En salle

Patriots Day

12 janvier 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Le 15 avril 2013, deux explosions simultanées perturbent le déroulement du marathon de Boston, faisant de nombreuses victimes. Dépêché sur place, l’agent spécial du FBI Richard Deslauriers organise le travail et coordonne la collaboration des différents services de sécurité. Grâce à la compétence du sergent Tommy Saunders et à son équipe, les terroristes sont identifiés. Une chasse à l’homme mobilise alors toute la population de la mégapole.

CRITIQUE
★★★ 
Texte : Luc Chaput

ENQUÊTE POLICIÈRE
MENÉE SUR FOND DE TRAIN

Un policier en faction, à l‘arrivée du marathon au centre-ville de la capitale du Massachusetts, parle avec ses collègues et des dignitaires. Tout à coup, une grosse explosion le fait sursauter et il réagit instinctivement, se portant au secours des victimes et appelant du renfort.

La mise en scène de Peter Berg, jouant avec efficacité entre les plans larges et plus rapprochés, transmet le sentiment d’étonnement catastrophé partagé à distance en direct par les spectateurs télé. Par le biais du personnage inventé du sergent détective Saunders qui représente tous ses collègues régionaux, le réalisateur et ses coscénaristes Matt Cook et Joshua Zetume inscrivent cette chasse à l’homme dans un contexte très chargé d’émotions. Berg insère des images d’archives télé ou de caméras de surveillance pour renforcer le caractère documentaire de ce drame policier où les autorités, auxquelles les acteurs Kevin Bacon (Richard DesLauriers), J.K. Simmons et John Goodman amènent le poids de leurs importantes expériences, ne doivent pas confondre vitesse et précipitation.

Par le biais du personnage inventé du sergent détective Saunders
qui représente tous ses collègues régionaux, le réalisateur
et ses coscénaristes Matt Cook et Joshua Zetume inscrivent
cette chasse à l’homme dans un contexte très chargé d’émotions.

Dans cet écheveau de plusieurs narrations qui se propulsent vers une finale déjà inscrite dans l’Histoire, deux scènes ressortent plus particulièrement, celle du retour de Saunders chez lui où Berg, en plan rapproché, l’accompagne quand il met dehors tous les visiteurs pour rester seul avec son épouse. De même, l’interrogatoire, par une agente du service antiterrorisme du ministère de la Justice, d’une témoin importante dans un petit bureau est bien mené par le réalisateur.

Ce dernier donne aussi une grande vitalité à ses séquences de confrontation armée entre les suspects et les forces policières. Peter Berg et son équipe ont fait œuvre utile par cette évocation dramatisée qui montre encore une fois l’importance du travail d’enquête rigoureux et acharné dans la lutte contre le terrorisme.

Patriots Day

Sortie : vendredi 13 janvier 2017
V.o. : anglais / version française
Le jour des Patriotes

Genre :  SUSPENSE  – Origine : États-Unis  –  Année :  2016 – Durée :  2 h 14  – Réal. :  Peter Berg – Int. : Mark Wahlberg, John Goodman, Michelle Monaghan, Kevin Bacon, J.K. Simmons, Alex Wolff – Dist./Contact :  Séville.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Langage vulgaire)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Sarvann

RÉSUMÉ SUCCINCT
Sarvann, jeune indien dont le visa temporaire du Canada est sur le point d’expirer, retourne dans son pays pour retrouver ses racines.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 13 janvier 2017
V.o. : punjabi / s.-t.a.
Sarvann

Genre :  THRILLER – Origine :  Inde –  Année :  2016 – Durée :  1 h 56  – Réal. :  Karaan Guliani – Int. : Amrinder Gill, Simi Chahal, Ranjit Bawa, Sardar Sohi, Binnu Dhillon, Gurmeet Sajan – Dist./Contact :  Imtiaz Mastan.
Horaires : @  Cineplex

CLASSEMENT
Tout public

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Sieranevada

RÉSUMÉ SUCCINCT
Pour commémorer la mort de son père décédé il y a quarante jours, Lary est convié avec sa conjointe à une veillée funèbre traditionnelle à la maison de sa mère à Bucarest.  En attendant la venue du prêtre pour entamer le repas, de vieilles rengaines font éclater un conflit, et la réunion familiale devient le théâtre d’antagonismes politiques et de règlements de comptes.

LE FILM DE LA SEMAINE
CRITIQUE
★★★★ ½
Texte : Élie Castiel

CAR AINSI VA LA VIE

Quelque chose de profondément suggestif s’anime dans Sieranevada, le tout dernier film de Cristi Puiu, dont on se souviendra, en 2005, du lucidement abouti  et ingénieux La mort de Dante Lazarescu (Moartea domnului Lãzãrescu), confirmant l’originalité d’un cineaste marqué du sceau d’un rapport moralement exigeant au cinéma et à l’écriture.

