catastrophe, Eastwood se permet la séquence essentielle de l’atterissage forcé et ses conséquences, fort heureusement favorables. Sur ce point, il croit fermement en un cinéma grand public intelligent, grandiose sans être spectaculaire, mais surtout ancré autour des valeurs d’une Amérique forcément rêvée, mais consciente de sa détermination et de ses qualités morales, comme faisant partie de son ADN.
Mais la force du film, c’est aussi et surtout la présence d’un Tom Hanks remarquable et dont le physique proche du véritable capitaine Chesley « Sully » Sullenberger rejoint le spectateur le plus récalcitrant.
Dommage que les quelques moments de brèves conversations téléphoniques entre Sully et sa femme paraissent gratuits et n’apportent rien à l’intrigue. Mais cette faille est oubliée puisque le film fait montre avec rigueur de son humanisme édifiant.
Genre : DRAME – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 36 – Réal. : Clint Eastwood – Int. : Tom Hanks, Aaron Eckhart, Laura Linney, Anna Gunn, Holt McCallany, Mike O’Malley – Dist. / Contact : Fox.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Bande annonce : punjabi; sans sous-titres
Genre : ACTION – Origine : Inde – Année : 2016 – Durée : 2 h 20 – Réal. : Sartaj Singh Pannu – Int. : Yashpal, Sharma, Ihana Dhillon, Yograj Singh, Sippy Gill – Dist. / Contact : Imtiaz Mastan.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
Genre : SUSPENSE PSYCHOLOGIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2016 – Durée : 1 h 47 – Réal. : Jon Cassar – Int. : Morris Chestnut, Regina Hall, Jazz Sinclair, Romany Malco, Michael Kenneth Williams, Glenn Morshower – Dist. / Contact : Columbia.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
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