14 novembre 2017
Avouons tout de go que la distribution de Bad Jews est exceptionnelle, tant chacun des comédiens se plie admirablement bien aux caprices d’une pièce aussi controversée que drôle et dramatique. Oui, le ton est grave car ici, il n’est pas simplement question d’une parcelle d’héritage, mais d’appartenance, de mémoire, de dignité, de rapport aux origines.
Il y a d’abord des dialogues incisifs, souvent grossiers, parce qu’en privé, mis à part quelques exceptions, c’est de cette façon que les gens parlent, particulièrement lorsqu’il est question de partage de biens laissés par un proche décédé. L’argent et les biens précieux n’ont pas d’odeur.
D’une part, Bad Jews nous rappelle que les rapports entre membres d’une famille se transforment en négociations d’ordre économique lorsqu’il s’agit de débattre sur les clauses d’un testament. Mais cela n’a absolument rien à voir avec la race ou la religion ; cela fait partie de la condition humaine.

L’ensemble des comédiens (de gauche à droite) : Sarah Segal-Lazar, Jake Goldsbie, Jamie Elman et Ellen Denny >> © Leslie Schachter
12 novembre 2017
Non pas une tragédie, mais un poème tragique, des mots pour raconter la fameuse Guerre de Troie et le subterfuge du célèbre Cheval. Grecs contre Troyens, individus-dieux qui ont pour noms Menelas, Pâris, Diomedes, Odysseus, Nestor, Achilles et non pour le moindre Agmemnon, et Cassandre, Andromaque. Hommes et femmes qui convoquent leurs Dieux et les situent à leurs propre images et à celles des citoyens. Les Hommes décident par la volonté qu’ils exercent sur les déités. Le texte d’Homer devient la métaphore de la condition humaine, vit à travers les siècles et se traduit dans d’innombrables langues.

Emmanuel Schwartz (au centre) > > © Gunther Gamper
9 novembre 2017
AVIS AUX CINÉPHILES
Il arrive parfois que certains films ne soient pas présentés toute la semaine, particulièrement dans les salles indépendantes. Consultez les horaires quotidiens, ceux-ci pouvant changer d’un jour à l’autre.
Dû à des facteurs hors de notre contrôle et au peu de collaborations, les textes critiques pourraient enregister des retards. Néanmoins, nous déployons tous nos efforts pour éviter cette situation.
Veuillez noter que certaines bandes-annonces de films étrangers ne sont pas sous-titrées.




Oui, tout à fait, elles sont abandonnées. Les hommes leur ont volé la parole. C’est pour cette raison, avant tout, que Antioche est un texte écrit au féminin, un cri du cœur et de l’âme exprimé à travers les vers de la poésie antique, l’exubérance de la jeunesse d’aujourd’hui et la maturité de l’âge adulte. Trois femmes, trois époques. Un mélange d’époques et de cultures. Des prénoms venus d’ailleurs : Inès, Jade et de très loin dans le temps, Antigone, qui, miraculeusement, par le biais d’une mise en scène, pour les circonstances, multiforme, transforme le temps et réinvente la notion d’intemporalité. Grâce aussi au texte libérateur de Sarah Berthiaume, octroyant au féminin une faculté d’articulation contagieuse.

Sarah Laurendeau (Antigone), à gauche; Sharon Ibgui (Inès, la mère), au centre, et Mounia Zazhzam (Jade, la fille d’Inès), à droite >> © Marie-Andrée Lemire
7 novembre 2017
Si en politique, les rapports entre la Russie et l’Occident sont plutôt délicats en ce moment, force est de souligner que dans le domaine de la culture, l’ex-Union soviétique, aujourd’hui d’une modernité remarquable dans toutes les disciplines, manifeste une vitalité qui ne dément pas. Le Bolchoï brille, la musique classique continue d’enivrer les cœurs et l’âme de ceux, de plus en plus nombreux, qui affectionnent cette forme musicale éternelle.

Valery Gergiev
Au menu : Une vie de héros (de R. Strauss) ; Concerto pour piano nº 2 (de Chtchedrine) et L’oiseau de feu, Suite / 1919 (de Stravinski). Suite
3 novembre 2017
GLORY1er novembre 2017
D’une farouche énergie, totalement possédés par les démons de la danse, imiscés dans un monde à part, irréel, surréaliste. Là où l’improvisation est une forme d’art en soi. Les danseurs de la Hofesh Shechter Company s’éclatent dans une scène qui les accueillent à bras ouverts.
Des musiciens font aussi partie du décor, un agencement de murs gris et noirs sur fond de nuages aveuglants qui se déplacent selon les circonstances, sans doute, comme les danseurs, de façon improvisée, au naturel. C’est à un petit miracle scénique que nous assistons, agréablement désorientés et tout aussi éblouis devant un tel spectacle vertigineusement innovateur.

© Rahi Razvani
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