Déjà, avec un titre mal épelé (le « r » de plus manquant), le cinéaste roumain se permet de désorienter le spectateur en lui sommant de trouver lui-même sa propre interprétation : une société handicapée par une absence de repères? Situer l’individu dans la tourmente sociale d’aujourd’hui?  Incitation à la rebellion? Aucune leçon prise des erreurs du passé? Autant de possibilités que le cinéaste explore par métaphores, préférant rendre ce drame familial intense, surexcité, exposant des personnages aussi divers et complexes que le pays dont il est question,une Roumanie nouvelle, où l’urbanité sclérosée se conjugue paradoxalement avec le sens de survie des êtres.

La famille n’est plus une institution, mais un parti politique intime
où tous les obstacles finissent par se briser. Sieranevada,
une des plus belles propositions des quelques dernières années.

Sieranevada_Add

Sans souligner ce huis clos familial dont le rituel n’est en fin de compte que l’occasion de se prêter à un règlement de comptes magistral où le verbe et la répartie ont rarement atteint un tel niveau d’intelligence. Point de réthorique, mais un lien direct avec les mots simples de tous les jours; même lorsqu’on parle de politique. Comme c’est le cas dans toutes les familles normalement constituées.

Les préparatifs de ce rituel socio-religieux sont montrés avec une justesse de ton qui n’a rien à se reprocher. Cela ressemble à une pièce de théatre chorégraphiée, complice de la vie, de la gestuelle du quotidien qui, comme par un tour de magie inespérée, devient cinématographique. Les invités, famille et amis confondus, parlent, discutent, se disputent, respirent la vie et ne sentent pas l’exiguïté de l’appartment, image politique confirmant que malgré une certaine liberté acquise, l’économie n’a pas vraiment changer en Roumanie.

« Meilleur film / Gold HugoMeilleur réalisateur / Silver Hugo »
Chicago International Film Festival 2016

Le père est mort et selon la tradition, un des fils portera son meilleur habit. En attendant, l’âme du défunt restera présente, sans que personne ne fasse vraiment attention. Cette sensation de bien-être, Puiu la communiqué par le biais de l’atmosphère ambiante, surmenée, attachante, d’une chaleur humaine qui ressemble à une reconciliation avec l’existence.

Car Sieranevada est aussi un lieu géographique inventé à l’intérieur duquel les membres d’une famille prennent leur temps avant de libérer « leur mort ». Mais c’est aussi un film farouchement roumain, ne reculant devant rien pour remettre en question son identité, rappelant au monde extérieur qu’à travers les diverses périodes politiques de l’après-guerre qui se sont succédées, le peuple roumain demeure animé par une envie insatiable de survivre. La famille n’est plus une institution, mais un parti politique intime où tous les obstacles finissent par se briser. Sieranevada, une des plus belles propositions des quelques dernières années.

Sieranevada_En salle

Autre texte critique
Séquences
Nº 305 (Novembre-Décembre 2016)

Page 27
En kiosque

Sortie :  vendredi 13 janvier 2017
V.o. :  roumain / s.-t.a. ; s.-t.f.
Sieranevada

Genre :  DRAME FAMILIAL  – Origine : Roumanie / France / Bosnie-Herzégovine / Croatie / République de Macédoine  –  Année :  2016 – Durée :  2 h 53  – Réal. :  Cristi Puiu – Int. : Mimi Banescu, Judith State, Bogdan Dumitrache, Dana Dogaru, Sorin Medelini, Ana Ciontea – Dist./Contact :  A-Z Films.
Horaires : @  Cinéma BeaubienCineplex

CLASSEMENT
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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The Bye Bye Man

RÉSUMÉ SUCCINCT
Trois étudiants partageant une vieille maison pas très loin de l’université découvrent avec effroi qu’ils ont libéré sans le vouloir une créature maléfique, simplement en prononçant son nom.

SANS
COMMENTAIRES

Sortie :  vendredi 13 janvier 2017
V.o. :  anglais / Version française
Ne dis rien

Genre :  SUSPENSE D’ÉPOUVANTE – Origine :  États-Unis –  Année :  2016 – Durée :  1 h 36  – Réal. :  Stacy Title – Int. : Carrie-Anne Moss, Faye Dunaway, Douglas Smith, Cressida Bonas, Doug Jones, Lucien Laviscount – Dist./Contact :  V V S.
Horaires : @   Cineplex

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Horreur)

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The Eyes of My Mother

RÉSUMÉ SUCCINCT
Dans une ferme quelque part aux États-Unis, une chirurgienne d’origine portugaise enseigne à sa fille Francisca les secrets de l’anatomie, tout en l’habituant à être insensible face à la mort. Des années plus tard, la jeune femme aura des difficultés à s’adapter à la réalité.

