29 septembre 2016
Genre : COMÉDIE – Origine : Russie – Année : 2016 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Aleksandr Nezlobin – Int. : Sergey Barunov, Olga Kartunkova, Dmitri Nikulin, Natalia Parshenkova, Philippe Reinhart, Sergey Svetlakov – Dist. / Contact : KinoFilm Corp.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
Parcours d’une vie, état des lieux d’une forme d’art qui se perd dans la nuit des temps et qui ne cesse de s’apprivoiser à chaque époque. Également portrait d’un artiste complet dans sa forme artistique d’expression.
Vie privée (enfance, débuts dans la danse, homosexualité assumé, le « grand amour de sa vie », le poète, romancier et critique d’art Frank O’Hara), témoignages, documents d’archives et face-à-face avec l’artiste, Un homme de danse c’est aussi la rencontre de Vincent Warrren avec, entre de nombreux grands du milieu des arts, Igor Stravinsky, le Metropolitan Opera, Ludmilla Chiriaeff et les Grands Ballets Canadiens. Mais surtout et avant tout, le film est un dialogue amoureux, tendre et délicat comme les pas aériens et gracieux, résultat de toutes ces chorégraphies parfois créées, inventées et mises en valeur par un danseur exceptionnel.
Et en parallèle, un regard sur la place de la culture au Québec depuis quelques décennies, sur ce qu’elle était et ce qu’elle est devenue. Il fut un temps où elle comptait davantage car elle faisait partie intégrante de l’identité nationale. Le pluralisme actuel, le populisme triomphal et souverain a eu gain de cause sur une identité culturelle autrefois plus raffinée, élégante. Avec Un homme de danse, Marie Brodeur prouve jusqu’à quel point les temps changent et emportent avec eux mille et un rêves perdus. Film-hommage, désintéressé, d’un respect rare envers l’artiste en question, le regard de l’artiste multi-disciplinaire n’a rien de classique. Elle fustige la forme documentaire en se permettant des variantes, de purs moments de ravissement et, mine de rien, soulève plusieurs questions sur la place de l’art dans nos vies. Elle le fait par une mise en scène dépourvue des codes traditionnels de la narration dans le genre en le transcendant avec des idées neuves et tout au long surprenantes.
Un homme de danse, c’est aussi des chorégraphies inoubliables, dont celle de Tommy (1970), réconciliant allègrement grand public et club élitiste. C’est à partir de ce moment que l’art se démocratise et que la mordernité s’installe, créant un nouvel auditoire.
Hier et aujourd’hui se confondent et s’entendent pour permettre à l’artiste de conserver avec lui les trésors d’une vie professionnelle et privée d’une étonnante humanité dont la valeur patrimoniale n’est nul doute que la bibliothèque de la danse qu’il laisse pour la postérité.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 23 – Réal. : Marie Brodeur – Dist. / Contact : Spira.
Horaires : @ Cinéma du Parc – Cinémathèque québécoise
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
Faisant de l’humour noir et du drame social ses principales armes de bataille, Un petit boulot, quatrième long métrage du regretté Pascal Chaumeil (L’arnacoeur, 2010), décline sur un thème connu (la classe sociale défavorisée trouvant dans le crime les moyens de s’en sortir) et avec un bonheur inégal un mélange de styles et de genres déjà largement exploité par le cinéma british ou non. Scénarisé par Michel Blanc à partir du roman Since the Layoffs de Iain Levison (2003), le film repose en grande partie sur un humour caustique alimenté par des dialogues taillés au couteau, des personnages un brin stéréotypés mais attachants, et un sens certain du rythme dans le développement de ses rebondissements.
Hommage direct au film noir, Un petit boulot se laisse donc apprivoiser de bon cœur, même s’il aurait indéniablement gagné à explorer plus en profondeur les drames multiples de ses personnages (la détresse amoureuse, le chômage, l’emprise d’une multinationale sur ses employés entre autres). L’usine du roman a été remplacée par une petite station service, rappelant directement le célèbre The Postman Always Rings Twice (Le Facteur sonne toujours deux fois).
Mais à l’inverse de cet illustre prédécesseur, le film de Chaumeil manque de la nécessaire touche de noirceur qui aurait pimenté le récit. Tout se passe comme sur des roulettes, les tartines retombent trop facilement du bon côté et la finale à l’eau de rose déçoit par sa trop évidente naïveté.
Genre : COMÉDIE NOIRE – Origine : France / Belgique – Année : 2016 – Durée : 1 h 40 – Réal. : Pascal Chaumeil – Int. : Romain Duris, Michel Blanc, Alice Belaïdi, Gustave Kervern, Alex Lutz, Kevin Van Doorslaer – Dist. / Contact : A-Z Films.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
La sobriété et la justesse de ton sont de rigueur dans Waseskun de Steve Patry, qui nous propose une rare immersion dans ce centre de guérison pour délinquants autochtones au nom porteur d’espoir. Durant un an, le réalisateur a suivi de près l’éveil et la réadaptation progressive de plusieurs personnes internées pour de graves méfaits et a documenté avec une caméra pudique le cheminement vers la dignité et le droit de revivre de ces cas lourds et complexes. Spiritualité, introspection, réappropriation de la culture autochtone, totem métaphorique et autres aspects de l’encrage du lieu dans les traditions ancestrales permettent aux détenus de reconnecter au sens des valeurs humaines, tout en leur redonnant conscience de l’importance des actes commis sur autrui.
Comme on avait pu le constater avec son précédent long métrage De prisons en prisons (2014), la réalisateur laisse le soin à ses images d’illustrer comment ces hommes blessés et ayant blessé à leur tour retrouvent l’espoir par le biais de séances de thérapie, d’exercice physique et de travaux manuels créatifs. De fait, on retrouve ici la clarté de sa mise en scène et de ses images, sublimées par le rythme lent des saisons, ainsi que la précision du montage de Natalie Lamoureux, évitant soigneusement toute digression superflue.
Le tout est mis au service d’un sujet inédit, offrant au spectateur une expérience aussi instructive que cinématographique, gardée à l’abri de grands discours ou de statistiques alarmantes. Ce n’est pas les seuls attraits de ce travail important de documentariste qui va au-delà de son message optimiste pour nous renseigner sur la face cachée de la détresse vécue par les autochtones et décoder nombre de causes profondes de leur criminalité, même si le sujet central n’est pas là. Captivant du début à la fin, Waseskun est un témoignage nécessaire qui appelle à un débat tout aussi indispensable sur la condition autochtone actuelle.
Genre : DOCUMENTAIRE SOCIAL – Origine : Canada [Québec] – Année : 2016 – Durée : 1 h 21 – Réal. : Steve Patry – Dist. / Contact : ONF.
Horaires : @ Cinémathèque québécoise
CLASSEMENT
Tout public
(MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
22 septembre 2016
2025 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.