CRITIQUE
★★★  ½
Texte : Élie Castiel

L’INCONSCIENT DE FRANCISCA

Présenté dans une vingtaine de festivals à travers le monde (dont notre Fantasia incontournable), particulièrement ceux spécialisés dans les films de genre, The Eyes of My Mother annonce d’ores et déjà un cinéaste sur lequel il faudra désormais compter. Également scénariste et monteur de ce drame familial d’horreur où le gore, la psychanalyse et l’inconscient se conjuguent avec une subtilité aussi angoissante qu’articulée, Nicolas Pesce séduit notamment par sa mise en scène, d’un minimalisme qui dépasse la notion de temporalité; d’où ces phrases courtes, saccadées, presque incompréhensibles, qui semblent s’interrompre dans les paroles finales par des jumpcuts inattendus et une économie narrative qui se construit par le biais d’ellipses fulgurantes. Si le film ne dure que 75 minutes, cela suffit à Pesce pour nous emporter dans l’inconscient d’une âme en peine (Francisca, jeune femme) qui souffre de solitude et trouve comme seule consolation ce que sa mère lui a appris : se plonger dans l’anatomie des animaux… et par extension (ou justement à cause de l’absence de l’autre) celle de l’humain.

L’illustration graphique de ce qui aurait pu être une accumulation de plans grotesques bénéficie du cinémascope et du noir et blanc pour brosser des tableaux dignes de maîtres, comme s’il s’agissait de ces premières ébauches de L’enfer de Dante, telles qu’imaginées par Botticcelli.

Le premier long métrage de Nicolas Pesce est
avant tout un film qui parle une langue bien
particulière : le cinéma (et ses sublimes subterfuges).

Nicolas Pesce est un digne observateur du corps humain, des rapports entre les individus, des distortions de l’inconscient, mais surtout sur ce que chaque être peut cacher dans son âme et conscience. Rien n’est vrai, rien n’est faux. La réalité, semble-t-il dire, est une formation individuelle. Le reste, ce sont des conventions.

Film brutal, agressif, graphique, survolté, rebelle et mal élevé, The Eyes of My Mother privilégie les séquences brèves, très peu de dialogue et une partition musicale d’Ariel Loh, qui signe sa première collaboration pour le cinéma, quasiment absente, mais qui ne retentit sans nous aviser que lorsqu’il le faut, et ça ne dure que quelques secondes, mais fortes en tension. Car le premier long métrage de Nicolas Pesce est avant tout un film qui parle une langue bien particulière : le cinéma (et ses sublimes subterfuges).

On soulignera que les hasards de la distribution font que ce petit bijou de cinéma non-conventionnel passe inaperçu. Le Cinéma Dollar, près du métro Namur le présente deux fois par jour, à 11 h et 21 h 15. Comme quoi, Montréal souffre de gestion inadéquate dans l’exploitation des films. Après lui avoir expliqué ce que certains critiques qui me l’ont confié ressentent à ce sujet, Bernie, le gouru bien intentionné du Dollar, m’a offert un Popcorn gratuit en guise de remerciement. Comme quoi, les critiques ne font pas que critiquer, mais peuvent aussi prodiguer de bons conseils. Pour une simple raison : le cinéma, c’est leur métier et leur passion. Quant à Pesce… Congrats!

The Eyes of My Mother

Sortie :  vendredi 13 janvier 2017
V.o. :  anglais , portugais / s.-t.a.
Os Olhos de Minha Mãe

Genre :  DRAME D’HORREUR – Origine :  États-Unis / Portugal  –  Année :  2016 – Durée :  1 h 16  – Réal. :  Nicolas Pesce – Int. : Diana Agostini, Will Brill, Flora Diaz, Paul Nazak, Olivia Bond, Joe Curtis-Green – Dist./Contact :  Unobstructed View Inc.
Horaires : @   Dollar Cinema

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Horreur)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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Michaël Dudok de Wit

6 janvier 2017

306_michael-dudok-de-witEXTRAIT /
ENTREVUE

Question : Élie Castiel
Transcription : Michaël Dudok de Wit

Après quatre courts métrages, vous abordez le long métrage en respectant néanmoins la notion de durée. En refusant, je suppose, les 90 minutes (et plus) traditionnelles, 80 minutes auront suffi pour illustrer votre proposition. Quel est votre rapport à la temporalité dans l’acte de la mise en scène ?
Toshio Suzuki, un des principaux producteurs de La tortue rouge, après avoir lu la première version de mon scénario, me disait que la durée totale du film ne devait pas dépasser 80 minutes. J’étais d’accord avec lui. Chaque minute d’animation est extrêmement coûteuse, donc je trouvais tout à fait normal d’établir la longueur précise du film avant de commencer la fabrication. Ensuite, ce n’était pas vraiment un problème pour moi de respecter la limitation de 80 minutes. Nous avons pu adapter l’histoire à cette longueur, surtout grâce au talent de la monteuse Céline Kélépikis.
(…)

Texte intégral
Séquences
Nº 306 (Janvier-Février 2017)

p. 6-9
En kiosque

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A Monster’s Call

5 janvier 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Victime d’intimidation à l’école et préoccupé par le cancer contre lequel se bat sa mère, Conor, 12 ans, se réfugie dans le dessin et dans un monde imaginaire qui le contraint chaque nuit à faire le même cauchemar.

Suite

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